dimanche 30 décembre 2007

Bonne année !

L’année 2008 débutera dans quelques heures. Une année ô combien importante sur le plan professionnel.

C’est, en effet, l’année du CAPA, celle de la prestation de serment, celle du premier « vrai » salaire, celle de la première négociation de rétrocession d’honoraires, celle du choix entre plusieurs propositions, celle de la recherche d’une collaboration et celle où il faudra montrer ses qualités et surtout savoir se vendre.

C’est aussi l’année du passage des études et de la quasi-insouciance, au monde du travail, qui plus est au sein d’une profession réputée comme très exigeante et pour ne pas vraiment faire de cadeau.

C’est l’année de l’accession à un métier que j’ai toujours souhaité faire mais une année qui m’en dira, sans doute, beaucoup sur les questions comme : à quel rythme, de quelle façon et à (pour ?) quel prix suis-je prêt à l’exercer ?

L’année où il deviendra probablement, manque de temps oblige, moins évident de concilier ma vie privée et ma vie professionnelle.

Une année que j’appréhende quelque peu mais que j’attends malgré tout avec une certaine impatience.

Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2008 !

dimanche 23 décembre 2007

6 mois pour savoir quoi ?

Sur les 18 mois que j’ai pour savoir si oui ou non je fais bien de vouloir devenir avocat, il ne m’en reste bientôt plus que 6.

Même si du fait de l’extension de l’accord sur les nouvelles gratifications des élèves-avocats, il n’a pas été évident pour certains de mes camarades de trouver un stage et qu’à ce jour quelques-uns d’entre eux en cherchent toujours un, ce stage de 6 mois dit « stage final » est perçu comme le stage le plus important de la formation à l’EFB et ce à plusieurs titres :

- 6 mois considérés par la grande majorité des élèves comme l’opportunité de poursuivre en tant que collaborateur dans le cabinet où ils effectuent ce stage. La politique des cabinets consiste bien souvent à ne prendre comme collaborateur que des personnes qu’ils ont pu préalablement tester en tant que stagiaire sur une durée supérieure ou égale à 6 mois.

- Pour ceux qui ont intégré l’école sans vraiment être certains qu’ils feront de vieux os dans cette profession au motif qu’ils n’auraient pas le métier d’avocat « dans le sang », ces 6 mois sont l’occasion de tester les exigences du métier sur une durée plus ou moins longue et ce, avant même de prêter serment.

- Ceux qui ont choisi une spécialité qui comprend plusieurs branches d’activité, comme le droit des affaires, voient ces 6 mois comme l’une des dernières chances d’identifier ce qui les passionne vraiment et ce qu’ils ne pourront absolument pas faire durant toute leur carrière. Il est, en effet, difficile de changer de branches d’activités une fois que l’on est un collaborateur avec 4 ou 5 années d’expérience dans un domaine.

- 6 mois qui sont l’occasion de tester les joies du conseil et de se rendre compte que l’on est fait pour le contentieux ou de s’apercevoir de l’inverse.

- 6 mois pour s’apercevoir avec regret qu’au-delà de l’entretien qui s’était très bien passé, la personnalité et l’état d’esprit de l’associé du cabinet qui est votre maître de stage ainsi que votre potentiel futur employeur ne pourra coller à la vôtre sur du long terme.

- 6 mois pour se tromper une dernière fois ou se fixer « une fois pour toute » sur une idée de carrière et/ou au sein d’un cabinet.

Pour tout cela, 6 mois, c'est long et court à la fois...

vendredi 21 décembre 2007

Mon PPI touche à sa fin

Je vis mes derniers jours au sein d’une structure dans laquelle j’aurais finalement passé 6 mois de l’année, soit 2 plus de temps qu’en cours ainsi que 2 fois plus qu’en stage en alternance.

Il en ressort une impression étrange de quitter un groupe avec lequel j’ai beaucoup partagé. Mon maître de stage m’a d’ores et déjà remercié devant toute l’équipe pour mon travail ; ce qui m’a valu d’entendre certains de mes bientôt ex-collègues m’expliquer qu’il s’agissait de l’un des plus beaux discours qu’il a prononcés à l’attention d’une personne qui s’apprêtait à quitter la structure.

J’aurais beaucoup appris en termes d’organisation du travail et de rigueur au sein de cette boîte ainsi qu’au contact de mon maître de stage. L’encadrement dont vous faites l’objet au sein d’une entreprise est, à mon sens, supérieur à celui que vous connaissez traditionnellement dans un cabinet d’avocat. L’avocat vous laisse par souci d’efficacité et parce que le temps lui fait très souvent défaut, assez rapidement le champ libre et une paix quasi-royale concernant les recherches que vous avez à faire ou encore les dossiers ou parties de dossiers que vous avez à traiter.

Je reste convaincu (même si je conçois que d’autres PPI puissent être moins enrichissant au regard de la spécialité qui est la vôtre et la place de l’entreprise dans celle-ci), que cette idée de projet pédagogique individuel, correspondant obligatoirement à un stage de six mois effectué au sein d’une association ou d’une entreprise, est très bonne. Cela contribue à l’ouverture d’esprit de l’avocat sur le monde de l’entreprise. Un monde qu’il aura tôt ou tard à côtoyer voire à séduire durant sa carrière.

Cela permet de savoir de l’intérieur comment fonctionnent les entreprises afin de mieux évaluer leurs besoins et d’être mieux à même de savoir sur quel ton s’adresser à elles si elles venaient à sonner à la porte de votre cabinet pour solliciter vos lumières.

Mon stage est donc bientôt terminé. L’heure du début de mon stage final est proche. La méthode sera la même, la logique sera différente, le travail sera sans doute plus intensif, les délais seront plus courts, mais c’est la loi du genre…

Comme dirait l’autre, « un homme averti en vaut deux ».

mercredi 12 décembre 2007

Triste

On a tous les jours l’occasion de se rendre compte que la vie peut, malheureusement, être courte.

J’en ai eu encore la preuve quand j’ai appris qu’une élève-avocate de ma promotion est décédée accidentellement au Cambodge, pays où elle effectuait alors son PPI.

Une cérémonie, à laquelle sont conviés tous les élèves, aura lieu en son honneur à la fin de la semaine.

Mes pensées vont à ses proches.

Satisfait sur tous les points

En commençant mon PPI (Projet pédagogique individuel), j’espérais que cette expérience en entreprise voulue par la réforme de la formation d’élève-avocat m’apporterait quelque chose de plus qu’un stage classique en cabinet d’avocats.

Quasiment 6 mois plus tard, je me vois dans l’obligation de reconnaître que la découverte du monde de l’entreprise que je ne connaissais pas pendant une telle durée s’est révélée particulièrement riche d’enseignements. Je pense avoir beaucoup appris en termes de méthode de travail et de respect des délais et que cela devrait me servir pour la suite.

Plus encore qu’en cabinet d’avocats, j’ai beaucoup appris en observant travailler mes collègues ainsi qu’au contact avec mon maître de stage.

Un bilan globalement positif qui me pousse à être celui de ceux qui pensent que l’idée d’obliger les élèves à faire un stage en entreprise ou en juridiction pendant 6 mois pendant leur formation qui en compte 18, était bonne.

D’un point de vue humain, cela m’aura permis de rencontrer des gens assez formidables, beaucoup moins angoissés concernant leur avenir et beaucoup plus détendus que peuvent l’être des stagiaires en cabinet d’avocats.

Quand j’entamerai mon stage final, je ne pense pas regretter la structure en elle-même puisque ma volonté est toujours de devenir avocat à part entière et non d’exercer la profession ô combien respectable de juriste, mais les individus qui font partie de cette entreprise, l’ambiance ou encore l’état d’esprit spécifique à cette structure dans laquelle je suis me manqueront de façon quasi certaine.

dimanche 2 décembre 2007

Désaccord parfait

À l’instar du titre du dernier film d’Antoine De Caunes, il apparaît que les exemples de cabinets revenant sur l’accord qu’ils avaient donné aux élèves-avocats pour les prendre pendant le stage final, se multiplient.

Pour justifier leurs décisions, ils font à peu près tous référence à la difficulté économique dans laquelle les plongeraient le fait de devoir respecter les nouvelles gratifications imposées par l’accord. Même si ce sont des représentants de la profession d’avocat qui ont mis en place et voté cet accord, il semble qu’une partie de la profession ne soit pas vraiment d’accord pour l’appliquer en l’état.

Résultat des courses, les maîtres de stage sont assez nombreux à faire machine arrière avec tous les inconvénients que cela peut engendrer.

Je ne vous apprendrais rien en vous narrant en détail la déception que cela fait naître chez ceux qui apprennent par mail ou par téléphone qu’ils doivent chercher un stage quelques semaines avant le début du stage final.

Au-delà de ce constat, cet accord aura, à mon sens, le mérite de faire comprendre à une majorité des élèves-avocats des difficultés réelles de la profession. Le cabinet d’avocat peut dans certains cas se révéler être une entreprise comme une autre qui quand elle part du principe qu’elle embauchera 3 stagiaires sur une durée de 6 mois à hauteur de 379 euros chacun par mois peut se retrouver dans une situation « délicate » quand elle constate qu’elle devra payer chacun d’entre eux 500 euros de plus par mois.

Certains pourraient me rétorquer que 500 euros ce n’est pas la fin du monde et que de prendre ce prétexte pour revenir sur des notions d’ordinaire chères à l’avocat comme le fameux « respect de la parole donnée » ne grandit pas la profession.

Des avocats pourront quant à eux m’expliquer qu’un élève-avocat n’est pas rentable comme peut l’être un collaborateur (qui lui peut plaider et recevoir seul le client) et que pour cette raison, l’augmentation accordée n’avait pas de sens.

À cela, je répondrai (en ne rentrant volontairement pas dans le cœur du débat) que cet accord aura au moins eu le mérite de faire comprendre à ces mêmes élèves-avocats de ce que peut (aussi) être la profession et ce avant même d’aborder l’étape finale consistant à rechercher une collaboration.

Les futurs élèves-avocats qui viennent à peine d’avoir leurs résultats d'examens, qui ne tarderont pas à venir garnir les bancs de l’EFB et des CRFPA de France et de Navarre et qui auront probablement autant sinon plus de difficulté à décrocher un stage en alternance puis un stage final que ceux de ma promotion, seront d’autant mieux préparés à embrasser cette profession, qui ne fait visiblement pas de cadeaux…

mercredi 28 novembre 2007

Le début de la fin

Nous sommes actuellement à un mois de la fin de mon stage correspondant à mon projet pédagogique aka PPI.

C'est déjà l'heure à laquelle certains d'entre nous entendent leurs collègues leur dire que sans nous « ce sera vraiment pas pareil » ainsi que celle où je me dis qu'il va quand même falloir terminer ce rapport du stage de façon à ne pas avoir à le réaliser durant le stage final (moment où aux dires de certains je n'aurai pas le temps pour grand chose d'autre que contribuer à faire avancer les dossiers du cabinet).

La seule certitude que j’ai, c'est que le rythme de travail et l'ambiance assez détendus propres aux sociétés vont me manquer. En cabinet d'avocats, même un miracle ne changera pas le fait que je vais très vite atteindre 35 heures de travail effectuées (dès le jeudi voire le mercredi soir) et que souci d’obtenir une collaboration en fin de stage oblige, je ne devrais pas tarder à voir mes camarades stagiaires me faire comprendre qu’une compétition saine (ou pas) s’est installée entre nous. Le fait d’effectuer un stage pendant six mois au sein d’une structure de laquelle on attend rien, si ce n’est que le stage se déroule bien, aura eu quelque chose de très reposant.

La logique d’entreprise est d’ailleurs différente de celle des cabinets d’avocats. Vous avez très rapidement une liberté concernant les dossiers que vous traitez, cela dans un souci d’efficacité et de rapidité de traitement. Cela s’explique aussi par le fait que dans une entreprise le client - lié au dossier - est attaché à l’entreprise et non à la personne qui traite le dossier. Elle s’adresse à cette société pour son expertise, sa réputation et n’est pas vraiment attachée à l’individu qui lui soumet des propositions, individu qu’elle ne rencontrera d’ailleurs qu’à de très rares occasions.

Au sein d’un cabinet d’avocat, le client s’adresse également à ce cabinet pour sa réputation et son expertise mais et est amené à rencontrer l’avocat qui traite son dossier à de nombreuses reprises. De ces relations peuvent naître des liens teintés « d’admiration » pour le travail réalisé par l’avocat d’un bout à l’autre de l’affaire.

C’est pour cette raison, qu’une méfiance nait chez de nombreux avocats (parisiens) qui rechignent à confier des dossiers entiers à leurs collaborateurs de peur que ceux-ci ne décident, à court ou moyen terme, de quitter le cabinet en subtilisant les clients en question. Autant d’éléments qui me confortent dans l’idée que l’entreprise, même si elle peut être dans certains cas impitoyable, est encore à mille lieux de l’adversité et la pression que peuvent subir certains avocats dans l’univers des cabinets.

En attendant l’heure fatidique, j’ai donc la ferme intention de savourer ces dernières semaines de calme… avant la tempête.

vendredi 23 novembre 2007

Vous avez un message

J’ai créé ce blog sans trop me poser de question un soir du mois de janvier dernier. Ce n’est qu’il y a quelques semaines que je me suis aperçu que je n’avais pas pensé à créer d’adresse email par laquelle un lecteur pourrait (sait-on jamais) me poser des questions autrement que par l’intermédiaire des commentaires accessibles et surtout visibles par tous.

Vous l’aurez compris par vous-même Spcial n’est pas mon vrai prénom. Alors, pourquoi Spcial ? Tout simplement parce que j’ai l’impression (comme beaucoup de personnes) de l’être « Spécial », mais surtout pour rester un anonyme qui disserte anonymement et surtout pour garder ce luxe qu’est la possibilité de dire à peu près ce que je veux sans risquer quoi que ce soit venant de qui que ce soit.

Il y a quelques minutes, je me suis aperçu en consultant mon blog qu’un message m’attendait sur ma boîte mail. Mon premier message depuis que j’ai créé ce blog. Puisque comme tout blogueur qui se respecte (même anonyme), j’ai aussi ma part d’égocentrisme, j’ai donc décidé d’écrire un post pour parler de ce qui n’est pourtant qu’un épiphénomène.

Plus sérieusement, j’ai surtout décidé d’en parler parce que ma réponse peut servir à d’autres. Le message m’a été adressé par une élève-avocate de l’EFB Paris qui comme moi aura droit au respect de son anonymat. Sans rentrer dans les détails d’une conversation qui, par définition, doit rester privée, elle m’indiquait dans son message qu’elle avait lu plusieurs de mes posts consacrés au foisonnement en juin et juillet dernier et qu’elle en avait déduit que cet exercice, qu’elle passe bientôt, était une terrible épreuve.

Non dénuée d’une certaine " audace ", elle souhaitait que je lui en dise plus sur cette épreuve et que je lui donne quelques conseils d’ordre pratique. Ce post me permet de lui répondre indirectement et dans le même temps de faire profiter à d’autres qui, sait-on jamais, pourraient eux aussi lire ce blog, de ma réponse.

Puisque dans trois de mes posts des mois de juin et juillet dernier, j’ai parlé de façon assez globale de cette épreuve qu’est le foisonnement, je vais tenter cette fois de rentrer dans les détails.

La série à laquelle vous appartenez sera divisée en plusieurs groupes d’une dizaine de personnes. Chaque groupe sera composé de plusieurs binômes. Sur chaque matière, il vous faudra déterminer avec votre acolyte si vous êtes en demande ou en défense. En clair, ce sera à vous de choisir si vous représentez le demandeur ou le défendeur.

Chaque groupe aura droit à un intervenant différent dans chaque matière. Ce dernier aura la charge de suivre ces élèves pendant toute la durée du foisonnement. Il notera votre assignation ou vos conclusions en défense (sur 10), vous fera des remarques puis notera votre plaidoirie ainsi que votre dossier de plaidoirie (sur 10).

Lors des premiers jours du foisonnement, les intervenants vous expliqueront comment se dérouleront les différentes étapes du foisonnement et distribueront aux élèves les dossiers spécifiques à chacune des matières. Les sujets sont communs à chacun des groupes de votre série, seul l’ordre de passage change lors des plaidoiries (certains passeront en début, d’autres en fin de semaine).

La semaine 1 est celle de la rédaction, la semaine 2 celle des corrections et la semaine 3 celle des plaidoiries. Attendez vous à des dossiers assez épais composés de pièces qu’il faudra éplucher à la loupe.

Les épreuves sont au nombre de 5. Elles portent sur le droit administratif, le droit civil, le droit pénal, le droit commercial et le droit social.

Le droit social fait l’objet d’un traitement particulier. Contrairement aux autres matières pour lesquelles, il vous sera d’abord demandé :

- De rédiger une assignation, une requête ou des conclusions en défense selon votre rôle dans le binôme (étape 1)

- Avant que celles-ci soient appréciées par un intervenant qui vous fera en tête à tête des commentaires spontanés sur votre travail (étape 2)

- Et que quelques jours plus tard vous plaidiez devant ce même intervenant (avocat) sur la base d’un dossier de plaidoirie construit à la lumière de ces remarques que vous devrez lui remettre à la fin de votre prestation (étape 3)…

…on vous demandera, en droit social, de plaider directement sur la base de vos conclusions en demande ou en défense écrites à partir d’un petit cas pratique qui vous sera présenté quelques jours plus tôt. (2 ou 3 tout au plus).

À bien y réfléchir, le droit pénal présente lui aussi des spécificités de traitement. Dans cette matière, vous ne découvrirez votre sujet que le matin même. Vous n’aurez que quelques heures (5 heures tout au plus) pour préparer une plaidoirie. Vous plaiderez devant un avocat spécialiste en la matière.

Les dossiers que l’on vous remettra seront, pour la plupart, des procès-verbaux de comparution immédiate. Vous devrez les lire et essayer de déceler les éventuels vices de procédure et autres nullités en tout genre, tout en construisant l’argumentaire votre future plaidoirie. C’est un exercice qui, à mon sens, demande de l’audace.

Beaucoup de mes amis ont plaidé leur dossier avec éloquence et sérieux, mais ne se sont, aux dires de l’intervenant, pas assez inspirés des pièces du dossier pour y trouver la matière nécessaire à une bonne défense de leur client. Résultats des courses, ils ont à peine eu la moyenne, voire ne l'ont pas eue du tout.

N’hésitez pas à chercher des arguments qui, de prime abord, pourraient vous apparaître quelque peu tirés par les cheveux. Ce ne sont pas les dossiers du siècle. L’erreur de procédure sera assez rare et l’accusé sera malheureusement assez souvent très difficilement défendable. L’intervenant attendra justement de vous que vous puissiez, malgré tout, trouver des arguments percutants pour le défendre.

On vous expliquera que vous ne pouvez pas inventer de faits même, si dans les faits, vous pourrez (votre dossier vous apportant rarement la substance nécessaire pour trouver des « circonstances atténuantes » à votre client) en inventer quelques-uns liés à la personnalité de votre client. Le tout étant de ne pas en abuser non plus.

Étant donné que mon post est déjà interminable et que je ne peux pas non plus y passer la nuit, je vais terminer par deux conseils pratiques. Même si vos écritures sont notées, mon expérience me pousse à croire que votre note sur 20 se jouera en grande partie au moment de la plaidoirie.

Essayez donc de vous détacher le plus possible de vos notes et de vos dossiers de plaidoirie. Prenez du temps la veille pour les relire et vous en imprégnez le plus possible. Certains intervenants sont très attentifs à cela et vous pénaliseront même si votre discours est clair pour avoir trop regardé votre dossier de plaidoirie. Il faut être capable de plaider « dossier fermé ». D’ailleurs, certains intervenants n’ont pas hésité à demander à mes camarades, au milieu de leur plaidoirie, de fermer immédiatement leur dossier.

Choisissez, si ce n’est pas déjà fait, un binôme avec lequel vous vous entendez bien et qui a décidé de consacrer du temps au foisonnement. Il n’y a rien de pire qu’un binôme fantôme, qui vous envoie les pièces la veille à 2 heures du matin prétextant avoir autre chose à faire que le foisonnement.

Vous aurez la sensation désagréable de bosser pour deux et l’alchimie qui sera (et pour cause) inexistante de vos plaidoiries respectives sera perçue comme telle par un intervenant qui ne devrait pas longtemps hésiter à baisser votre note même si votre prestation personnelle s’avérait quasiment irréprochable.

En espérant ne pas vous avoir froissée en prenant votre email comme prétexte à un post sur mon blog mais j’ai cru naïvement que cela pouvait être utile à d’autres.

Cordialement

lundi 19 novembre 2007

Paris pendant la grève

La grève des transports qui touche la SNCF et la RATP concernant le maintien des régimes spéciaux a commencé depuis près d’une semaine.

Certains de mes amis, qui n’habitent pas Paris intra muros, où qui empruntent des lignes qui ne peuvent compter que sur un train toutes les 55 minutes, se retrouvent assignés à résidence condamnés à se tourner les pouces (Trop dur !).
Certains peuvent, tout de même, travailler depuis chez eux grâce aux moyens techniques mis à disposition par la formidable invention qu’est l’Internet haut débit.

D’autres découvrent les joies de ce qui a fait fureur tout l’été, j’ai nommé le Vélib. D’ailleurs, les locations explosent. On parle de locations 2 à 3 fois plus importante par temps de grève qu’un jour normal. Certains vont même (et je l’ai vu de mes propres yeux) jusqu’à mettre de cadenas sur les Vélib pendant la nuit afin d'être certains d’en profiter dès le lendemain matin.

D’autres redécouvrent les vertus de la marche à pied ou du roller. Si ce n’était pas les embouteillages responsables d’immenses rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère, on pourrait presque croire que la grève a des vertus écologiques.

Paris pendant la grève a ceci de particulier qu’on s’en prend à aimer n’être qu’un stagiaire, dont la présence à l’heure au travail, bien qu’importante, n’est pas fondamentale à la survie de l’entreprise. Ce sera sans doute une autre histoire quand ce même type de grève imposera de se lever beaucoup plus tôt en raison de la distance entre le domicile et le cabinet (en raison d’un rendez-vous immanquable) ou le tribunal pour une audience (qui n’aura sans doute que faire du fait que la grève ait considérablement ralenti ma progression).

En attendant, vive le vélib !

mercredi 7 novembre 2007

La bonne paye... a un prix

Le 18 février dernier, j’indiquais dans un post intitulé « La bonne paye » http://efb2007.blogspot.com/2007/02/la-bonne-paye.html que la FNUJA avait obtenu, dans le cadre d'une négociation entamée avec les partenaires sociaux, la conclusion d'un accord professionnel qui concernaient notamment la gratification des élèves-avocats. Ce projet avait pour but d’éviter que de futurs avocats puissent être rémunérés à hauteur de 360 euros durant leurs stages en cabinets d’avocats.

Il fallait, pour que cet accord s’applique, qu’il soit étendu. C'est désormais chose faite par arrêté en date du 10 octobre 2007 portant extension de l’accord professionnel. Il a été publié au Journal Officiel le 17 octobre dernier.

L'accord est entré en vigueur le 1er novembre 2007. Il est donc désormais établi que les conventions de stage débutant à compter de cette date doivent désormais respecter les dispositions de l'accord et que pour les élèves avocats, les gratifications suivantes, et ce quelque soit la durée du stage, qui dépendent de la taille du cabinet s’appliquent :

- Employeurs employant de 0 à 2 salariés non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) : 60% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours (768,04 €uros par mois).

- Employeurs employant de 3 à 5 salariés non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) : 70% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours (896,05 €uros par mois).

- Employeurs employant 6 salariés et plus non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) : 85% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours (1.088,06 €uros par mois).

Restait une question en suspens concernant cet accord. Celle de la rétroactivité de ces dispositions aux conventions déjà signées avant l’arrêté d’extension. En clair, qu’advient-il des conventions de stage signées avant le 1er novembre, pour des stages débutant notamment en janvier 2008, pour lesquelles la rémunération prévue était inférieure à celle imposée par l’arrêté d’extension ?

J’ai reçu aujourd’hui, comme tous mes camarades élèves-avocats de l’EFB Paris, un mail de l’association des élèves-avocats (AEA) visant notamment à éclaircir ce point :

" Sollicitée à maintes reprises par l’AEA, l’administration de l’EFB vient enfin de trancher suite à une réunion organisée le 6 novembre entre Gérard Nicolay et des représentants de l’AEA.
Suite à une consultation réalisée auprès du Cabinet Capstan et auprès d’un membre du Conseil de l’ordre, voici donc la position officielle de l’EFB :


1) Toute convention signée après le 1er novembre 2007 devra être régie par l’accord national et donc soumise aux nouvelles gratifications.

2) Toute convention ayant été signée avant l’entrée en vigueur de l’arrêté mais n’ayant pas commencée à être exécutée devra être modifiée selon les termes de l’accord national.

3) Toute convention ayant été signée avant l’entrée en vigueur de l’arrêté et étant en cours d’exécution ne pourra être modifiée au vu de l’accord national.

En gros, sont soumises à la nouvelle tarification toutes les conventions, signées avant ou après le 1er novembre, sauf celles concernant le stage en alternance.

Aujourd’hui plus de 300 conventions pour le stage de Janvier à Juin 2008 ont été signées. Tous les maîtres de stage recevront un courrier de M.Nicolay les invitant à remplir une nouvelle convention mise en conformité avec le nouvel arrêté ".

Le message de l’association précise ceci en forme de conclusion : « Même si cette réforme est globalement positive puisqu’elle assure un revenu minimum pour chaque élève avocat, il n’en reste pas moins que ceux qui désirent rejoindre une petite structure risquent de ne pas trouver de stage à ces tarifs, certains cabinets ne pouvant se le permettre. Nous vous invitons donc à contacter dès à présent votre maître de stage pour l’informer des nouveaux tarifs ».

C’est, à mon sens, tout le cœur du problème. Quelques uns de mes amis, qui n’ont pour l’heure pas encore trouvé leur stage (obligatoire) de fin de formation, me font déjà part du fait que certains cabinets de petites ou moyennes structures leur ont fait comprendre qu’ils ne les prendront pas en stage du fait de l’impossibilité qu’ils auraient à les rémunérer plus de 360 euros par mois.

D’autres m’indiquent même que des cabinets d’avocats n’hésitent pas une seule seconde à revenir sur l’accord verbal de principe qu’il avait pris de signer leurs conventions de stage en prétextant des mêmes raisons d’ordre économique.

Parce que le fait de décrocher un stage de fin de formation est une condition sine qua non pour l’obtention du CAPA et que si l’on en croit les chiffres avancés par l’association près de 800 élèves avocats n’ont pas encore signé leurs conventions de stage, gageons que cet accord n’a pas fini de faire parler de lui…

dimanche 28 octobre 2007

Grosse soirée

Hier soir a donc eu lieu le gala de la promotion Christine Lagarde. Une soirée qui s’est avérée conforme à mes attentes. La musique était bonne. Il y avait deux grandes salles avec des programmations différentes (bien qu’assez proches) ainsi qu’une salle plus petite et plus calme pour ceux et celles qui souhaitaient converser en tête ou tête.

À en croire les organisateurs, il y avait pas loin de 1500 personnes au Pavillon Dauphine ce que je veux bien croire puisqu’au plus fort de la soirée il était assez difficile d’aller d’une salle à l’autre sans tacher son costume à cause d’un verre renversé par quelqu’un d’autre.
La soirée a commencé pour moi vers 21h. J’ai entendu dire qu’il y avait eu un cocktail pour les VIP à 19h auquel Christine Lagarde (ministère de l’économie et des finances) a participé.

Le spectacle de l’AEA (association des élèves-avocats) et de l’UJA (union des jeunes avocats) prévu au départ à 20H30 a fait un mini flop dû en grande partie à un problème de sonorisation qui faisait que ceux qui étaient au fond de la salle n’entendaient pratiquement rien. La soirée proprement dite a débuté vers 23h et les personnes que j’ai croisées m’avaient l’air assez satisfaites de l’ambiance qui régnait.

Inutile de vous préciser que le champagne a coulé à flot et que les rapprochements entre futurs confrères ont été légions. Mais bon, cela ne nous regarde pas…

L’an prochain à peu près à la même date, aura lieu le gala de la promotion Mazeaud (dont je fais partie). J’espère qu’il sera aussi bien (voire meilleur) que celui de la promotion Christine Lagarde...

samedi 20 octobre 2007

Le Gala de la promotion "Christine Lagarde"

La semaine prochaine (samedi 27 octobre) aura lieu le gala de la promotion "Christine Lagarde". Il s’agit de la première promotion de l’EFB de Paris à avoir expérimenté la réforme. Maintenant que la formation dure 18 mois, et non plus un an, ils partagent avec la promotion suivante (la mienne) une partie de leur scolarité (comme nous le ferons nous-même avec la prochaine promo).

Quand nous avons intégré l’école en janvier dernier, ils étaient au 2/3 de leur formation. Ils ne leur manquaient plus qu’à effectuer le stage de fin de formation au sein d’un cabinet d’avocat et à passer les examens entre juillet et août.

Ils ont eu leurs résultats le 10 octobre et la remise des diplômes le lendemain. Sur une promotion qui doit compter à peu près 1250 élèves-avocats, ils sont 1170 à l’avoir eu. Pour les autres, des épreuves de rattrapage ont été organisées le 17 octobre. Gageons qu’à l’issue de ce rattrapage, ils seront tous diplômés.

Pour fêter les résultats, la coutume veut, (mis à part la prestation de serment obligatoire au palais de justice), que soit organisé un grand gala en l’honneur de ces jeunes avocats. Les élèves de notre promotion y sont également conviés et je me demande si je n’irais pas y jeter un œil… par curiosité et par goût par la fête.

Ce gala a la réputation de coûter chaque année près de 50 000 euros en frais d’organisation. Une somme astronomique qui permet probablement de voir les choses en grand.

Cette petite sauterie sera organisée, excusez du peu, au Pavillon Dauphine. Il s'agit d'une salle somptueuse située à la lisière du bois de Boulogne. Une tenue élégante est donc exigée pour l’occasion : Costume cravate pour les hommes et robe de soirée pour les femmes. Voilà qui promet…

dimanche 14 octobre 2007

L'image de l'avocat

L'image de l'avocat auprès du grand public n'a, à mon sens, rien à voir avec la réalité. Elle est entremêlée d'admiration excessive et de poncifs tout aussi excessifs.

Dire à son interlocuteur que l'on est avocat fait toujours autant d'effet dans un dîner en ville. Vous avez le droit soit au très fréquent « Whouaw » synonyme d'admiration, soit au beaucoup plus rare « Ah ouai » synonyme de perplexité. Le fait est, et j'en ai la confirmation en côtoyant les juristes avec lesquels je bosse, que pour que la plupart des gens, l'avocat est un grand baratineur prêt à tout pour gagner de l’argent et qui n'a qu'un seul but… en gagner toujours plus.

Concernant l'image du baratineur, autant vous dire qu'elle correspond plus à l'imaginaire collectif qu'à la réalité. Depuis que j'ai intégré l'EFB, je n'ai pas constaté une présence plus importante de baratineur que durant le reste de mes études. Ce poncif fait partie de la technique de dénigrement classique de la profession consistant à faire croire que l'avocat est obsédé par le pognon, qu’il ne connaît rien des dossiers qu'il plaide mais que grâce à sa prétendue haute maîtrise de l'art oratoire, il arriverait à se dépêtrer de n'importe quelle situation…et ce aussi bien face au juge que devant son client.

Pour ce qui est de l'argent, je reconnais que j'ai été surpris par le pourcentage d'élèves inscrits affichant ouvertement l'idée qu'ils avaient ce métier et plus particulièrement leur spécialité (le plus souvent droit des affaires) afin de gagner beaucoup d'argent. Il n'empêche qu'ils ne sont pas majoritaires et qu'il est difficile de reprocher à un futur avocat de ne pas vouloir s'engouffrer dans un créneau comme le droit pénal où il est réputé comme beaucoup plus difficile de s'imposer et de bien gagner sa vie.

Comme souvent, les individus les plus emblématiques d’une profession font beaucoup dans l’image que le grand public perçoit de cette même profession. En clair, plus les médias mettent en avant des avocats riches et à l’aise avec l’art de manier les mots, plus le grand public perçoit la profession d’avocat comme une profession qui rapporte beaucoup d’argent à ce type d’avocats.

Cette image véhiculée passe toutefois sous silence les élèves-avocats qui me confient déjà qu’ils opteront pour le conseil au détriment du contentieux au motif qu’ils n’ont jamais été à l’aise avec le fait de se mettre en avant et de parler devant un public et les 25% d'avocats (voir post précédent) qui gagnent moins de 1500 euros par mois.

La profession d’avocat est une profession aux multiples facettes qui est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord. Ce qui au final n’est pas plus mal…

lundi 8 octobre 2007

Dis-moi combien tu gagnes, je te dirai qui tu es

Je viens de tomber sur un article qui traite de la rémunération des avocats en France dans un journal économique gratuit qui parait tous les lundis.

A en croire ce magazine, tous les avocats ne facturent pas de la même façon leurs effets de manche. Passée cette vraie fausse surprise, il nous explique qu’un avocat libéral touche en moyenne 59 746 euros par an d’honoraires alors qu’un avocat salarié en touche 57 570 annuels bruts.

Au bout de 10 ans, l’expérience aidant, l’écart se creuse puisqu’un libéral peut atteindre au moins 113 197 euros par an alors qu’un salarié presque moitié moins soit 64 925 €.
Les stars du barreau comme Jean-Michel Darrois, du cabinet Darrois Villey Maillot Brochier, facture ses conseils, selon ce magazine, près d’un million d’euros par an aux grands groupes industriels.

Un avocat collaborateur pour un grand cabinet français du type Fidal toucherait près de 40K€ par an (sous forme de rétrocessions d’honoraires), 90 000 euros au-delà de 8 années d’expérience. Les associés gagneraient quant à eux entre 1 et 4 millions d’euros.

Chez les anglo-américains du type Linklaters ou Sullivan & Cromwell, un collaborateur inscrit depuis deux ans au barreau touche 60 K€, un associé, entre 1,5 à 3 millions d’euros. Des rémunérations qui s’envoleraient en cas d’expatriation (121 K€ par an pour un avocat New-Yorkais).

Ces chiffres ne doivent pas faire oublier que 25% des avocats parisiens disposent d’un revenu inférieur à 1500 euros par mois. En cause, la hausse vertigineuse des charges et cotisations (environ 30% des honoraires) et la multiplication par quatre en 30 ans du nombre de praticiens.

Voilà qui donne envie...:)

vendredi 5 octobre 2007

Plus que 3 mois

Il ne reste plus que 3 mois avant la fin de mon stage en entreprise et donc près de 3 mois avant le début de celui si déterminant de 6 mois, dit de fin de formation, que j’effectuerai au sein d’un cabinet d’avocat.

Je sais déjà depuis quelques mois au sein de quelle structure je vais effectuer ce stage, ce qui me laisse tout loisir pour me concentrer sur autre chose que sur de la recherche d’un cabinet.
La plupart de mes camarades savent également dans quels cabinets ils seront accueillis mais quelques uns d’entre eux sont toujours à la recherche du cabinet providentiel.

J’ai choisi ce cabinet non pas pour la rémunération qui, bien que convenable, n’a rien d’extraordinaire (pas loin de 1000 euros) mais pour l’impression que m’a donné la personne a l’origine de mon recrutement.

Il semblait assez intéressé par mon profil et très concerné par l’idée de m’apprendre les différentes ficelles du métier. Il a ajouté (mais c’est paraît-il ce que disent tous les recruteurs) qu’il y avait une réelle possibilité qu’il recrute un collaborateur à la fin de mon stage (condition quasi sine qua non quand un élève EFB choisit son stage de fin de formation) et qu’il ne procédait traditionnellement qu’au recrutement d’un collaborateur qui avait préalablement pu faire ses preuves au sein de son cabinet. Accessoirement, il m’a indiqué pratiquer des horaires convenables pour la profession à savoir 9h30/19h30 sauf cas exceptionnels.

Tous ces détails ont fait que malgré d’autres opportunités qui se sont présentées ultérieurement à ce recrutement, j’ai décidé (à l’inverse de certains de mes camarades), de rester fidèle à la parole donnée à ce monsieur.

Quelques uns de mes amis ont en effet donné un accord de principe à certains cabinets avant de se raviser quand un peu plus tard un cabinet plus prestigieux et/ou dans lequel ils étaient mieux payés leur a fait une meilleure proposition. Autant vous dire que, sauf cas exceptionnel, ils ont reçu un coup de téléphone incendiaire de l’associé du cabinet en charge de leur recrutement.

Le cabinet dans lequel je serai a l’avantage d’être spécialisé dans le domaine que j’affectionne et de traiter des dossiers qui, à coup sûr, devraient m’intéresser. Il s’agit d’une structure que je qualifierai de taille moyenne, qui m’a l’air de très bien fonctionner si j’en juge par le personnel, la taille du cabinet, le lieu où il se situe dans Paris et les quelques clients prestigieux auxquels le recruteur a pu faire référence au cours de notre entretien.

Puisqu’il faut s’assurer de donner la meilleure impression possible pendant la bagatelle de 6 mois pour espérer être recruté en tant que collaborateur, je pense profiter de ces 3 derniers mois de stage pour me remettre à jour de tous les fondamentaux de ma spécialité ainsi que des automatismes propres à tout bon élève-avocat qui se respecte (démarches au palais, rédaction de conclusions, d’assignations, etc.).

Plus que 3 mois, c’est fou comme le temps passe vite…

vendredi 28 septembre 2007

Tu seras un avocat, mon fils !

Une fois n’est pas coutume, je n’écris pas un post à proprement parler et me contente de citer cet écrivain talentueux qu’est Rudyard Kipling. Britannique de son état, il a écrit un texte qui par beaucoup d’aspect m’évoque la profession d’avocat telle que je la perçois actuellement : une profession qui exige de la détermination, de l’abnégation, de la mesure, de l'introspection, de l’honnêteté et qui nous oblige à faire face à de grandes victoires comme à de lourdes défaites :

« Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un AVOCAT, mon fils ». ;-)

mercredi 19 septembre 2007

Plan(s) de carrière(s)

Depuis que je tiens ce blog, j’ai beaucoup parlé du fait de travailler au sein d’une grande structure anglo-saxonne comme de la voie royale pour gagner très vite beaucoup d’argent en exerçant cette profession.

Ce n’est évidemment pas le seul choix qui s’offre à vous si vous voulez allier profession d’avocat et rémunération confortable. Disons qu’en discutant avec la plupart des élèves avocats de l’EFB Paris, on finit par croire qu’il n’y a qu’une façon d’exercer ce métier. Le fait est qu’en tendant l’oreille et en rencontrant d’autres personnes, on s’aperçoit assez vite qu’il y a des élèves qui ne sont tout simplement pas attirés par le fait de travailler dans ce type de structure avec tous les inconvénients que cela implique (horaires, hiérarchie, etc).

Elles aspirent, à très court terme, à s’associer au sein d’un cabinet et considèrent qu’elles ne feront pas ce métier en travaillant plus de 10 heures par jour. Ce qu’elles ont de particulier vient du fait qu’elles ne sont pas moins déterminées que ceux qui sont prêts à tous les sacrifices pour intégrer une prestigieuse structure.

Elles souhaitent elles aussi faire leur trou rapidement et bien gagner leur vie. Seuls leurs plans de carrières diffèrent. Elles voient ce métier comme l’occasion d’exercer une profession en toute indépendance, sans une hiérarchie marquée et ne la conçoivent qu’ainsi.

Sans jugement de valeur au sujet de ceux qui décident d’intégrer une structure anglo-saxonne, elles me confient que cela ne leur donne pas envie et qu’en travaillant dans ces conditions elles s’ennuieraient et dépériraient en très peu de temps.

Quoi qu’il en soit, on a coutume de dire que travailler dans une petite structure présente deux avantages :

Vous avez la possibilité de développer une clientèle personnelle ce qui vous permet d’augmenter votre rémunération de façon substantielle. Clientèle personnelle qui semble exclue au sein d’une structure anglo-saxonne, faute de temps.

Outre le fait que vous soyez en contact avec le client, vous avez la possibilité de plaider les dossiers du cabinet. Privilège qui en structure anglo-saxonne ne revient bien souvent qu'aux collaborateurs counsel et autres associés du cabinet.

Le genre de petits détails qui ont, à n'en pas douter, leur importance quand vient le moment de faire un choix déterminant pour sa carrière d’avocat.

mercredi 12 septembre 2007

Au PPays de l’entreprise !

Mon PPI (projet pédagogique individuel) a donc débuté il y a plus de deux mois au sein du service juridique d’une structure dynamique et assez jeune.

Au fur et à mesure que le temps passe, l’expérience aidant, je me sens de plus en plus à l’aise. Les collègues sont devenus des « amis » et mon maître de stage qui semble assez satisfait par le travail que je produis n’hésite pas à me laisser libre de gérer seul les dossiers de A à Z et à me faire des compliments.

Cela constitue une différence fondamentale avec le cabinet d’avocat classique. Dans un cabinet d’avocats, il est très rare que les compliments pleuvent, comme si la tradition imposait au maître de stage de ne complimenter son stagiaire au motif que ce dernier pourrait prendre la grosse tête et se croire arrivé.

Plus le temps passe, plus je me sens conforté dans l’opinion que le métier de juriste d’entreprise et d’avocat sont deux métiers radicalement opposés. La pression que l’on subit au sein d’une entreprise est loin d’être là même que celle présente au sein d’un cabinet d’avocats.

Même si l’on attend de vous que vous fassiez du bon travail ainsi que des points réguliers sur ce que vous avez réalisé, les dead-lines impossibles à tenir sont pour ainsi dire inexistantes au sein du monde de l’entreprise. Cette différence de pression joue énormément sur l’état d’esprit des uns et des autres et sur l’ambiance inhérente au monde de l’entreprise.

D’ici quelques semaines, j’entamerai mon 3ème mois de stage au sein de cette entreprise, période à laquelle les stagiaires ont coutume de dire que l’on cesse d’apprendre et où l’on commence à s’ennuyer. Pour l’heure, je ne sens pas cet ennui me gagner mais le fait que l’on ait élargi récemment le champ de mes attributions y est sans doute pour quelque chose.

Ce stage, dont les horaires n’ont rien à voir avec ceux de cabinet d’avocats, me permet de faire plus de choses à côté et de profiter de moments de détente dont je risque d’être nostalgique quand débutera en janvier prochain, mon stage de fin de formation. D’ici là, j’en profite…

samedi 1 septembre 2007

Avocat à vie ? Avis d’avocats

Plus le temps passe, plus je m’aperçois que la profession d’avocat est l’archétype de celle que l’on idéalise énormément avant de l’exercer pour finalement tomber quelque peu de son arbre une fois qu’on l’intègre.
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On se rend d’abord compte en allant au tribunal ou en observant d’autres avocats à travers nos différents stages qu’ils ne sont pas tous brillants et talentueux (loin s’en faut). Ce constat n’a en réalité rien de bien surprenant puisque comme dans toute profession, il se devait d’exister de très bons, de bons, de moyens mais aussi de moins bons (pour ne pas dire de mauvais) avocats.

Au-delà, donc, de cette vraie fausse surprise, vous découvrez assez rapidement que même si le type de structure dans laquelle vous travaillerez y sera pour beaucoup, quoi qu’il arrive, vous ne pourrez pas exercer cette profession libérale moins de 10 à 11 heures par jour.

Là encore, il n’est pas vraiment surprenant d’apprendre qu’une profession libérale impose beaucoup plus d’heures de travail qu’un métier de juriste en entreprise soumis au 35 heures.

Là où cela se complique c’est dans la façon dont vous effectuez ces 11 heures de travail quotidien. Quand vous n’êtes qu’un élève-avocat la pression ou plutôt le rythme que vous impose votre maître de stage est déjà important . Quand vous passerez collaborateur, ce rythme deviendra d’autant plus important que vous devrez à votre cabinet un certain nombre « facturable » (au client) par an (environ 1300), qui réportées au nombre de jour dans la semaine équivaut à peu près à 6 heures par jour. Sur ce point, il est utile de préciser que les recherches se facturant rarement, 6 heures facturées n’équivalent pas à 6 heures de travail.

Le niveau d’exigence qui vous est imposé n’est quant à lui plus du tout lié au type de cabinet dans lequel vous officiez…il est tout simplement omniprésent dans cette profession. Partez du principe que ce métier est rempli d’avocats qui attendent ou attendront de vous que vous soyez brillant, rapide, efficace, volontaire et, pour ne rien gâter… aimable.

Si vous remplissiez tous ces critères, vous êtes sur la bonne voie, mais pour avoir une chance de terminer votre vie dans cette profession, il faut une capacité hors du commun de résistance à la pression.

Il existe deux types de pression.

Celle qui est liée aux horaires. Passez près de 13 heures (9h à 22h) dans un cabinet n’est pas évident pour tout le monde. Plus vous travaillez d’heure dans une journée plus vous devenez, la fatigue aidant, à fleur de peau et réceptif aux remarques de votre supérieur hiérarchique.

Celle liée à la pression psychologique qu'exerce sur vous ce même supérieur hiérarchique. Vous pouvez, en effet, travailler 10 heures par jour (9h30 à 19h30) et subir une pression de tous les instants qui vous empêche d’envisager de continuer de ce métier sauf à quitter d'urgence ce cabinet.

Même si je n’ai pas de statistiques, je m’aperçois en discutant avec des ami(e)s élèves-avocats que le facteur qui les pousserait le plus à décider de ne pas s’éterniser dans cette profession est la conscience qu’ils ont de ne pas vouloir travailler 5 jours sur 7 (voire plus) sous la pression des dead-lines beaucoup trop courtes voire surnaturelles imposées par un collaborateur ou un associé.

Dans ces conditions, et après 8 mois d'école, je commence à entendre certains de mes camarades (pourtant très motivés au départ), m’expliquer qu’ils iront au bout de la formation mais que si le stage de fin de formation se passait mal pour eux, en partie en raison du fait qu'ils se rendraient compte à cette occasion que ce métier ne colle pas à leur tempérament, ils n’hésiteraient pas à se réorienter vers une autre profession moins exigeante, notamment au niveau des horaires (juriste d’entreprise par exemple).

Comme dirait l’un de mes camarades de promo en citant Voltaire « il ne faut pas oublier que l’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve c’est que cela le fatigue ».

dimanche 26 août 2007

Deezer prend-il ses désirs pour la réalité ?

La musique tient une place assez importante dans ma vie et même si je n'ai suivi dans mon cursus qu'un court module de propriété intellectuelle, il était difficile pour moi de rester insensible et muet face à ce qu’il convient d’appeler l’affaire Deezer.com.

J’ai longtemps hésité avant d’en parler sur un blog qui n’avait pas vocation traiter d’actualité juridique mais puisque cette actualité est partie prenante de mon quotidien d’élève-avocat, pourquoi ne pas faire une exception ?

Pour ceux qui ont suivi cette affaire, Deezer.com, anciennement Blogmusik.net (Service de musique à la demande illimitée et gratuite) serait, aux dires de ses créateurs, passé d’illégal à légal du jour au lendemain par l’intermédiaire d’un accord signé avec la SACEM. La Société des auteurs, Compositeurs et Editeurs de musique a, comme son nom le laisse suggérer, la charge de percevoir et de repartir les droits d’auteur de ses adhérents.

Pour cette raison, elle avait, un peu plus tôt dans l’année, provoqué la fermeture de blogmusik.net aka Deezer ainsi que celle du non moins célèbre radioblogclub au motif que ces sites ne lui versaient aucune redevance à la différence des radios qui lui versent approximativement 5% de leur chiffre d’affaires.

Les deux sites ont par la suite rouvert leurs portes en passant par d’autres serveurs et en ce début de semaine, coup de théâtre, on apprend que la SACEM a décidé de signer un accord avec Deezer.com.

Si l’on se base sur le fait que c’était la SACEM qui avait, en mars dernier, réclamé la fermeture dudit site pour illégalité, le fait qu’elle décide aujourd’hui de signer un accord avec lui laisse entendre qu’elle lui offre par la même occasion l’apparence de la légalité.
L’apparence de la légalité est-elle équivalente à la légalité ?

À en croire les différentes déclarations des co-fondateurs de ce site, l’affaire est entendue et la question ne se pose même pas. Des bannières publicitaires affichent d’ailleurs fièrement le message suivant :

« Vous vous êtes toujours demandé si blogmusik était légal… Ne vous posez plus la question… Blogmusik annonce en première mondiale la signature de son accord avec la SACEM… Pour fêter ça, Blogmusik change de nom…Deezer.com. »

En d’autres termes « Circulez, il n’y a rien à voir » ou plutôt rien à débattre. C’est sans compter sur le droit qui, malheureusement, ne se contente pas d’une simple apparence de légalité. Nous sommes devant le cas d’une société qui prétend être légale parce qu’elle a signé avec la société de gestion collective qui a la charge de percevoir les droits d'exécution, de diffusion, et de reproduction pour le compte de ses artistes adhérents.

Or, la légalité se définit comme le fait de respecter à la lettre la règle de droit et sur ce point, Deezer.com, bien que sur le chemin de la légalité avec cet accord, ne peut pas encore y prétendre faute d’avoir respecté scrupuleusement la loi dictée par le code de la propriété intellectuelle.

L’article L. 213-1 de ce code dispose, en effet, que : « Le producteur de phonogrammes est la personne, physique ou morale, qui a l'initiative et la responsabilité de la première fixation d'une séquence de son. L'autorisation du producteur de phonogrammes est requise avant toute reproduction, mise à la disposition du public par la vente, l'échange ou le louage, ou communication au public de son phonogramme autres que celles mentionnées à l'article L. 214-1.».

En vertu de cet article, et sans rentrer dans les considérations techniques de la loi DADVSI, pour mettre à disposition des internautes une reproduction des titres d’un artiste, ce que fait manifestement ce site, Deezer.com se doit ou plutôt se devait d'obtenir au préalable l’autorisation des sociétés qui éditent et produisent les disques de ces artistes. (Un accord avec les producteurs via la SFPP - société française de production phonographique - par exemple).

Faute de l’avoir obtenu, il ne peut qu’être considéré comme illégal. D’autres arguments tenant à la source même de ces différentes œuvres mises en ligne par les internautes eux-mêmes (à qui l’on ne demande rien sur l’origine des fichiers fournis en contravention à la loi Droits d’auteur et Droits voisins dans la Société de l’Information) pourraient également être opposés à ce site. Je préfère laisser cela aux différents spécialistes de la question qui ne manqueront sans doute pas de donner prochainement leur avis sur Internet et/ou dans des revues spécialisées.

Toujours est-il (et c’est pour cela que j’ai décidé d’écrire ce post à haute connotation juridique sur un blog que je voulais pourtant consacrer à des évènements purement factuels), cette affaire résume bien l’écart qui existe entre la vision qu'a le non-juriste (ce qu'est probablement le créateur de Deezer) de ce qu'est la légalité et la réalité du droit qui laisse finalement peu de place à l'improvisation ainsi qu'aux approximations… sous peine d’être immédiatement sanctionné par le juge.

Même si un mélomane comme moi se résout difficilement à ce que la musique ne soit pas accessible à tous, le futur avocat que je suis ne peut s’empêcher de conclure ce papier par le classique… « À bon entendeur ».

mercredi 22 août 2007

Do you speak english ?

Dans un pays que l’on dit de plus en plus sous l’emprise d’un phénomène de mondialisation, il n’est pas vraiment surprenant de constater que les recruteurs des cabinets d’avocats tentent de chercher des candidats qui maîtrisent la langue de Shakespeare.

Entendons-nous bien : Il est assez évident que si votre spécialité est le droit de la famille ou dans une moindre mesure le droit pénal, votre maitrise de l’anglais ne sera pas une condition sine qua non de votre recrutement. En revanche, si votre intention est d’intégrer un cabinet d’avocat d’affaires, qui plus est anglo-saxon, votre niveau d’anglais sera examiné à la loupe lors de l’entretien.

J’aurai sans doute l’occasion d’y revenir dans un prochain papier mais nous sommes en ce début de 21ème siècle dans l’ère de l’avocat qui se doit d’être bardé de diplôme. Alors qu’il ne fallait (jadis) à nos prédécesseurs que la licence (L3) pour accéder à cette profession et qu’à l’heure actuelle seule une maîtrise de droit est exigée pour passer le CRFPA, il y a actuellement dans ma promotion une très large majorité (85% ?) d’élèves-avocats titulaires comme moi d’un voire deux troisième cycle (Master 2), tandis qu’un plus petit nombre peuvent s’enorgueillir d’être docteurs en droit et que d’autres peuvent même arguer du fait d’avoir une double formation (Science-po ou école de commerce).

Même si je n’ai aucune idée des chiffres réels, autant vous dire que les élèves-avocats qui intègrent l’école avec pour seul bagage un Master 1 ne sont pas légions.
D’ailleurs, si vous décidez de vous en tenir à ce niveau d’études pour intégrer l’EFB, il n’est pas évident, vu la multitude de candidatures supérieures à la vôtre qui se retrouvent sur le marché, que vous trouviez un stage, faute d’avoir été jugé (sur le papier) comme suffisamment intéressant pour être convoqué à un entretien.

Mais revenons-en au sujet de ce papier : L’anglais. Cette langue vous sera donc très vite indispensable si vous souhaitez vous diriger vers une spécialité proche du droit des affaires, qui plus est, au sein d’un cabinet d’envergure.

Vous avez donc plusieurs solutions.

- Soit vous avez toujours eu un bon niveau en anglais
- Soit vous prenez des cours intensifs (l’EFB propose d’ailleurs de l’e-Learning à tous ses élèves) afin d’optimiser votre niveau.
- Soit… parce que vous vous doutiez que l’anglais allait être déterminant dans votre carrière de futur avocat, vous avez eu la bonne idée de faire une année à l’étranger en ERASMUS ou mieux encore de faire un LLM (master of law). Vous bénéficierez, une fois ce diplôme obtenu, d’un précieux sésame qui vous permettra, sinon d’intégrer n’importe quel grand cabinet français ou anglo-saxon, d’être au moins systématiquement convoqué à un entretien.

Pour vous dire à quel point on attend aujourd’hui de l’avocat qu’il soit de plus en plus bardé de diplôme, j’ai un ami (déjà avocat et non plus élève), qui, malgré un bon niveau d’anglais et des résultats TOEFL qui en atteste, n’a pas été retenu lors de plusieurs entretiens dans de grands cabinets au motif que sans LLM, il n’était décidément pas « recrutable ».

Une expérience qui l’a suffisamment troublé pour le pousser à envisager, un temps, de partir faire un LLM à l’étranger avant de s’inscrire au barreau de Paris. C’est dire…

mardi 14 août 2007

" Travailler plus pour gagner plus "

L’avocat parisien type à ceci de particulier qu’il exerce une profession libérale qui, par essence, peut l’amener à travailler très tard dans le courant de la semaine mais aussi à retourner le week-end sur son lieu de travail (le samedi, voire le dimanche).

Ce n’est pas une légende puisque certains élèves-avocats qui travaillent notamment au sein de grands cabinets anglo-saxons sont d’ores et déjà conduits à goûter aux joies de ce travail quasi continu. Comme toute situation qui de prime abord semble présenter quelques inconvénients, celle-ci a bien évidemment des avantages ou plutôt UN avantage non négligeable... celui de LA rémunération.

Si un élève-avocat réussit à faire ses preuves dans ce type de cabinets, en se donnant quasiment « corps et âme », il peut espérer être embauché un an plus tard en tant que collaborateur et toucher près de 30% de plus que ses camarades retenus dans des cabinets de moins grande envergure.

Mieux : S’il tient à ce rythme quelques années (environ 5 ans), son salaire augmentera de façon régulière tous les deux ans jusqu’à atteindre des niveaux que ne pourront sans doute jamais connaître ses camarades embauchés au sein de petites ou moyennes structures sauf à passer (miraculeusement), dans ce même laps de temps, du statut de collaborateur au statut d’associé.

À ce stade, l’équation d’un élève-avocat est donc assez (trop ?) simple.

- Soit, il fait le choix de ne pas avoir (ou si peu) de vie privée (faute de temps) en passant les cinq prochaines années de sa vie à faire ses preuves au sein d’une structure qui exigera beaucoup (trop ?) de lui... mais le rémunérera en conséquence.

- Soit, il opte dès le départ pour une structure moins importante mais toute aussi honorable en ayant, du coup, une rémunération moindre, des perspectives d’augmentation de rétrocessions d’honoraires inférieures…mais du temps pour une vie privée.

Tout prosélytisme mis à part, force est de constater que, dans ce contexte, la phrase fétiche de notre nouveau président de la république (lui-même ancien avocat) qui veut qu’il faille « travailler plus pour gagner plus », trouve un écho particulier…

mercredi 8 août 2007

Petit constat après un mois de boite

J’ai débuté mon stage en entreprise depuis un peu plus d’un mois. Il se révèle être très enrichissant sur bien des points. La logique d’entreprise ressemble beaucoup à celle qui anime un cabinet d’avocats à ceci prêt que le client d’une entreprise est à mon sens encore plus choyer en entreprise qu’il ne l’est au sein d’un cabinet d’avocats.

Au sein d'un cabinet d’avocats de moyenne structure, le conseil a souvent une pléiade de clients et peu de temps pour s’occuper de tous les dossiers en cours en même temps. Au sein d’une entreprise comme celle dans laquelle j’officie la problématique est la même si ce n’est qu’elle garde constamment à l’esprit que le client est quelqu’un d’humeur changeante qui n’hésitera pas à s’adresser à une autre société si vous ne lui donnez pas satisfaction ainsi qu’un point régulier sur l’avancée du dossier qu’il a chez vous.

L’idée n’est pas de faire croire que les cabinets d’avocats se moquent de faire attendre leur client, puisque ce n’est le cas, mais plutôt de constater que le monde de l’entreprise est carrément obsédé par l’idée qu’un client puisse un jour lui faire une mauvaise publicité ou encore lui fasse part de remarques peu élogieuses par rapport au travail accompli.

Résultat des courses : Les entreprises de pointe se dotent d’un service juridique au sein duquel toutes les ressources humaines ont pour consigne de régler le plus d’affaires possibles dans un temps le plus court possible tout en traitant le client de la meilleure des manières possibles. Ce travail s’accompagne d’un suivi, que l’on retrouve au sein des cabinets d’avocats, à savoir l’obligation d’effectuer différents points avec le supérieur hiérarchique sur l’avancée des missions qui vous ont été confiées.

Outre ces détails organisationnels, force est de constater que l’ambiance en entreprise est, à mon sens, beaucoup plus détendue qu’au sein d’un cabinet d’avocats. Une fois le rythme pris, j’ai pu constater que les affaires sont bien souvent assez similaires. L’expérience aidant le temps consacré aux dossiers s’avère être plus court au fil du temps. C’est donc l’occasion de pauses café fréquentes et de discussion autour de la machine à café digne de l’émission qui a rendu célèbre sur M6 le duo Solo/Le Bolloc’h.

J’ai bien conscience que le monde de l’entreprise n’est pas toujours un monde merveilleux (cf. affaires Technocentre de Renault) mais ma boite fait travailler au sein de son service juridique des personnes compétentes qui plus est assez jeunes (25-35 ans) ce qui facilite grandement les rapports entre nous.

Nous verrons dans quelques semaines si cette bonne impression se confirme…

dimanche 8 juillet 2007

Un tiers du chemin parcouru

Cela fait donc 6 mois que j'ai intégré l’école de formation des barreaux de la Cour d’appel de Paris (EFB). Il est évidemment trop tôt pour faire un bilan mais bien assez pour en tirer quelques enseignements.

Comme j’ai pu l’évoquer dans de précédents posts, les cours proprement dit étaient assez inégaux et pas assez (à mon goût) orientés vers le côté pratique de la profession d’avocat. Je retiens de ces 6 mois de formation, les cours d’expression orale qui étaient fort enrichissant pour leur côté apprentissage de la prise de parole en public, le stage en alternance (le plus riche d’enseignement par son côté confrontation avec la profession) mais aussi le foisonnement qui s’est révélé, lui aussi, très formateur et riche d’enseignement (sic).

Ces 6 mois de cours ont été aussi l’occasion de se faire de nouvelles connaissances voire même de nouveaux amis. Les profils des étudiants étaient riches par leur diversité. Après un 3ème cycle qui m’a amené à côtoyer pendant quelques mois une vingtaine d’étudiants qui souhaitaient faire à peu près la même chose que moi et surtout travailler dans le même domaine, j’avoue que le fait de découvrir d’autres motivations, d’autres aspirations en discutant régulièrement avec plusieurs centaines d’élèves-avocats qui souhaitent exercer la profession d’avocat d’une façon tout à fait différente de la mienne m’aura beaucoup apporté.

Exemples non-exhaustifs de ces différents profils :

- Certains, très pragmatiques, ne pensent quasiment qu’à l’argent que peu leur apporter la spécialité à laquelle ils se destinent et l’avouent sans mal. Spécialisés le plus souvent dans le droit des affaires, ils me confient d’ailleurs qu’ils ne plaideront sans doute jamais au motif qu’ils se limiteront toute leur vie à une activité de conseil au sein d’un grand cabinet.

- D’autres (beaucoup moins nombreux) sont encore attirés par le côté noble de la profession (la défense de la veuve et de l’orphelin) même si cela peut les amener à gagner difficilement leur vie. Ils sont souvent spécialisés dans le droit pénal et le droit de la famille.

- Certains avouent d’ores et déjà qu’ils feront cette profession quelques années (2 ans tout au plus) avant de se diriger inéluctablement vers la profession de juriste d’entreprise qui, réputée moins exigeante, permet de bien gagner sa vie tout en ayant une (De vie). Sans faire de sexisme à outrance, les filles sont plus nombreuses à m’avouer avoir envisagé sérieusement ce cas de figure. La volonté de faire un enfant et de fonder une famille n’y étant pas pour rien.

- Certains parlent déjà de s’associer au sein d'un même cabinet quand ils auront 4 ou 5 années d’expérience derrière eux.

Vous l’aurez compris ces 6 mois de formation se sont révélés riches d’enseignement sur bien des points.

Pour l'heure, je reste convaincu que cette profession est faite pour moi. Pour la suite, advienne que pourra...

jeudi 5 juillet 2007

De la difficulté d’être élève-avocat quand on est fauché comme les blés !

J’ai la chance d’avoir grandi sans vraiment me poser la question de savoir si j’étais riche ou pauvre ou du moins sans me demander si mes parents l’étaient.

Maintenant que je suis élève-avocat, je commence à m’apercevoir que sauf à être soutenu par ses parents ou à avoir gagné au loto dans sa prime jeunesse, les chances de tenir dans de bonnes conditions les 18 mois que dure la formation sont assez minces. Une bonne partie des stages en alternance en cabinet (exception faite des stages en cabinets anglo-saxons) sont peu (360 euros par mois) ou pas payés du tout.

J’ai de nombreux amis qui lors de leur PPI (projet pédagogique individuel) ne seront pas payés au motif qu’ils le font au sein d’une juridiction, d’un ministère ou d’une maison de la justice et du droit. Cela nécessite qu’ils se déplacent régulièrement dans certains arrondissements huppés de Paris où la restauration n’est pas vraiment donnée (et pour cause) tout en acceptant de ne pas être rémunérée et ce pendant la bagatelle de 6 mois.

La formation de l’EFB se terminera par un stage qui, s’il nécessite d’être payé au minimum 360 euros, ne garantit bien souvent que ce minimum pendant encore 6 mois. Si on fait le calcul, le moins chanceux des élèves avocats de ma promo pourra en fin de cursus, alors qu’il possède bien souvent au minimum un bac + 5, avoir gagné pendant 15 mois (3 en alternance+6 en PPI+6 en cabinet) un peu moins de 145 euros par mois en moyenne alors même qu’il vit dans la ville la plus chère de France. Cherchez l’erreur !

Dans ces conditions, force est de constater que sauf à être soutenu par ses parents ou à avoir décroché des stages en cabinets et en entreprise hautement rémunérateurs (ce qui est plus l’exception que le principe) et parce que les horaires de travail ne permettent pas vraiment (et le mot est faible) de travailler à côté… envisager d’être élève-avocat en 2007 nécessite une force de conviction à toute épreuve.

À bon entendeur…

dimanche 1 juillet 2007

Place au PPI !

Le foisonnement s’est bien conclu. Mes notes ont été bonnes voire très bonnes dans toutes les matières que j’ai passées. L’expérience était très enrichissante au point que je continue à penser que ce foisonnement devrait être plus long dans la période de formation tant son intérêt tranche avec celui du reste des cours dispensés jusqu’alors.

Les élèves de ma série se sont quittés (pour certains) un peu triste de ne pas se revoir avant juin 2008. Les numéros de téléphone et les adresses emails ont été échangés et certains d’entre nous qui restons à Paris nous reverrons régulièrement tout au long de l’année.

Un bon état d’esprit régnait au sein de cette série et c’est une bonne surprise pour quelqu’un comme moi qui pensais de prime abord que les élèves avocats seraient pour la plupart assez imbus de leur personne.

Je débute demain mon PPI c’est-à-dire mon Projet pédagogique individuel. Il s’agit d’une nouveauté dans la formation de l’élève avocat qui consiste en un stage de 6 mois que l’administration de l’école souhaite que les élèves effectuent (sauf dérogation) en entreprise.

J’intègre une structure importante spécialisée dans le domaine du droit que j’affectionne et j’en suis assez fier. L’ambiance y a l’air bonne, le salaire est correct (sans être extraordinaire) et dixit mon maître de stage « le travail ne manque pas ».

L’occasion rêvée pour moi de faire de ce stage obligatoire l’expérience la plus enrichissante et la plus formatrice possible en attendant le stage de fin de formation en cabinet d’avocat qui lui se déroulera de janvier à juillet 2008.

Les horaires devraient être un peu plus cools que ceux en cabinet d’avocats… ce qui n’est pas plus mal.

mardi 19 juin 2007

Une vraie bonne idée mal exploitée…

Dans un précédent post, j’avais quelque peu stigmatisé l’intérêt des cours de l’EFB en indiquant que mis à part ceux d’expression orale et quelques autres dispensés par des intervenants de qualité, les cours de l’école qui se voulaient tournés vers la pratique ne l’étaient pas tant que cela et en avaient (par conséquent) déçu plus d’un.

Moi qui suis en plein du milieu du foisonnement (la plupart de mes écritures ayant été rendues et corrigées), je ne peux que reconnaître que cet exercice de simulation d’un cabinet d’avocat est LA vraie bonne idée de la formation que dispense l’EFB de Paris.

Certes, les délais sont très serrés pour remettre les écritures (moins d’une semaine) dans des domaines aussi variés que le droit administratif, le droit civil, le droit commercial ou encore le droit social mais l’exercice qui consiste à rédiger tantôt une requête, tantôt une assignation, tantôt des conclusions en réponse, tantôt des mémoires en défense, s’avère être, il faut bien l’avouer, ultra-formateur.

L’obligation dans laquelle vous vous trouvez de trouver, une fois reçue l’assignation de votre binôme (le demandeur) de devoir trouver en quelques heures (une journée tout au plus) des arguments en défense dans une affaire où, au vu des faits, vous avez perdu d’avance, est quelque chose d’assez grisant.

Lors des corrections, l’avocat qui vous corrige n’hésite d’ailleurs pas à vous complimenter si vos arguments bien que quelque peu tirés par les cheveux trouve un écho particulier chez lui qui se demandait bien ce que vous auriez pu trouver à redire aux prétentions du demandeur.

Pour la première fois de l’année (hors stage en alternance), un avocat comme vous (ou presque) vous donne son avis personnel sur ce que vous êtes amené à produire en tant que professionnel ainsi que sur votre façon de rédiger et de plaider.

Le style des remarques est souvent direct et tranché mais les compliments, quand ils arrivent, sont d’autant plus appréciables.

Le foisonnement dont je dresserai un bilan global la semaine prochaine, à la toute fin de l’exercice, est pour l’instant une très bonne surprise tant il est riche d’enseignement. Il n’en reste pas moins que la plupart de mes camarades et moi-même déplorons le fait que des délais aussi courts ne nous permettent pas de rendre un travail aussi complet et fourni qu’il devrait l’être sauf à passer des nuits blanches à travailler en compagnie de son binôme.

A ce propos, il faudrait peut-être que je pense à aller me coucher.

lundi 11 juin 2007

Fin du stage…Début du foisonnement

Le stage s’est officiellement terminé, il y a un peu plus d’une semaine. Les responsables de mon cabinet ont salué mon départ avec des compliments propres à tout stagiaire mais aussi des remarques qui m’ont plus touchées car elles étaient spécifiques à ma personnalité (qui semble-t-il leur a plu).
Quoi qu’il en soit, j’estime avoir beaucoup appris par l’intermédiaire de ce stage et je garderai contact avec les différents membres du cabinet.

Ce lundi a débuté officiellement un autre gros morceau de la formation d’avocat. Il se nomme le foisonnement.
Il consiste à se mettre pendant près d’un mois dans la peau d’un responsable qui se doit de remettre des écritures à son confrère avant d’aller plaider une affaire. Tout cela dans un délai très court.
Pour vous donner un ordre d’idée : On vous donne un dossier comprenant des pièces ainsi qu’un résumé des faits d’une affaire. Vous avez avec votre binôme (demandeur et défendeur selon les cas) un délai de 4 jours pour rédiger des écritures et vous les communiquer dans des domaines aussi variés que le social, le commercial, le pénal, le civil ou encore l’administratif.

4 jours plus tard, vos écritures sont corrigées par un avocat. Vous devez ensuite constituer un dossier de plaidoirie puis plaider cette affaire une semaine plus tard devant le même avocat.
Pour faire simple, cette première semaine s’annonce assez difficile. Les délais étant très sérrés, il n’est pas rare (aux dires de ceux qui ont déjà eu à faire le foisonnement et qui en sont à leur dernière semaine de cours) que les binômes travaillent ensemble jusqu’à deux heures du matin pour pouvoir rendre leurs écritures dans les temps.

Moi qui pensais naïvement que la fin du stage signerait le début d’un retour à la normale, tout porte à croire que ce foisonnement m'évoquera beaucoup mon quotidien mouvementé de stagiaire en alternance débordé. Tout un programme…

samedi 12 mai 2007

Le stage touche à sa fin !

Mon principal souci avant de commencer mon stage en alternance était de savoir si cela allait bien se passer et si on allait apprécier mon travail. En quelques semaines, mes doutes étaient levés puisque j’ai vite constaté que mon maître de stage n’hésitait pas à me donner des missions importantes et à me confier des dossiers importants.

Un peu comme la rançon de la gloire, je me retrouve aujourd’hui dans la position paradoxale de quelqu’un qui, bien que valorisé par le travail qu’on lui donne, se rend compte qu’il est peu à peu devenu indispensable à la bonne marche du cabinet dans lequel il travaille.

Comprenons-nous bien. Le but n’est pas de prétendre que sans moi SIMPLE ELEVE AVOCAT, le travail ne serait pas fait mais de s’apercevoir que ma présence permet à mon maître de stage de lever le pied et de profiter un peu plus de la vie pendant que son stagiaire s’efforce de respecter au mieux les dead lines de plus en plus folles imposées par lui.

Une fois encore, je n'ai pas l'intention de me plaindre de cet état de fait. Je préfère être sur exploité dans le cabinet dans lequel je suis, au motif que plus je travaille plus je progresse, qu’être sous exploité dans un cabinet dans lequel je n’apprends rien.

Je termine mon stage dans un peu plus d’une quinzaine de jours et même si ce n’est pas encore l’heure du bilan, j’estime avoir beaucoup appris durant ce stage et énormément progressé dans la spécialité du droit qui est la mienne.

Le but est donc atteint et c’est là l’essentiel.

mercredi 25 avril 2007

Les consultations gratuites en mairie

Comme beaucoup de mes camarades, j’ai dû, au début de ce mois d’avril, sacrifier à la règle de la consultation en mairie. Cette règle veut qu’en tant qu’élève avocat, vous consacriez deux matinées à répondre aux questions juridiques posées par des quidams. Cela vous met, en effet, dans les conditions de répondre aux questions d’individus de toutes les classes de la société.

Cet exercice implique que vous vous mettiez, quelle que soit votre spécialité d’origine, trois heures d’affilée dans la peau d’un généraliste qui a (parce qu’il le faut bien) réponse à tout. Vous assistez en fait un avocat qui fait des permanences en mairie ou encore auprès d’une maison de la justice :

L’avocat (dans mon cas) ne vous sollicite que s’il a besoin de vous. J’ai beaucoup d’amis à qui on a rempli une fiche d’évaluation proche de l’excellence alors qu’ils n’ont pas ouvert une seule fois la bouche de toute la consultation.

Dans les premières minutes, l’avocat que je secondais avait d’ailleurs clairement l’intention de me montrer à quel point il se débrouillait très bien tout seul et ce n’est qu’au bout d’une vingtaine de minutes, lorsque le problème posé par le client s’est avéré un peu trop pointu pour lui, qu’il s’est adressé à moi.

Il faut reconnaître que je ne cessais de bouger la tête pour qu’il comprenne que j’avais quelque chose d’intéressant à dire au client. À partir de cet instant, on peut vraiment dire que nous étions deux à répondre aux questions posées par les clients. À tel point que certains d’entre eux en partant nous demandaient notre carte à tous les deux. Carte que je ne pouvais pas leur remettre puisque je ne suis encore qu’élève avocat.

À ce propos, la règle veut que l’avocat en charge de la permanence ne puisse pas non plus remettre sa carte au client. C’est une question de déontologie. L’avocat ne doit pas se servir de la gratuité du service qu’il prétend rendre pour se faire indirectement une clientèle personnelle.

Cette règle est difficilement tenable quand le client insiste lui-même pour avoir les coordonnées de celui qu’il ne prend pas longtemps à considérer comme le messie. Dans ce cas, l’avocat précise qu’en principe, il n’a pas le droit de le faire, mais qu’il peut faire une exception à condition de le signaler au bâtonnier. Pour avoir un peu discuté des consultations gratuites avec certains de mes futurs confrères, les avocats qui se prêtent au jeu des consultations gratuites n’hésitent pas à donner leur carte. Certains le font quand on leur demande (c’était le cas du mien), d’autres le font alors qu’on ne leur a rien demandé (et là c’est plus discutable sachant que la règle veut qu’ils n’aient pas le droit de le faire).

Quoi qu’il en soit, cette expérience de consultation était très intéressante par la diversité des cas qui se sont présentés devant moi (divorce, copropriété, bail, licenciement). Cela m’a conforté dans l’idée que même si je comptais bien me spécialiser dans la matière que j’affectionne particulièrement, je laisserai, si possible, une porte ouverte pour des domaines autrement plus enrichissant sur le plan humain.

mardi 24 avril 2007

La donnée humaine

On a souvent l’impression que tout ne peut que se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes à condition que le travail fourni soit à la hauteur. C’est sans compter sur une donnée non négligeable en cabinet d'avocat. La donnée humaine...

Autour de moi un certain nombre d’amis l’apprennent à leur dépens puisqu’ils viennent tout juste de prendre la décision de quitter les cabinets qui les accueillaient jusque-là.

Certains en ont eu marre d’être pris pour des coursiers par leur maître de stage. On leur demandait d’aller signifier des actes dans les différents TGI (Paris, Bobigny, Créteil, Nanterre) toute la sainte journée au point de passer l’essentiel de leur temps à l’extérieur du cabinet.

D’autres ont pu se rendre compte par eux-mêmes que le métier d’avocat est une profession où les personnalités sont fortes et où les maîtres de stage caractériels voire de mauvaise foi sont légions. Dans ces conditions, vous avez d’ailleurs plusieurs solutions :

1° soit vous accepter les critiques, invectives et autres remarques blessantes en baissant la tête...et en espérant que l’orage passe. (Stratégie payante à court terme mais destructrice à long terme puisque votre interlocuteur, conscient qu’il peut à peu près tout faire de vous sans que vous réagissiez, poussera la fois suivante les limites encore plus loin que ce que vous pouviez imaginer).

2° soit vous répondez de façon tout aussi disproportionnée et vous vous exposez à entrer dans un conflit ouvert avec votre maître de stage. Conflit qui ne cessera qu’après votre départ. En clair, vous lui parlez aussi mal qu’il vous parle, vous lui dîtes ses quatre vérités et vous lui rendez votre démission dans la foulée. (stratégie jusqu'au-boutiste par excellence qui implique que vous ne regrettiez pas votre geste quelques secondes après l’avoir fait).

3° soit vous vous savez irréprochable et vous expliquez calmement à votre maître de stage, les raisons pour lesquelles il a tort de vous faire des reproches et qu’il a encore moins de raison de vous parler de cette façon. (3ème solution que j’affectionne tout particulièrement).

C’est pour la deuxième solution que 3 de mes amis, qui viennent de claquer la porte des cabinets qui les embauchaient, ont pourtant décidé d’opter. Ils se retrouvent maintenant sans stage en alternance un mois avant la fin officielle celui-ci, mais se disent soulagés d’avoir quitté une structure dans laquelle ils ne se sentaient plus à l’aise et au sein de laquelle la confiance ne régnait plus.

Ce stage en alternance qui est une spécificité de l’EFB Paris, a ceci de particulier qu’il apprend à l’élève avocat, près d’un an avant le stage le plus déterminant de sa formation, que le fait de se sentir bien au sein d’une structure dépend autant du travail qu’on lui demande et qu’il fournit que des personnalités avec lesquelles il sera amené à travailler. Vous pourrez faire les choses les plus intéressantes du monde, si votre maître de stage vous met une pression injustifiée et ne vous parle que pour vous faire des reproches, les 3 mois que durent le stage ne pourront que vous paraître long.

À l’inverse, un stage de planqué voire de « photocopie » avec le maître de stage le plus sympathique et le plus laxiste du barreau de Paris ne pourra que paraître insatisfaisant à quelqu’un qui se prétend en apprentissage car ELEVE-avocat.

De la complexité des rapports humains…en cabinet d’avocat

dimanche 8 avril 2007

Quid de la qualité des cours ?

Après 3 mois d’école passés en alternance entre le cabinet et l’EFB, force est de constater que les cours, annoncés à la base comme centrés sur la pratique pour les rendre plus intéressant qu’ils ne l’étaient avant la réforme, ne se sont pas révélés à la hauteur.
Bien qu’ils soient en principe obligatoires, nombreux sont les élèves qui font des camarades signer à leur place pour tenter d’éviter de se farcir des heures de cours assez insipides sans en apprendre beaucoup plus sur le métier d’avocat.

Ce travail d’apprentissage de la pratique que se proposait (sur le papier) de faire l’école est finalement resté un vœu pieu à l’exception du cours d’expression orale (théâtre) et de quelques cours isolés dispensés par des intervenants de grande qualité.

Le reste n’était (et ce n’est que mon avis) pas à la hauteur au point d’en dégoûter certains et de pousser quelques-uns d’entre eux à boycotter la semaine de cours en en faisant soit une semaine de vacances soit une semaine où ils décident de rester travailler aux cabinets qui les embauchent durant le stage en alternance et qui, il faut bien l'avouer, leur en apprennent bien plus en matière de pratique du métier d'avocat.

Je trouve ce constat d’échec assez dommage. D’autant plus dommage que j’ai pu ressentir, à l’origine, chez mes futurs confrères une réelle volonté de suivre les cours qui s’est étiolée au fil au temps devant la qualité des cours.

Que faire ? Les délégués de série et autres représentants de conseil d’administration sont en principe là pour relayer ces mécontentements auprès de l’administration. Reste à savoir si cela sera fait et si mon avis personnel est partagé au sein de l’école par une majorité d’élèves suffisante pour que cette dernière puisse se faire entendre en haut lieu. À suivre…

samedi 7 avril 2007

Week-end d’intégration ou de relaxation ?

Le week-end dernier, qui allait du 30 mars au 1er avril avait lieu le week-end d’intégration de l’EFB organisé par l’AEA 2007. L’occasion pour les élèves des différents centres (Bastille, Créteil et Bobigny) de se rencontrer dans un cadre convivial et de nouer des liens entre eux.

Je n’ai pas pu m’y rendre pour des raisons d’ordre pratique. Mon week-end était déjà prévu autre part depuis belle lurette. J’en ai donc profité pour me relaxer au soleil pendant que d’autres allaient aux Menuires pour skier. Ils étaient un peu plus d’une centaine de participants identifiables (paraît-il) par l'intermédiaire d'un code couleur : Vert (pour les célibataires), jaune (pour les maqués démaquables) et rouge (pour les maqués indémaquables).

Les quelques amis que je connais qui y sont allés m’ont dit que l’organisation du week-end était vraiment à la hauteur et qu’ils ont tous peu dormi durant ces 72 heures de fête. Je n’en sais pas beaucoup plus parce que ceux qui s’y sont rendus ont pour ordre de ne pas dévoiler les secrets. Cela dit, quand bien même je le saurais, je n’en parlerais pas sur ce blog (respect de la vie privée oblige). ;-)

J’ai donc passé un week-end de relaxation pendant que d’autres faisaient en quelque sorte la grève du sommeil en enchaînant ski/restau/boite et conversation jusqu’à pas d’heure dans les chambres des uns et des autres, mais j’espère bien faire partie du groupe qui, dans un peu plus d'un an, participera au week-end de désintégration. À suivre…

mardi 20 mars 2007

Quand il n'y en a plus...Il y en a encore.

Le jour de mon arrivée au cabinet, on m’a clairement expliqué qu’il n’y avait pas vraiment d’horaires dans le métier d’avocat.
C’est en effet ce que je constate de jour en jour. Le cabinet de moyenne structure pour lequel je bosse est constamment débordé et le fait de terminer un dossier ne permet pas de rentrer chez soi plus tôt mais plutôt d’en finir un autre qui n’attendait que cela. Du coup les horaires de travail sont de plus en plus tardifs.

Dans ce métier, l’idée qui veut qu’une fois son travail terminé on puisse rester chez soi n’a pas lieu d’être au motif qu’il reste toujours un dossier à traiter dans un cabinet d’avocat.

Le stagiaire que je suis n’échappe pas à la règle…Bien au contraire. J’ai eu d’autant plus de responsabilités dans ce cabinet qu’il y a beaucoup de dossiers à mener en même temps. Par ailleurs, le fait que je me sois montré assez travailleur et apte à les mener à bien me met dans une position dans laquelle on n’hésite plus vraiment à me confier de plus en plus de responsabilités avec le travail sans cesse croissant qui les accompagne.

Je ne peux pas vraiment m’en plaindre puisqu’en intégrant ce cabinet j’espérais que l’on puisse me faire confiance le plus rapidement possible afin d’acquérir de l’expérience. Maintenant que c’est le cas, je suis partagé entre satisfaction réelle et volonté de rappeler à mon maître de stage que je ne suis encore qu’un débutant dans le métier.

Il ne faudrait pas qu’il oublie que plus il me donne de responsabilités, plus j'ai de travail à faire, moins j'ai donc de temps pour le faire et plus l’erreur d’inattention pour cause de fatigue ou de précipitation est susceptible d'arriver…

Point trop n'en faut.

dimanche 11 mars 2007

Les à-côtés de l’EFB

Puisqu’il n’y a pas que les cours et le stage dans la vie, parlons-en. J’ai une petite amie depuis un peu plus d’un an. Elle ne fait pas de droit et à vrai dire tant mieux.
Les juristes ont très souvent ceci de particulier d’avoir beaucoup de mal à parler d’autres choses que du droit lorsqu’ils se voient à l’extérieur. Les élèves avocats n’échappent pas à la règle.

Entre les anecdotes de stages, les recherches de PPI et de stages de 6 mois de fin de formation ou encore les traditionnels questionnements sur le fait de savoir si oui ou non cette profession est faite pour nous, les sujets de discussion n’ont aucune difficulté à tourner quasi essentiellement autour du monde du droit.

Si comme le dit la chanson, on ne choisit ni ses parents ni sa famille, il reste néanmoins la possibilité de choisir ses amis. Le groupe d’une dizaine de personnes de l’école avec qui je passe le plus clair de mon temps ne se prend pas trop au sérieux et a un bon état d’esprit.

On essaye de se voir pendant les pauses déjeuners ou encore pour boire un verre après le boulot. Il faut savoir que les cabinets d’avocats parisiens sont pour la plupart concentrés dans 4 ou 5 arrondissements de Paris (dont le 8ème, le 16ème, le 4ème, le 9ème et le 17ème) et que nous sommes tous plus ou moins voisins.

J’ai appris de la bouche d’élèves avocats de précédentes promotions que les amitiés qui se tissent à l’EFB perdurent souvent bien au-delà de l'année et demi de formation. Nous verrons bien ce qu'il en sera, mais c’est tout le mal que je nous souhaite…

vendredi 9 mars 2007

Semaine de cours, semaine tout court…

La semaine de cours qui est intervenue 3 semaines après le début de mon stage tombait à point nommé. Les cours bien qu’obligatoires (on ne le répètera jamais assez) étaient peu nombreux et laissaient une bonne place au repos de l’esprit.

À mon sens, l’inconvénient principal des cours de l’EFB tient au fait qu’ils sont assez inégaux. La qualité des intervenants, elle aussi inégale, y est sans doute pour quelque chose.

Cette semaine a été également l’occasion de découvrir ce que je craignais un peu à savoir que pendant la semaine de cours certains camarades étaient retenus à leurs cabinets.
Enfin, je dis retenus mais dans les faits, on se contente de leur dire le jour de leur départ qu’il est vraiment dommage qu’ils soient obligés de retourner en cours une semaine alors que le dossier sur lequel ils sont en train de travailler est à finir de toute urgence.

La suite, vous la connaissez…Le stagiaire se sentant dès lors investi d’une mission d’importance décide de sa propre initiative de retourner au cabinet après (voire même pendant) les cours.

Comme dirait l’autre, semaine de cours, semaine tout court…

dimanche 25 février 2007

De l'art d'être un stagiaire prévoyant !

Je prends peu à peu mes marques au sein de ce cabinet. Lorsqu’il s’agit de faire des recherches ou de préparer un argumentaire pour les avocats du cabinet pour lequel je bosse, je devine désormais plus aisément jusqu’où il souhaite que j’aille dans mes recherches et sur quels points précis ils attendront plus des réponses. Cela tient souvent à leurs caractères et à leurs propres façons de raisonner.

Les questions posées par eux sont parfois très précises, mais il arrive souvent qu’elles soient d’ordre général. Elles sont souvent volontairement évasives et générales (au motif que l'avocat ne sait bien souvent pas encore précisement de quelle partie de votre recherche il se servira) ou encore très mal formulées quand les questions sont posées dans la précipitation (et cela arrive souvent).
Au stagiaire de recadrer la question, de tirer la substantifique moelle de son sujet de recherche et enfin de le restituer de la meilleure façon possible à son maître de stage.

En gros, le travail d'un stagiaire (élève avocat) implique souvent de deviner par avance (sic) ce que seront les attentes futures de son maître de stage et ce sur quoi il souhaitera des précisions au moment de la restitution (quand bien même celles-ci n’avaient pas du tout été évoquées dans la question).

Je débute bientôt ma troisième semaine de stage. J’espère que cette bonne entame se confirmera dans le temps.
De l’importance d’être constant !

dimanche 18 février 2007

La bonne paye !

Qui a dit que les choses ne bougeaient pas en ce bas monde ? Comme beaucoup de mes camarades, je suis payé 360 euros par mois au pro rata temporis des jours passés en cabinet dans le mois. Les gratifications sont fluctuantes selon les spécialités et la taille du cabinet dans lequel vous êtes et accessoirement du temps que vous y passez.

J’ai des potes qui sont payés à peu près 2000 euros, d’autres 900. La majorité touche en fait la classique gratification de 360 euros par mois. Certains cabinets (ils sont plus rares) ne proposent tout simplement aucune gratification.

Pour changer cet état de fait qui peut pousser un élève avocat à toucher pendant 6 mois la modique somme de 360 euros (voire même moins) alors même que se loger à Paris lui coûte déjà plus cher, la FNUJA vient d'obtenir, dans le cadre d'une négociation entamée avec les partenaires sociaux, la conclusion d'un accord professionnel qui prévoit, je cite « enfin des rémunérations plus décentes pour les élèves avocats ».

C'est en examinant la répartition des cabinets en nombre de salariés non-avocats qu'a été arrêtée la nouvelle répartition.
Cette graduation nouvelle veut en effet tenir compte de la réalité économique et de la diversité des structures d'exercice en France, dont plus de 50 % emploie de 0 à 2 salariés non avocats et se propose de faire échec aux comportements de certains cabinets qui auraient pu être tentés de recruter des élèves avocats stagiaires pour une durée de trois mois en espérant pouvoir les rémunérer à un niveau inférieur.

Dès lors, les rémunérations suivantes prévues par l'accord le sont quelle que soit la durée du stage.

Pour les employeurs employant de 0 à 2 salariés non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) le minimum garanti est de 60% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours.

Pour les employeurs employant de 3 à 5 salariés non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) le minimum garanti est de 70% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours.

Pour les employeurs employant 6 salariés et plus non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) le minimum garanti est cette fois de 85% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours.

Cet accord ne devrait être étendu qu’à compter de la fin du mois mars et ne s’appliquera qu’aux conventions de stage signées postérieurement. Je ne pourrais donc pas en bénéficier pour le stage en alternance que j'effectue actuellement, mais le stage de 6 mois en cabinet que j’effectuerai l’an prochain sera soumis à cet accord.

Même si j'ose dire (et continuer à penser) que la rémunération pendant mes différents stages d'élèves avocats n'était pas ma principale préoccupation…force est de constater que cet accord constitue une vraie bonne nouvelle.

samedi 17 février 2007

Confession d’un stagiaire (Acte I semaine I)

Il m’est arrivé à plusieurs reprises de faire un stage en cabinet d’avocat mais jusqu’ici jamais plus d’un mois pendant les vacances d’été. J’attendais donc avec une certaine impatience cette première rencontre avec le monde du travail qu’est le stage en alternance nouvellement créé par l’EFB, qui plus avec des horaires qui collent à ce que demande un cabinet parisien de moyenne structure.

D’entrée (je n’avais pas discuté de ce point pendant l’entretien ou si peu), on m’indique qu’il n’y a pas d’horaires dans le cabinet, cela dit je comprends assez vite qu’il est vivement conseillé d’arriver entre 9h et 9h30 et qu’actualité débordante oblige du cabinet en question…il ne sera pas mal vu que j’y reste jusqu’à 19h30.

J’avoue honnêtement que pour avoir passé le plus clair de mon temps ces dernières semaines à discuter avec des élèves avocats spécialisés en droit des affaires qui rêvent d’intégrer des cabinets anglo-saxons qui les garderont chaque jour de 9h à approximativement minuit en n’hésitant pas, cerise sur le gâteau, à les faire venir le week-end, j’ai pris ces horaires avec l’intime conviction d’être un chanceux et que finalement…on me « libérait » assez tôt.

Le travail sur lequel fait partie de mon domaine de prédilection et est accessoirement l’une de mes vraies passions. Eh oui, il est possible d’être passionné par un domaine du droit. ;-)
Confidentialité et secret professionnel oblige, je ne peux pas revenir dans le détail sur cela mais l’important et que jusqu’ici je prends assez vite conscience de ce qu’est le quotidien d’un cabinet d’avocat de moyenne structure.

On me confie après une semaine de stage de plus en plus de responsabilité dans le cabinet et c’est là outre les remerciements de rigueur dans la profession, un signe qu’ils apprécient à peu près ce que je produis pour l’instant.

Je vais tenter la semaine prochaine de répondre à leurs attentes puisque l’un des dossiers (éminemment d’actualité) que l’on m’a confié nécessite des recherches assez poussées ainsi qu’une démarche rigoureuse qui ne laisse pas trop la place à l’improvisation. À suivre…

NB : Je précise à l’attention de ceux qui auraient encore un doute...La procédure civile est bien le nerf de la guerre de tout cabinet d’avocat qui se respecte. Un stage en cabinet d’avocat impose que vous soyez au point sur vos connaissances en procédure civile. L’avocat souvent un peu dépassé par la matière, tant celle-ci est vaste, ne cessera de vous poser des questions afin de s'assurer qu'il respecte la procédure à propos des assignations, requêtes et autres actes qu'il rédige. A ce stade, elle compte autant sinon encore plus que vos connaissances sur le domaine de prédilection pour lequel vous avez été pris en stage. À bon entendeur…

jeudi 8 février 2007

Victoire

C’est assez particulier de parler de victoire à propos d’un événement auquel on n’a pas participé, mais force est de constater que la liste pour laquelle j’ai voté (1169 fdc aka 1169 façons de conclure) a remporté les élections de l’AEA (Associations des élèves-avocats) avec 45 voix d’avance sur la liste Barreaucuda. Pour la petite histoire, une année auparavant, pour cette même élection de l'AEA, tout s'était joué à une voix entre les 2 listes, la première élection avait dû être annulée pour fraude et certains membres des deux listes s'insultaient copieusement lorsqu'ils se croisaient dans les couloirs.

C’est bien la première fois que je m’intéresse à une élection étudiante et celle-ci m'a semblé passionnante. Une mobilisation de tous les instants pour chacune des listes, une tension assez palpable sur la fin, des rumeurs, du sang des larmes etc, etc.

Comme pour toute élection qui se respecte, il reste maintenant à savoir si les élus feront ce pour quoi ils se sont engagés...et SURTOUT si emploi du temps très chargé oblige...ils trouveront le temps de le faire. À suivre…