jeudi 9 octobre 2008

La fin de mes études

Je viens d’apprendre que j’ai obtenu le CAPA. Ces résultats signent la fin officielle de mes études et mon passage définitif vers la vie active.

Maintenant que j’ai en poche ce certificat d'aptitude a la profession d'avocat, j’ai enfin l’assurance de commencer à travailler et à vivre de ce métier que j’ai tant rêvé d’exercer.

J’ai décroché un contrat de collaboration au début de l’été ce qui fait que je vais commencer à travailler dans quelques jours et prêter serment dans quelques semaines.

Le cabinet avec lequel j’ai signé n’était pas celui qui me proposait la plus importante rétrocession d’honoraires mais celui où le projet qui m’était proposé m’attirait le plus.

La proportion de contentieux par rapport aux dossiers liés au conseil ainsi que la perspective d’avoir rapidement des responsabilités importantes au sein du cabinet ont fini par me convaincre.

Le cabinet, d’un peu plus d’une vingtaine de collaborateurs, comprend par ailleurs en son sein des spécialistes de mon domaine de prédilection (vraiment) reconnus sur la place de Paris pour leur expertise en la matière. Élément qui devrait normalement me permettre de beaucoup apprendre à leurs côtés.

Il s’agissait de mon dernier post sur ce blog après la bagatelle de 21 mois d’existence.

Comme pour signer la fin d’une époque, j’en ai ouvert un autre à cette adresse http://www.avocatjunior.blogspot.com/ sans trop savoir si j’aurais le temps et l’envie de le mettre régulièrement à jour.

Mais bon, ça c’est une autre histoire…

mardi 30 septembre 2008

Les soutenances des rapports de stages

Une fois n'est pas coutume, je ne parlerai pas longtemps de mon cas personnel. Mes soutenances de rapport se sont assez bien passées. Mon jury paraissait satisfait tant de ma prestation à l'oral que de mon rapport.

J'ai eu la chance de passer devant un jury humain et pas trop fantasque contrairement à des amis qui se sont entendus dire, au hasard, qu'ils n'exercent "pas vraiment la profession d'avocat" au prétexte qu'ils travaillent au sein de cabinets anglo-saxons et dans des spécialités comme le corporate ou encore le droit financier.

À la surprise quasi-générale, et selon les différents échos que j'ai eus, les jurys se sont, dans l'ensemble, montrés plus intransigeants et sévères pour les soutenances de rapport de stages que pendant l'épreuve de déontologie.

Sachez que les différents jurys lisent vraiment vos rapports, qu'ils vous font donc beaucoup de remarques sur la forme, tant sur votre style que sur les éventuelles fautes d'orthographe, et que le fond fait l'objet de commentaires parfois excessifs et démesurés. D'aucuns prétendent qu'il s'agirait là de tester votre capacité à vous défendre face à l'adversité.

Mes examens du CAPA se sont donc achevés en milieu de semaine dernière. Plus que quelques jours à attendre avant de connaître les résultats...

jeudi 18 septembre 2008

La déontologie

J'ai passé, cette semaine, l'épreuve tant redoutée de déontologie.

Je l'ai révisée en me basant sur l'ouvrage de référence rédigé par Damien et Ader. Le dernier cité, ancien bâtonnier de son état, fait d'ailleurs parti de l'un des jurys et participe, paraît-il, activement à l'élaboration des questions.

Vous qui faîtes peut-être partie de la promotion Abdou Diouf ou ferez partie de la promo 2009 qui n'a pas encore de nom, vous voilà prévenus ; le Martin (ouvrage moins volumineux et moins coûteux) c'est bien, mais le Damien c'est mieux !

Quelques amis de la promotion précédente m'avaient parlé de jurys exigeants posant des questions déstabilisantes. Cela s'est avéré être le cas.

Pour ma part, je suis tombé sur des questions faisant plus appel à de la réflexion qu'à du par cœur. Mon jury qui semblait avoir pour consigne de pousser le candidat dans ses derniers retranchements jusqu’à ce qu’il "craque" m'a laissé répondre à mes 3 questions principales sans me couper puis m'a posé une multitude de questions subsidiaires toutes plus étonnantes les unes que les autres.

Je n'ai pas réussi à répondre à l'une d'entre elles mais dans l'ensemble, ils ont semblé assez satisfaits de ma prestation.

Mon but était surtout d'éviter d'avoir des points à rattraper suite à cette épreuve à fort coefficient.

La semaine prochaine, je passerai le même jour les soutenances de rapport de stage cabinet d'avocats et PPI. Cela signera la fin des examens et le début du long suspense menant aux résultats à paraître le 10 octobre...

jeudi 11 septembre 2008

L'épreuve de plaidoirie

J’ai passé les différents écrits du CAPA durant le mois de juillet sans qu’il y ait grand chose à en retenir. Les QCM de déontologie, management de cabinet, et d’anglais se sont révélés être assez simples. Pour ce qui est de l’épreuve écrite de 5 heures qui consistait à rédiger une consultation puis une assignation en référé, il s’avère que le sujet était assez abordable. La difficulté résidant plus, comme souvent dans ce type d’épreuve, dans le fait de bien gérer son temps.

J’attendais les oraux du mois de septembre avec un peu plus d’appréhension. La première épreuve était celle dite de plaidoirie. Pour ceux qui ne le savent pas, vous avez le choix entre le droit communautaire, le droit civil, le droit pénal, le droit commercial et le droit social.

Durant cette épreuve, c’est vraiment votre capacité à plaider qui sera jugée au motif que tous les documents nécessaires à votre plaidoirie seront entre vos mains dès le début de la préparation qui dure trois heures.

Vous avez donc en votre possession toutes les écritures (assignations, conclusions en réponse et en réplique) ainsi que les pièces du demandeur et du défendeur. Votre travail consiste donc à réfléchir à la façon dont vous présenterez le tout. Ce n’est pas vous qui choisissez le rôle (défendeur ou demandeur) que vous tiendrez mais le sort (ou plutôt l’administration).

Durant deux heures, vous réfléchissez seul à ce que vous pourrez dire et pendant la dernière heure, vous pouvez (si vous le souhaitez) discuter avec votre binôme de ce que vous direz pendant « l’audience de plaidoirie ».

Pour ma part, j’ai trouvé cet exercice très intéressant. Mon binôme était quelqu’un d’assez doué. J’ai senti dès le briefing qu’il en voulait et qu’il souhaitait captiver les membres du jury. J’étais défendeur et lui demandeur. Il a débuté sa plaidoirie en donnant du rythme et a beaucoup insisté sur les demandes démesurées qui seraient celles de mon « client » ainsi que sur l’absolue mauvaise foi de ce dernier.

Cela a eu le don de mettre le jury en éveil et de me pousser à élever le niveau de ma plaidoirie. J’avais prévu de plaider "proprement" et sans trop m’emballer et j’ai fini par plaider de façon énergique et en insistant bien sur le fait que si l’avocat de la partie adverse n’avait pas été en mesure de cerner le bien fondé des demandes de mon « client », il convenait donc que je lui réexplique point par point les VRAIES données (pourtant simples) du problème.

Cette joute entre futurs confrères a semblé plaire au jury qui ne nous a pratiquement posé aucune question de fond…

Cette épreuve passée, me voilà en route pour l’épreuve qui fait peur à toute la promotion…La déontologie. Des questions réputées difficiles, un programme très large, un jury intransigeant ; il n’en fallait pas tant pour que cette épreuve à fort coefficient (3) fasse office d’épreuve couperet…

mardi 24 juin 2008

L’heure du bilan

À la fin de la semaine prendront fin les 18 mois de formation de mon école. C’est donc l’heure du bilan.

Si j’en crois mon deuxième post sur ce blog datant du mois de janvier 2007 et intitulé « 18 mois pour savoir quoi ? », je me posais à ce moment-là plusieurs questions auxquelles je devrais aujourd’hui être en mesure de répondre.

Reprenons depuis le début :

« 18 mois pour savoir si je veux m’en tenir à la spécialité du droit que j’affectionne le plus durant toute ma carrière, si je ferais ma spécialité ainsi que quelques interventions ponctuelles dans d’autres domaines que j’affectionne particulièrement ou si je serai l’un de ces avocats qui se prétendront spécialistes en un peu tout au motif qu’un client ne se refuse pas ».

Je crois que le fait d’avoir touché du doigt le contentieux m’a donné très envie de ne pas m’en tenir uniquement aux contentieux relatifs à ma spécialité. Il n’empêche que les cabinets qui vous recrutent le font très souvent pour vos compétences universitaires et que sauf à développer très tôt une clientèle personnelle dans un autre domaine que le vôtre, vous serez très souvent voire toujours cantonnés à l’activité de contentieux et de conseil propre au cabinet ou au département du cabinet qui vous aura recruté.

« 18 mois pour savoir si comme quelques-uns de mes camarades de promo, je souhaiterais à tout prix bosser dans une grosse structure anglo-saxonne qui me retiendra tous les jours jusqu’à 23h45 voire 1h du matin et me conseillera de venir un au boulot durant le week-end si je veux avoir une infime chance de passer collaborateur senior voire même associé un jour ».

La question des horaires est un peu plus délicate. Je fais partie de ceux qui pensent qu’il n’est pas utile de travailler 14 heures par jour pour démontrer que l’on fait du bon travail. Il n’empêche que dans certaines structures et selon la spécialité dans laquelle vous exercez, vous n’avez pas vraiment le choix.

Même si j’ai conscience du fait que ce métier ne se fait pas vraiment en comptant ses heures, j’aspire encore et toujours à avoir du temps pour ma vie privée.

« 18 mois pour savoir si je me mens à moi-même en me disant que je fais ce métier par vocation et non pour l’argent qu’il est censé me rapporter ».

Après 18 mois de stages et de cours confondus, je reste convaincu que je ne fais pas ce métier pour l’argent. D’autant plus que je me suis aperçu assez tôt qu’il y avait une différence entre ce que le grand public pensait que l’avocat gagnait et ce qu’il gagnait réellement. Beaucoup d’avocats parisiens ont des difficultés à joindre les deux bouts et de nombreux cabinets proposent des rétrocessions d’honoraires bien inférieures à ce que pourrait gagner un juriste d’entreprise débutant.

« 18 mois pour savoir si une petite structure qui paye naturellement moins ces collaborateurs qu’une grosse structure française ou anglo-saxonne (3 fois moins selon les spécialités) ne serait pas meilleure pour quelqu’un comme moi qui aspire à conserver une vie privée digne de ce nom à côté d’un métier qu’il compte faire par passion ».

Sur cette question, je suis plutôt partagé pour les raisons évoquées précédemment. À Paris, petite structure signifie souvent petite rétrocession d’honoraires (proches du SMIC) pour des horaires qui ne garantissent pas toujours de partir tôt du cabinet. À l’inverse, la plupart des grosses structures qui paient grassement leurs collaborateurs attendent d’eux un investissement de tous les instants (le soir assez tard et le week-end parfois voire souvent).

D’où l’intérêt pour la moyenne structure qui paie correctement ses collaborateurs sans pour autant attendre d’eux qu’ils se soumettent à des horaires insupportables.

« 18 mois pour savoir donc si le fait de tripler sa rétrocession (2500 euros pour un salarié débutant en petite structure contre 6000 euros dans une grosse structure) vaut des sacrifices en termes de vie privée ».

En ce qui me concerne la réponse est non par principe mais aussi parce que je sais qu’il existe un juste milieu entre ces deux situations.

« 18 mois pour se rendre compte à travers les témoignages des intervenants à l’EFB que tous les avocats ne roulent pas sur l’or, qu’une grande partie touche le SMIC, que certains atteignent tout juste l’équilibre et qu’après seulement 2 ans d’exercice 40% des personnes inscrites dans ma promotion auront quitté la profession (50% au bout de 5 ans) ».

Tout ce que j’ai pu lire pendant l’année confirme ces chiffres.

« 18 mois pour savoir si comme je l’ai toujours cru, ce métier était fait pour moi.

18 mois pour découvrir si oui ou non je me berçais d’illusion en pensant cela…

C’est long 18 mois… »

18 mois plus tard, je reste très attiré par ce métier. J’en sais désormais beaucoup plus sur la façon dont j’envisage de l’exercer à court et moyen terme. Reste à espérer qu’en le pratiquant à part entière et non plus en tant que stagiaire, cette envie et cette motivation restent intactes, voire grandissent…

lundi 9 juin 2008

Le temps des collab'

Nous sommes bientôt à la mi-juin et c’est, depuis quelques semaines déjà, la période pendant laquelle les premières collaborations se signent.

À bientôt une quinzaine de jours de la fin du stage, ceux qui ont eu la chance d’intégrer un cabinet qui d’une part les a appréciés et d’autre part avait un réel besoin de recruter quelqu’un, se sont vus proposer par leur maître de stage de signer leur premier contrat de collaboration.

Même si dans les petits cabinets, la signature d’une collaboration signifie bien souvent une quasi-absence de vacances entre juillet et octobre et donc l’obligation de mener de front les dossiers du cabinet et les révisions du CAPA, les cabinets plus importants donnent la plupart du temps la possibilité à leur futur ex-stagiaire et futur nouveau collaborateur de ne revenir qu’une fois passé l’examen du CAPA.

Pour les autres (comme moi) qui ne seront pas embauchés dans le cabinet où a été réalisé leur stage final, les mois de juin et de juillet sont également propices aux entretiens en vue d’une collaboration. À ce propos, l’AEA (Association des Elèves-Avocats) organise durant toute la journée de demain (10 juin) à proximité du palais de justice, un forum dit « collaborateur » où seront présents la plupart des très grands cabinets parisiens mais aussi quelques cabinets à taille humaine.

mardi 27 mai 2008

Bientôt la fin ?

Dans un mois, jour pour jour, prendra fin ma période de formation de 18 mois qui avait débuté en janvier 2007.

Ce ne sera pas encore l’heure du bilan définitif puisqu’il conviendra ensuite de passer une épreuve écrite de 5 heures le 17 juillet, un oral d’anglais dans le courant de ce même mois de juillet, une épreuve de plaidoirie début septembre, une épreuve de déontologie à la mi-septembre et enfin de procéder à la soutenance des rapports de stage PPI et cabinet d’avocats à la fin du mois de septembre 2008.

La publication des résultats et la remise des diplômes devraient quant à elles intervenir le 10 octobre. Une éventuelle session de rattrapage est prévue à partir du 4 novembre.

Il se sera donc écoulé 21 mois entre mon entrée à l’Ecole et la publication des résultats.

lundi 19 mai 2008

Les joies du contentieux

Dès le début de mon stage, j'ai vanté les mérites du contentieux en expliquant en quoi l'échange de conclusions entre confrères, les audiences de mise en état et surtout les audiences de plaidoiries pouvaient avoir quelque chose d'exaltant.

En l'espace de quelques semaines, je viens de me rendre compte de l'incertitude propre au contentieux que constitue la décision de justice.

Mon maître de stage a, en effet, obtenu coup sur coup deux décisions auxquelles nous ne nous attendions vraiment pas.

Le premier jugement ne nous est pas favorable alors que les éléments du dossier et les réactions du juge pendant l'audience de plaidoiries m'ont naïvement donné l'espoir d'une issue différente.

Pour le second jugement, c'est l'inverse, puisque dans cette affaire dans laquelle nous pensions gagner une somme symbolique, la somme obtenue s'est révèlée être on ne peut plus conséquente.

Durant mes différents stages, chaque avocat a cru bon de me rappeler l'importance de ne pas trop en dire au client ou du moins de ne jamais affirmer qu'une affaire était gagnée d'avance, tant la décision de justice pouvait parfois être aléatoire.

Force est de constater qu'ils avaient raison...

lundi 5 mai 2008

Si loin, si proche

16 mois de formation déjà effectués, un stage qui se termine dans un peu moins de 2 mois et des examens qui approchent à grands pas.

Des entretiens qui s’annoncent, des ponts qui, travail oblige, ne se prennent pas, de la fatigue qui s’accumule et des vacances qui tardent à arriver.

À côté de cela, de vraies satisfactions : des dossiers qui, entamés en début de stage, arrivent à leur terme. Des plaidoiries qui font mouche, des décisions en notre faveur, de la fierté d’y avoir participé activement, et des sourires sur le visage du maître de stage.

Comme dans toutes les professions où l’on ne s’ennuie pas, j’avoue que je n’ai pas vu ces 16 mois passer.

mercredi 23 avril 2008

Choix de carrière

Dans quelques mois (voire semaines pour certains), viendra l’heure de faire ce choix si important pour un élève-avocat qui aspire à devenir collaborateur ; celui de savoir si LE cabinet qu'il pense intégrer lui correspond vraiment.

Pour l’aider dans cette tâche ardue, les 18 mois de formation et surtout les 15 mois passés en cabinet d’avocats et/ou en entreprise sont censés lui avoir permis de savoir :

S’il est ou non capable moyennant une rémunération de 5400 euros brut (soit 2700 net par mois) de travailler au sein d’un grand cabinet d’avocats d’affaires qui lui demandera en retour de facturer 1800 heures par an soit 8 heures par jour mais également d’être disponible, selon les périodes, parfois/souvent tard le soir mais aussi parfois/souvent durant le week-end.
Étant entendu que 8 heures facturables ne signifient pas, loin s’en faut, 8 heures de présence au cabinet.

Si son tempérament colle plus à un cabinet de plus petite taille qui attend de ses collaborateurs qu’ils facturent 1400 heures par an (environ 6 heures par jour) et qui considère comme normal qu’ils rentrent chez eux, sauf urgence exceptionnelle, avant 20h.
Moyennant quoi le montant de sa rémunération s’en ressentira et pourra avoisiner ce que conseille l’Union des Jeunes Avocats (UJA) à savoir 3150 brut par mois en 1ère année. Étant étendu que cette rétrocession d’honoraires n’est pas obligatoire et que certains cabinets pourront lui proposer moins que cela.

S’il souhaite intégrer une structure qui lui permettra de se cantonner à la spécialité du droit qu’il affectionne.

S’il souhaite travailler seul en créant sa propre structure en sortant de l’école avec tous les risques que cela peut présenter.

S’il fait bien d’accepter la proposition de collaboration que lui offre son maître de stage sans chercher à voir ailleurs si l’herbe n’est pas plus verte, l’ambiance meilleure, la qualité du travail supérieure et la rémunération plus importante.

S'il fait ce métier principalement, accessoirement ou pas du tout pour l'argent qu'il est censé lui rapporter.

Ceci est donc une liste non exhaustive de ce que sont et pourront être les préoccupations des élèves-avocats au moment de choisir cette première collaboration que certains considèrent, à tort ou à raison, comme fondamentale dans la suite d’une carrière d’avocat.

samedi 12 avril 2008

Les préoccupations des élèves-avocats

J’ai appris en ouvrant un mail provenant de l’AEA alias Association des Elèves-Avocats que le Bâtonnier, Christian Charrière-Bournazel, projetait de déménager, dans les tous prochains mois, l’école sise au 63 rue de Charenton 75012 Paris dans une zone industrielle située à Aubervilliers (dans le 93).

Cela provoque de vives réactions au sein du conseil de l’Ordre ainsi que chez les élèves-avocats de la promotion Abdou Diouf (plus concerné que ceux de ma promo par un éventuel déménagement de l’EFB en banlieue parisienne).

L’autre sujet de conversation tient aux examens qui approchent à grands pas et aux différents rapports de stage (PPI et cabinet d’avocats) qu’il faut terminer (ou commencer) afin qu’ils soient rendus au plus tard au début du mois de juillet.

Mais le vrai sujet de conversation qui relègue les autres au rang de détails tient à la question de la collaboration.

C’est simple ; en cette période de l’année, deux élèves-avocats qui ne se sont pas vus depuis un moment et qui se croisent par hasard dans la rue se disent à peu près ceci :

- Comment vas-tu ?
- On t’a fait une proposition de collaboration dans ton cabinet ?
- Tu vas l'accepter ?
- Tu sera payé combien ?
- Tu auras du temps pour développer ta clientèle personnelle ?
- Depuis quand cherches-tu une collaboration ?
- Tu as déjà des réponses ?
- De quels cabinets ?
- Ils te proposent combien ?
- C’est en régime salarié ou en libéral ?
- Tu trouves ça suffisant ?
- C’est quoi les horaires ?
- Tu devras y retourner le week-end ?
- Tu connais un cabinet qui recrute dans mon domaine ?
- etc, etc…

C’est dans ces moments-là qu’il est utile et salutaire de ne pas avoir que des juristes et des élèves-avocats dans son entourage.

jeudi 10 avril 2008

Le temps, c’est de l’argent

Cet adage résume en partie la nouvelle problématique qui s’impose à moi depuis la semaine dernière.

Si un célèbre cabinet d’avocats vous sollicite et que vous êtes conscient du fait que travailler au sein de cette structure pourrait vous amener à côtoyer des avocats reconnus dans votre spécialité, à vous pencher sur des dossiers qui font l’actualité de votre domaine de prédilection ; tout cela pour une rétrocession d’honoraires située bien au dessus des 3100 bruts du tarif UJA (rétrocession minimum conseillée pour un collaborateur 1ère année - à laquelle il faut enlever près de 50% pour arriver au chiffre en net-), serez-vous prêt à l’accepter alors même que vous savez pertinemment que la contrepartie de tout cela sera que vous aurez beaucoup moins de temps pour votre vie privée ?

Il y a un an, j’aurais immédiatement répondu par la négative alors qu’aujourd’hui je suis un peu moins catégorique. J’ai pu m’apercevoir à travers mes différents stages et grâce aux témoignages d’amis élèves-avocats, que ce métier, au demeurant passionnant, l’était encore plus quand vous pouviez l’exercer dans des conditions optimales et quand les dossiers sur lesquels vous travailliez avaient du relief. À l’inverse, restez cantonnés à des tâches répétitives et occupez vos journées à traiter des dossiers que vous trouvez pauvres d’un point de vue intellectuel et vous vous demanderez assez rapidement si vous ferez long feu dans ce métier.

Des considérations qui mises en parralèlle avec la question des horaires forment un contrepoids suffisant pour m’amener à réfléchir. Je réfléchis d’autant plus que je viens également d’être contacté par l’associé d’un cabinet, dit de niche, spécialisé dans ma matière de prédilection.

De prime abord, ce cabinet de taille moyenne, (20 avocats quand l’autre en affiche plus d’une centaine au compteur), pourrait se révéler plus dans mes cordes au niveau des horaires, mais je serai plus attentif que je ne l’étais auparavant, quant au contenu précis des affaires et des tâches que je pourrais être amené à réaliser si je devais être retenu comme collaborateur au sein de cette structure.

Pour revenir au titre du post, « Le temps c’est de l’argent », je dirais que ma motivation principale quant au choix d’une collaboration ne tient pas uniquement à une question d'ordre pécuniaire mais plus à un savant mélange entre le temps passé à faire des choses qui me plaisent, une rétrocession que je juge minimale pour le faire en gardant le sourire et le temps qu’il me restera pour ma vie privée.

Je ne me fais cependant aucune illusion. Si ce que je pourrais être amené à faire en tant que collaborateur dans ces cabinets ou dans d’autres se révélait passionnant et que la contrepartie financière me satisfaisait pleinement, c’est le temps pour ma vie privée qui, tôt ou tard, finirait par en pâtir…

Le temps, c’est de l’argent et inversement…

mardi 8 avril 2008

Mis devant le fait accompli

J’ai passé une partie de l’année 2007 a vanté (auprès de mes amis) les mérites des petites ou moyennes structures face aux gros cabinets où les horaires sont bien souvent à la limite du supportable et les rapports entre confrères assez hiérarchisés.

J’en étais convaincu quand j’entendais certains amis, actuellement en stage au sein de très gros cabinets d’avocats, m’expliquer qu’ils se retrouvaient cantonnés à des tâches peu intéressantes et peu responsabilisantes jusqu’à très tard dans la nuit (23h et plus).

Il n’en reste pas moins que j’ai pu m’apercevoir qu’être intégré à des moyennes structures ne garantissait pas de bénéficier d’horaires pour autant plus souples que ceux en vigueur dans certains gros cabinets et surtout que la donne change considérablement le jour où vous passez du statut du stagiaire à celui de collaborateur.

En tant que collaborateur, la règle est un peu la même pour tous. Que vous soyez intégré en petite, moyenne ou grosse structure, vous ne compterez probablement pas vos heures ou plutôt, vous les compterez d’autant plus que vous serez dans l’obligation d’en facturer un certain nombre par jour.

L’intérêt principal du très gros cabinet par rapport au petit provient de la qualité des affaires auxquelles vous avez potentiellement accès. Je précise potentiellement parce que dans ce type de cabinet, l’intérêt de ce que vous pourrez voir d’un dossier variera considérablement selon que vous soyez associé, collaborateur ou stagiaire. Le dernier cité n’accédant, traditionnellement (sauf quelques trop rares exceptions), qu’à ce qu’on a bien voulu lui laisser accéder à savoir les recherches et « les miettes ».

J’exagère volontairement le propos. D’autant plus, que j’ai été appelé en fin de semaine dernière par la responsable des ressources humaines d’un très gros cabinet d’avocats parisien afin d'envisager la perspective d’une collaboration au sein de cette structure et que j’ai convenu avec elle d'un rendez-vous pour un entretien.

Mis devant le fait accompli, « il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis ».

lundi 7 avril 2008

Pression, vitesse et précipitation

Je ne parle pas là du temps pourri qui s’est abattu sur Paris (grêle et neige) hier et aujourd’hui, mais de ce qui fait le quotidien d’un avocat et accessoirement d’un élève-avocat.

J’ai lu quelque part que le métier d’avocat faisait partie de ceux où les urgences n'avaient pas l'habitude de s'annoncer longtemps à l'avance .

Que vous pratiquiez une activité de conseil dans laquelle le client souhaite une réponse complète et rapide à la question qu’il vous pose ou au problème qu’il souhaite résoudre, ou bien de contentieux pour lequel quelqu’un vous soumet l’assignation qu’il a reçue d’un confrère, le principe veut que le temps devienne, à ce moment-là, une donnée qu’il faut savoir appréhender et apprivoiser au mieux.

Au-delà de votre capacité de traitement des problèmes juridiques que l’on vous confie, ce métier demande surtout une vraie capacité d’organisation et ce aussi bien dans l’urgence que dans les moments un peu plus calme.

Si vous êtes assez libre dans la gestion des dossiers que l’on vous confie, c’est cette capacité d’organisation qui vous permettra de faire tout ce que l’on vous a demandé à la fois dans les délais et de façon satisfaisante.
Si vous ne disposez pas de cette liberté mais d’une vision assez parcellaire des dossiers, il faut également que vous fassiez preuve d’une capacité d’organisation et d’adaptabilité puisque même si de prime abord les recherches peuvent paraître évidentes à faire, les avocats ne vous confieront le plus souvent que celles qu’ils rechignent à faire ou sur lesquelles ils se sont plus ou moins déjà cassés les dents.

Enfin, quand comme certains de mes amis, vous ne travaillez pas vraiment pour un collaborateur ou un associé en particulier mais pour tous les associés et collaborateurs d’un département voire du cabinet tout entier, il faut savoir user du pouvoir de dire NON quand la charge de travail devient trop importante pour satisfaire tout le monde.

L’équation est, en effet, assez simple. Plus on vous confie de travail à faire de toute urgence, moins vous avez de temps pour le finir et plus vous avez de chances de mal le faire ou de faire des erreurs.

Même s’il est difficile de répondre par la négative quand on vous confie des tâches dont vous savez qu’elles sont aussi là pour tester le futur collaborateur « corvéable à merci » que vous pourriez devenir, il n’en reste pas moins que : « Tant va la cruche à l’eau… ».

dimanche 30 mars 2008

3 mois déjà !

Je vais entamer mon quatrième mois de stage. Il reste conforme à ce que je pensais au départ.

Intense, au sens où même si je qualifie mes horaires de corrects (9h/19h30), je n’ai pas vraiment le temps de souffler. Les pauses déjeuner sont d’une heure et peuvent être plus courtes, si l’activité du cabinet l’impose. Cette profession est de toutes les façons l’archétype d’un métier où il y a toujours du travail en suspens et donc constamment quelque chose à faire.

Formateur, pour les raisons déjà évoquées à longueur de post depuis bientôt 3 mois mais aussi stimulant parce que le principe même de la profession, vue du côté du stagiaire que je suis, veut que plus vous faites bien ce que l’on donne à faire, plus on vous donne du travail à faire.
Le point que je qualifierais de « négatif » est que le niveau d’exigence ne s’adapte pas vraiment à la charge de travail, qui a pu doubler voire tripler, et que l’on attend donc toujours de vous que le travail soit parfait et rendu dans les temps.

Le point positif est que vous apprenez beaucoup plus à mesure que ce que l’on vous donne s’enrichit et se diversifie et qu’il est toujours agréable de constater, de cette façon indirecte, que votre travail est jugé comme un travail de qualité. Je précise de « façon indirecte » parce que les avocats sont, dans leur très grande majorité, assez avares de compliments…directs.

Cette profession, comme d’autres me direz-vous, fonctionne donc beaucoup sur la confiance. On vous confie d’abord une tâche pour évaluer votre niveau. Puis, au vu du résultat et au gré des disponibilités fluctuantes de votre maître de stage (qui croule déjà sous le travail et jongle déjà avec ces différents rendez-vous et ces audiences de plaidoiries), vous pourrez ainsi vous voir confier assez rapidement, nécessitant faisant loi, de plus en plus de dossiers, avec sur ces dossiers une responsabilité allant du fait de s’occuper d’un point de droit en particulier à la totalité du dossier.

jeudi 27 mars 2008

Chronique de stagiaires

J’avais déjà parlé, dans un récent post, du fait que la profession était remplie d’avocats avec un ego assez développé. Pour cette raison et selon la façon dont cet ego se manifeste au sein du cabinet, vous avez à gérer à la fois les tâches que l’on vous confie mais aussi la façon dont s’adresse à vous l’avocat pour lequel vous travaillez.

En avril 2007, j’écrivais, dans un post intitulé « La donnée humaine », la chose suivante à propos du stage en alternance que j’effectuais alors :

« On a souvent l’impression que tout ne peut que se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes à condition que le travail fourni soit à la hauteur. C’est sans compter sur une donnée non négligeable en cabinet d'avocat. La donnée humaine...

Autour de moi un certain nombre d’amis l’apprennent à leur dépens puisqu’ils viennent tout juste de prendre la décision de quitter les cabinets qui les accueillaient jusque-là.

Certains en ont eu marre d’être pris pour des coursiers par leur maître de stage. On leur demandait d’aller signifier des actes dans les différents TGI (Paris, Bobigny, Créteil, Nanterre) toute la sainte journée au point de passer l’essentiel de leur temps à l’extérieur du cabinet.

D’autres ont pu se rendre compte par eux-mêmes que le métier d’avocat est une profession où les personnalités sont fortes et où les maîtres de stage caractériels voire de mauvaise foi sont légions. Dans ces conditions, vous avez d’ailleurs plusieurs solutions :

1° soit vous accepter les critiques, invectives et autres remarques blessantes en baissant la tête...et en espérant que l’orage passe. (Stratégie payante à court terme mais destructrice à long terme puisque votre interlocuteur, conscient qu’il peut à peu près tout faire de vous sans que vous réagissiez, poussera la fois suivante les limites encore plus loin que ce que vous pouviez imaginer).

2° soit vous répondez de façon tout aussi disproportionnée et vous vous exposez à entrer dans un conflit ouvert avec votre maître de stage. Conflit qui ne cessera qu’après votre départ. En clair, vous lui parlez aussi mal qu’il vous parle, vous lui dîtes ses quatre vérités et vous lui rendez votre démission dans la foulée. (stratégie jusqu'au-boutiste par excellence qui implique que vous ne regrettiez pas votre geste quelques secondes après l’avoir fait).

3° soit vous vous savez irréprochable et vous expliquez calmement à votre maître de stage, les raisons pour lesquelles il a tort de vous faire des reproches et qu’il a encore moins de raison de vous parler de cette façon. (3ème solution que j’affectionne tout particulièrement).

C’est pour la deuxième solution que 3 de mes amis, qui viennent de claquer la porte des cabinets qui les embauchaient, ont pourtant décidé d’opter. Ils se retrouvent maintenant sans stage en alternance un mois avant la fin officielle celui-ci, mais se disent soulagés d’avoir quitté une structure dans laquelle ils ne se sentaient plus à l’aise et au sein de laquelle la confiance ne régnait plus. »

Ce soir, à la faveur d’un dîner bien arrosé en compagnie d’un groupe d’amis, j’ai pu découvrir à quel point cette analyse se révélait toujours applicable même pour le stage final, qui n’a pourtant pas le même enjeu que le stage en alternance.

L’un de mes amis vient tout simplement de claquer la porte de son cabinet pour cause d’incompatibilités d’humeurs chroniques avec son maître de stage qui en était venu à ne quasiment plus lui adresser la parole tout ceci après l’avoir houspillé à de nombreuses reprises, et ce pendant plusieurs semaines. La situation étant proche de ce que l’on qualifie parfois de harcèlement moral, il a décidé de filer sa démission et de rechercher un cabinet plus « tranquille » dans lequel exercer.

Une autre de mes amies m’a parlé de quelques-unes de nos connaissances réciproques qui ont décidé, elles aussi, après deux mois dans leur cabinet, de ne plus y rester et d’en chercher un autre pour des raisons différentes :

1° Soit parce qu’elles étaient déçues ou plutôt dégoûtées par la qualité des tâches confiées (Recherches + photocopies – Photocopies + recherches).

2° Soit parce qu’elles n’étaient pas convaincues qu’elles allaient pouvoir tenir la cadence imposée par le cabinet sur 6 mois. 9h/23h tous les jours avec retour « obligatoire » au cabinet certains week-ends et tout cela bien sûr sans aucun remerciement pour le travail effectué.

3° Soit parce que la sauce n’ayant jamais pris entre elles et leur maître de stage respectif, elles préféraient quitter le cabinet afin de ne pas gâcher leurs chances de trouver une future collaboration en travaillant avec un autre avocat qui serait plus à même de déceler et surtout de reconnaître leurs qualités.

Une fois de plus, force est de constater que la donnée humaine a une grande importance dans le monde du travail et à fortiori dans le milieu des avocats. CQFD

mardi 25 mars 2008

L’art de plaider

L’une des joies du contentieux réside dans le fait de plaider l’affaire sur laquelle on a longtemps échangé avec la partie adverse via des conclusions, conclusions en réplique, en duplique, ou, un peu plus rarement, d’incident.

La plaidoirie intervient comme le moment de toutes les vérités. Celui que l’on prépare suivant un certain rituel et que l’on refait dans sa tête la veille au soir. Le respect du sacro-saint principe contradictoire fait que contrairement à ce que s’imagine le grand public, toute l’argumentation sur laquelle se baseront les avocats qui plaideront ait connu à l’avance aussi bien par le juge que par les parties.

Cela donne d’autant plus d’importance à la façon dont les avocats plaideront leur affaire. J’ai assisté, il y a un peu moins d’une semaine, à une plaidoirie de mon maître de stage concernant une affaire que nous avions préparée de concert.

Nous ne pouvions pas perdre puisque les éléments de preuve, de faits comme de fond nous étaient largement favorables. Le seul point qui restait vraiment à discuter tenait au montant de la réparation du préjudice subi. Face à cette situation, je dois bien avouer que l’avocat de la partie adverse a été bluffant. Sur une affaire où nous l’attendions à la limite de l’agressivité, il s’est révélé on ne peut plus courtois. Là où nous l’imaginions ne rien céder, il a concédé que son client avait eu tort sur bien des points.

Cette véritable stratégie associée au fait qu’il affichait un sourire communicatif de façade s’est, à mon sens, avérée payante. L’avocat a commencé par concéder tout ce qui pouvait raisonnablement l’être mais aussi ce qui pouvait pourtant faire l’objet d’une discussion, afin de mieux faire apparaître, par la suite, le fait que le préjudice allégué ne pouvait qu'être minime.

La décontraction et la façon dont il a réussi à capter l’attention des juges tranchaient avec l’air volontairement grave de mon maître de stage. Au final, sans avoir gagné cette affaire (puisqu’il est acquis que son client ne pourra qu’être condamné), l’avocat de la partie adverse a sans doute, par son attitude et son art de la plaidoirie, contribué à ce que, tout en étant de condamné, son client ne le soit qu’à payer une somme dérisoire.

Cette stratégie, qui peut apparaître comme le B-A BA reste, à mes yeux, une belle leçon de plaidoirie. Même si les nombreuses séries télévisées à succès qui tournent autour du métier d’avocat laissent croire au grand public qu’un bon avocat est celui qui gagne tous ses procès, la réalité du métier veut que toutes les affaires ne se puissent pas être gagnées, et que faire en sorte son client ne soit condamné qu’au minimum peut bien souvent apparaître comme une sorte de victoire.

En cela, la plaidoirie de l’avocat de la partie adverse, à laquelle j’ai pu assister, était grandiose.

mardi 18 mars 2008

Stage critique

J’avais évoqué, dans un précédent post, concernant les tâches confiées durant les stages, le fait que nous n’étions pas tous logés à la même enseigne. Le travail pouvant, pour un stage final, aller de la photocopie recto verso accompagnée de recherches plus ou moins utiles, aux plaidoiries, en passant par les assignations et autres conclusions à rédiger.

Un stage devient plus ou moins intéressant en fonction de la capacité qu’à votre maître de stage à vous faire confiance et donc à vous déléguer une partie plus ou moins importante du travail dont il a la charge.

À défaut de vous être renseigné préalablement sur le cabinet que vous avez décidé d’intégrer, soit grâce à des amis qui connaissent l’ambiance qui y règne, soit de façon un peu moins fiable via un site comme http://www.stagescritics.com, vous ne pouvez pas vraiment savoir à quelle sauce vous serez mangé.

La façon dont se passera votre stage dépendra également de la vraie personnalité (soigneusement cachée lors de l’entretien) des avocats que vous aurez l’occasion de côtoyer au quotidien. J’ai quelques amis qui, intégrés à tous types de structures (petite, moyenne ou grande), se plaignent régulièrement d’avoir comme interlocuteurs directs des avocats quelque peu imbus de leur personne, peu enclin à faire des compliments, sujets à des sautes d’humeur répétées, voire parfois complètement borderlines.

Même s’ils sont minoritaires, j’ai tendance à me dire que c’est un peu le métier qui veut cela et que cette profession est, par essence, plus que d'autres susceptible de contenir des personnes ayant un ego développé doublé d’un caractère pas facile et avec lesquelles il est néanmoins nécessaire d’apprendre à composer.

samedi 15 mars 2008

Dessine-moi une collaboration

Le stage se poursuit et plus le temps passe plus je m’aperçois qu’il est riche d’enseignements. Il l’est à double titre.

Il est formateur eu égard aux taches qui me sont confiés. Dans ce cabinet, que je qualifierais de taille moyenne, les stagiaires sont, à quelques petites exceptions près, en charge du même type de dossiers que ceux que l’on confie aux collaborateurs. Ils sont, bien entendu, chapeautés par les collaborateurs voire par les associés, mais sont finalement assez libres de ce qu’ils font.

Ce stage me permet également de me préfigurer ce que serait pour moi LA collaboration idéale. Le cabinet dans lequel je suis ne recrutera probablement pas de collaborateurs cette année puisqu’il en a déjà recruté suffisamment l’an dernier. Le fait est que même si, par extraordinaire, une proposition m’était faite, je ne pourrais pas certifier que je l’accepterai.

Je traite dans ce cabinet un nombre assez important d’affaires en contentieux et ne fait finalement que peu de conseil, ce qui est l’inverse de ce que je faisais dans mon précédent stage.

À ce stade, je dirai qu’une collaboration idéale serait, pour moi, celle qui peut m’offrir un peu des deux avec, tout de même, une majorité d’affaires en contentieux (65/35). L’activité de conseil présente, en effet, l’avantage de vous permettre de vous replonger régulièrement dans un travail de recherche original et inattendu, de recevoir le client, et de mettre, par la même occasion, à jour vos connaissances juridiques de façon probablement plus régulière et diversifiée qu’en contentieux.

Ce stage est également différent des autres quant aux domaines de ma spécialité qu’il me donne l’occasion d’explorer. J’ai tenté à travers mes différents stages de varier le plus possible avec en tête l’idée que je pourrai, grâce à cela, savoir à la fin de ma formation à l’EFB vers quel domaine précis de ma spécialité, je souhaitais prioritairement me diriger.

Je pense être arrivé au stade où je sais (enfin !) ce que je veux faire, ou du moins ce que je prends le plus de plaisir à faire et je m’aperçois que cela ne correspond finalement que partiellement avec ce que traite et donc que peut m’offrir le cabinet dans lequel je suis.

Maintenant que le portrait robot de ma collaboration prend forme, je vais commencer à chercher le cabinet qui serait susceptible de me l’offrir. Si j’en crois des amis de l’école, il ne faut pas hésiter à commencer à chercher à partir de la fin du mois de mars.
À suivre…

mercredi 5 mars 2008

2 mois plus tard

2 mois après le début de mon stage final, le travail s'avère être conforme à ce que j’ai connu au début du stage à savoir l’avantage d’avoir beaucoup de liberté dans la gestion des dossiers sous la haute autorité d’un maître de stage (toujours débordé) que l’on peut néanmoins déranger pour des questions complexes ou des points délicats du dossier.

J’apprends, peu à peu, à me faire à cette nouvelle méthode de travail qui impose d’être au fait de chacun des dossiers, de la moindre pièce et du moindre détail de la procédure au motif que, liberté oblige, si le dossier prend du retard ou s’il n’est pas parfait, cela devient en partie de votre faute. J’attendais de mon stage qu’il soit, avant tout, formateur. On va dire que sur ce point, je suis servi.

Même si le bilan d’un stage ne se fait pas au bout de deux mois, j’ai pu discuter récemment avec des amis qui sont intimement convaincus de la façon dont le leur va se poursuivre.

- Certains sont, comme moi, assez satisfaits de la confiance qu’on leur donne et de la liberté qu’on leur offre concernant le traitement et le suivi des dossiers en ayant pleinement conscience du niveau d’exigence que cela impose.

- D’autres sont tombés dans un cabinet où malgré la qualité des dossiers traités, les associés et les collaborateurs délèguent finalement très peu de choses au stagiaire à part des recherches ponctuelles. Dans ce cas-là, inutile de préciser que le stage paraît long et que les mois qui nous séparent de la fin du stage paraissent interminables.

- Certains découvrent ou sont confortés dans l’idée qu’ils quitteront la spécialité dans laquelle ils sont pour en embrasser une autre plus conforme à l’idée qu’ils se font du métier d’avocat.

- D’autres, à l’inverse, voyant dans ce stage la confirmation de ce qu’ils souhaitent faire en tant qu’avocat collaborateur, ne se gênent donc plus pour donner le meilleur d’eux-mêmes tout en ne comptant plus les heures passées au cabinet, afin d’avoir une chance d’être pris en collaboration à la fin du stage.

2 mois plus tard, même si ces grandes tendances commencent à se dessiner, l’heure du bilan n'a pas encore sonné.

samedi 1 mars 2008

La baisse du pouvoir d’achat

La crise des subprimes (celle marché des prêts hypothécaires, carte de crédit, des prêts à risques, etc.) a conduit à une défiance au niveau mondial envers les créances, les fonds d’investissement et le système bancaire.

Cette crise économique se fait également sentir au sein des cabinets d’avocats. Plus particulièrement au sein des grands cabinets d’affaires et de leurs départements directement liés au financement et au secteur bancaire.

Ces départements, réputés pour donner beaucoup de travail aux stagiaires, se retrouvent dans la situation où tout fonctionne au ralenti, et ce, en raison de la réévaluation et de l’aversion du risque de la part des banques et des investisseurs.

J’avais parlé, dans un précédent post, de la chance de pouvoir intégrer une structure « au bon moment et au bon endroit ».
Cette crise des subprimes, qui a des conséquences directes sur la politique de recrutement des cabinets d’avocats (gelée jusqu’à nouvel ordre dans certains départements de quelques cabinets), fait partie des éléments contextuels imprévisibles qui ont leur importance et contre lesquels on ne peut absolument rien.

Certains de mes amis, élèves-avocats, spécialisés dans des domaines fortement touchés par cette crise pensent d’ores et déjà à se rediriger vers une spécialité du droit des affaires moins exposée, voire une domaine du droit complètement différent.

L’élève-avocat ne peut, apparemment, faire l’économie du fait de devoir s’adapter au contexte économique…

dimanche 17 février 2008

Cooptation, piston et relations

Ils sont souvent regardés de façon péjorative.
Le piston donne l’image d’une personne placée au poste qu’elle occupe grâce à ses relations. Et ce, alors même qu’elle pourrait être incompétente.

La cooptation est, quant à elle, plus perçue comme le moyen pour une personne qui cherche à recruter quelqu’un de se faire conseiller, par son entourage direct en qui elle a confiance, une personne qui correspondrait parfaitement au profil qu’elle recherche.

La profession d’avocat est un métier dans lequel les relations sont très importantes notamment parce qu’outre la qualité du travail que vous réalisez, qui vous permet au fur et à mesure de bénéficier d’un bouche-à-oreille favorable, ce sont aussi les relations que vous nouez qui vous permettront bien souvent d’avoir de nouveaux clients.

J’ai quelques amis qui, pendant leur stage, ont pu bénéficier de cooptation et qui pourront encore compter dessus pour trouver une collaboration en rapport avec ce qu’ils recherchent.

Avant d’entrer à l’école, j’avais une assez mauvaise image de la cooptation et plus particulièrement du piston. Même si mon avis n’a, sur le principe, guère évolué sur la question, je m’aperçois qu’à défaut d’être majoritaire, la cooptation est tout de même partie prenante de la profession d’avocat.

Il faut savoir que la très grande majorité des élèves de mon école a un CV impressionnant et qu’à ce niveau de diplôme (BAC +5, LLM, école de commerce, thèse, Science Po, etc), le recruteur est souvent soulagé d’avoir pu être conseillé par quelqu’un qu’il estime sur le profil d’un candidat idéal pour le poste qu’il compte pourvoir.

L’inconvénient majeur de ce type de fonctionnement est pour ceux qui n’en bénéficient pas du tout et qui doivent passer par les voies classiques pour décrocher stages et autres collaborations, tout en se sachant parfois mis sur la touche faute d’avoir pu bénéficier de l’appui d’une personne de confiance auprès du recruteur.

jeudi 14 février 2008

Une profession – Des métiers différents

J’étais convaincu depuis le départ qu’il y avait de multiples façons d’exercer cette profession. Plus je fais de stage et plus je suis conforté dans cette idée.

Si vous avez la chance d’intégrer différents types de cabinets d’avocats (petits, moyens ou grands) faisant tantôt du conseil tantôt du contentieux, cette confrontation avec la réalité du métier vous permettra d’avoir une idée assez précise de ce que pour quoi vous êtes fait ou du moins de ce à quoi vous ne souhaitez absolument pas vous destiner.

C’est à travers ces différents stages que vous devenez à même de découvrir si vous préférez le conseil au contentieux et si par voie de conséquence l’idée de ne quasiment jamais aller au palais pour plaider de toute votre carrière et donc de ne jamais porter la fameuse robe d’avocat, vous posera ou non un problème.

C’est à l’occasion de ces mêmes stages que vous saurez si le contact avec la clientèle vous est ou non indispensable. La règle dans les grands cabinets étant (sauf très rares exceptions) que seuls les associés et les collaborateurs d’expérience triés sur le volet peuvent s’entretenir avec les clients.

À bien des égards, le travail d’un avocat au sein d’un grand cabinet de conseil ressemble à celui d’un juriste d’entreprise. Il se retrouve la majeure partie de son temps à rédiger dans son bureau. Ce n’est que quand ce grand cabinet pratique le contentieux que le métier d’avocat reprend toute sa spécificité puisqu’il sera amené à aller au palais pour plaider pour son client après avoir rédigé pour lui, mises en demeure, assignations, requêtes et autres conclusions.

Par ailleurs, la partie de la profession qui, à terme, vous intéressera le plus est souvent liée à votre tempérament. Sans surprise, les élèves-avocats qui se décrivent eux-mêmes comme assez timides et peu à l’aise à l’oral sont peu attirés par le contentieux et se retrouvent plus enclin à faire du conseil.

Inversement, j’ai retrouvé chez ceux qui sont doués à l’oral et à l’aise en public une vraie volonté d’en découdre avcec leurs confrères lors des audiences au palais, par l’intermédiaire de ce que l’on nomme le contentieux.

Avocat…Un métier…De multiples façons de l’exercer…

dimanche 10 février 2008

Une question d’horaires ?

J’ai de plus en plus de discussions avec des amis concernant les conditions de travail en cabinet d’avocats et les avis sont partagés.

Il convient d’admettre que la rémunération à laquelle vous pouvez vous attendre est très souvent étroitement liée (sauf rares exceptions) aux horaires de votre cabinet.

Je rencontre donc en ce moment deux types d’amis élèves-avocats :

- Ceux qui veulent absolument travailler au sein de grands cabinets d’avocats et qui acceptent donc l’idée qu’il faille subir ces horaires pour y travailler et pour très bien gagner leur vie.

- Ceux que ce genre de cabinets ne fait pas du tout rêver, notamment parce qu’ils accordent une place importante à leur vie personnelle, qu’ils estiment comme fondamental d’avoir du temps pour sortir, qu’ils souhaitent consacrer un minimum de temps à leurs copains et copines respectifs et parce qu’il leur paraît inconcevable de finir régulièrement plusieurs jours de la semaine après 23h.

Cette dichotomie ne tient pas compte des élèves-avocats qui bien qu’intégrés à des petites structures découvrent qu’ils ont des horaires proches de ceux qui sont imposés par les grands cabinets ni de ceux qui travaillent dans de grands cabinets au sein desquels ils peuvent régulièrement quitter le cabinet vers 20h.

En début d’année dernière, je me demandais ce qui pouvait bien pousser près de la moitié d’une promotion de l’EFB (si l’on en croit les statistiques) à quitter la profession au bout de 5 ans d’exercice.
Plus le temps passe, plus je me dis que la réponse doit plus tenir aux horaires liés à la profession qu’au métier lui-même.

lundi 28 janvier 2008

Au bon moment et au bon endroit

Sans préjuger de ce que sera le reste de mon stage, je me vois plus ou moins dans l'obligation de reconnaître que tout stagiaire effectuant son stage final, stage également appelé à tort ou à raison "stage de préembauche", est tributaire de la qualité du travail qu'on lui donne.

Plus le travail que vous donne votre maître de stage a du relief plus vous prenez du plaisir à le faire. Ce sentiment est lié au fait que vous avez l'impression d'apprendre, de progresser, et que cela vous donne l'opportunité de faire vos preuves dans la perspective d'une hypothétique proposition de collaboration.

J'effectue pour l'instant des tâches que j'estime être très intéressante. Mon maître de stage semble assez satisfait de ce que je réalise même si comme tout maître de stage qui se respecte, il trouve toujours le détail qu'il fallait rajouter ou encore l'élément qu'il valait mieux ne pas mentionner.

Pour en revenir au titre de ce post et au sujet lui-même, force est de constater qu'en tant que stagiaire, vous êtes étroitement lié à l'activité du cabinet dans lequel vous vous trouvez au moment où vous l'intégrez.

Si l'activité du cabinet, ou que le département spécifique à votre spécialité, fontionnent au ralenti, vous ne tarderez malheureusement pas à en ressentir les conséquences directes.

Les associés du cabinet ne seront pas enclin à déléguer le travail qu'ils ont aux collaborateurs, qui eux-mêmes ne voudront pas déléguer le peu de travail qu'il leur reste au stagiaire.

Le stagiaire se retrouvera sinon avec rien à faire, du moins avec des tâches jugées comme peu valorisantes (recherches, photocopies, communication des piéces, etc), ce qui ne devrait pas prendre longtemps à miner son moral, lui, à qui l'on avait promis des responsabilités et de beaux dossiers lors de l'entretien qui l'a mené à se décider à signer avec ce cabinet et qui se faisait une joie d'avoir l'occasion de donner le meilleur de lui-même pendant 6 mois.

Le cabinet d'avocat a ceci de commun avec la vie de tous les jours qu'il faut parfois avoir la chance de se retrouver...au bon moment et au bon endroit.

jeudi 24 janvier 2008

Conseil ou contentieux ?

Juste qu’au moment du stage que j’effectue actuellement, j’avais fait majoritairement du conseil dans les différents cabinets au sein desquels j’ai effectué mes stages. Il s’avère que depuis une quinzaine de jours, je fais du contentieux à haute dose et que, jusqu’ici, ce n’est pas du tout pour me déplaire.

Les assignations, conclusions, conclusions en réplique et autres mises en demeure font donc partie de mon quotidien. La démarche intellectuelle et organisationnelle liée au contentieux n’est vraiment pas la même que celle qui touche le conseil. Les adeptes du conseil vous diront que le contentieux prend beaucoup de temps et rapporte peu.

Pour avoir pu expérimenter les deux, et probablement aussi parce que je ne suis pas (et pour cause) intéressé aux résultats du cabinet, j’aurais tendance à penser que le contentieux est plus intéressant que le conseil au motif qu’il permet à l’avocat d’expérimenter toutes les facettes de sa profession et notamment de sortir de son cabinet en allant au palais pour les classiques audiences de mises en état et autres plaidoiries.

L’idée d’être un avocat constamment à son cabinet, qui ne reçoit pas ou peu ses clients et qui ne fréquente pas le palais de justice ne me fait particulièrement rêver. Et ce, quand bien même l’activité de conseil est réputée comme étant beaucoup plus rémunératrice que celle qui est liée au contentieux.

Si ce n’était pas aussi facile comme phrase et si les goûts et les couleurs pouvaient se discuter, j’aurais terminé ce post de la façon suivante : « Un conseil, faites du contentieux… »

samedi 12 janvier 2008

À quoi sert un collaborateur ?

En questionnant des amis élèves-avocats sur la façon dont s’est déroulée leur première semaine de stage, il semble assez évident qu’ils ont tous beaucoup de boulot. Là, où les mêmes me disaient pendant leur stage en alternance qu’ils se la coulaient douce, ils sont désormais tous ou presque submerger par le travail.

20h est devenu une heure honnête pour quitter le cabinet et ceux qui quittent le boulot aux environs de 21h s’estiment eux aussi assez bien lotis. J’explique ce changement de contexte par le fait que le recrutement d’un stagiaire est motivé la plupart du temps par l’idée de le garder s’il fait du bon boulot en lui proposant une collaboration. D’où la nécessité de le tester très vite sur un rythme et dans des conditions de travail équivalentes à celle d’un collaborateur.

La situation a ceci de perverse qu’elle pousse certains d’entre nous à « travailler plus pour envisager plus » sans garantie aucune que le plus arrive un jour. Le stagiaire qui est dans ces 6 derniers mois à l’école est donc plus ou moins corvéable à merci (sic).

S’il est convaincu que le cabinet dans lequel il travaille est fait pour lui parce qu’on lui a indiqué qu’il y avait une vraie possibilité qu’il décroche une collab' et qu’il a pu constater par lui-même que les associés et autres collaborateurs du cabinet croulent sous les affaires, il n’hésitera pas longtemps à devenir en termes de temps passer au cabinet et de travail abattu, aussi compétitif que peut l’être un collaborateur.

Cette situation a ceci de paradoxal qu’en effectuant un travail de ce type, on démontre à la fois à son maître de stage que l’on fait du travail de qualité mais aussi (coût d’un stagiaire oblige) que de recruter des stagiaires réputés interchangeables à l’infini peut être un choix économique judicieux pour le cabinet.

Le titre de ce post est volontairement provocateur. Outre l'expérience, la différence entre un collaborateur et un stagiaire est que le collab’ peut plaider et recevoir seul les clients, rapportant ainsi des sommes sonnantes et trébuchantes au cabinet. Pour le reste, l'élève-avocat peut, si on lui en donne la possibilité, à peu près tout faire et ne se généra pas pour le montrer…

Semaine 1

Les stages se suivent et ne se ressemblent pas tant que cela. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé à la fin de cette première semaine de mon stage final.

J’avais déjà rencontré l’associé du cabinet qui n’est autre que mon maître de stage à l’occasion de l’entretien et il s’avère que tout ce qu’il m’avait dit à l’époque s’est déjà vérifié.

« Monsieur, j’ai l’habitude de confier beaucoup de responsabilités à mes stagiaires….vous devriez beaucoup apprendre à mes côtés » m’avait-il dit. J’avais décidé de rester fidèle à la parole que j’avais donnée à ce Monsieur au mois de juin 2007 en résistant tant bien que mal à l’envie d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

Après une semaine de stage, je constate que ce qu’il disait était exact, du moins pour ce qui concerne les responsabilités des stagiaires et c’est une bonne nouvelle. Ouvert au dialogue, je ne doute pas que j’apprendrai beaucoup de lui, au fur et à mesure, aussi bien en termes de procédure que de stratégie à adopter dans les affaires.

Le point sur lequel il n’a pas du tout été disert concernait la somme de travail qui semble assez conséquente. Cela dit, là encore, rien d’original par rapport aux autres cabinets parisiens si ce n’est que, la liberté sur les dossiers dont je bénéficie m’oblige à suivre toutes les étapes de l’affaire là où ailleurs je me contentais d’intervenir à différentes étapes des différents dossiers que l’on me chargeait de gérer.

Le but avoué du stage final étant d’arriver à la fin des 6 mois en ayant sinon l’envie, l’impression qu’avec les connaissances accumulées en termes de procédure, de rédaction d’actes et éventuellement de plaidoirie, on pourrait être en mesure de monter son propre cabinet, je me réjouis de la façon dont s’est déroulée cette première semaine.

Pourvu que ça dure...

vendredi 4 janvier 2008

Promotion Abdou Diouf

Je me suis réveillé ce matin avec deux informations qui marquent, à mon sens, une évolution manifeste des mentalités.

J’ai appris très tôt ce matin qu’un candidat de couleur noire allait probablement devenir le candidat démocrate à l’élection présidentielle puisque Barack Obama a remporté les primaires de l’Iowa (Etat réputé primordial pour la suite de la campagne) avec près de 8 points d’avance sur ces deux principaux concurrents parmi lesquels, l’ex-First Lady et ex-favorite, Hilary Clinton. Etant donné la côte de popularité des républicains à l’heure actuelle aux Etats-Unis, celui-ci pourrait, si son avance se confirme et qu’il est intronisé dans quelques mois candidat officiel des démocrates, devenir président des Etats-Unis.

Dans le même temps, et même si comparaison n’est pas raison, Abdou Diouf devenait le parrain de la promotion 2008 de l’EFB Paris. Celui qui donnera son nom à la promotion qui succède à la mienne n’est autre que l’ex-président du Sénégal. Il a succédé à Léopold Sédar Senghor en 1981 et a quitté le pouvoir après 4 mandats en l’an 2000 suite à sa défaite au second tour des élections face à l’actuel président, Abdoulaye Wade (Merci Wikipédia).

Deux hommes de couleurs font donc, le même jour, l’actualité, pour différentes raisons et dans deux endroits différents du monde pourtant peu habitués à mettre à l’honneur ceux que l’on appelle « les minorités visibles ». Preuve, s’il en fallait, que les mentalités évoluent…