lundi 28 janvier 2008

Au bon moment et au bon endroit

Sans préjuger de ce que sera le reste de mon stage, je me vois plus ou moins dans l'obligation de reconnaître que tout stagiaire effectuant son stage final, stage également appelé à tort ou à raison "stage de préembauche", est tributaire de la qualité du travail qu'on lui donne.

Plus le travail que vous donne votre maître de stage a du relief plus vous prenez du plaisir à le faire. Ce sentiment est lié au fait que vous avez l'impression d'apprendre, de progresser, et que cela vous donne l'opportunité de faire vos preuves dans la perspective d'une hypothétique proposition de collaboration.

J'effectue pour l'instant des tâches que j'estime être très intéressante. Mon maître de stage semble assez satisfait de ce que je réalise même si comme tout maître de stage qui se respecte, il trouve toujours le détail qu'il fallait rajouter ou encore l'élément qu'il valait mieux ne pas mentionner.

Pour en revenir au titre de ce post et au sujet lui-même, force est de constater qu'en tant que stagiaire, vous êtes étroitement lié à l'activité du cabinet dans lequel vous vous trouvez au moment où vous l'intégrez.

Si l'activité du cabinet, ou que le département spécifique à votre spécialité, fontionnent au ralenti, vous ne tarderez malheureusement pas à en ressentir les conséquences directes.

Les associés du cabinet ne seront pas enclin à déléguer le travail qu'ils ont aux collaborateurs, qui eux-mêmes ne voudront pas déléguer le peu de travail qu'il leur reste au stagiaire.

Le stagiaire se retrouvera sinon avec rien à faire, du moins avec des tâches jugées comme peu valorisantes (recherches, photocopies, communication des piéces, etc), ce qui ne devrait pas prendre longtemps à miner son moral, lui, à qui l'on avait promis des responsabilités et de beaux dossiers lors de l'entretien qui l'a mené à se décider à signer avec ce cabinet et qui se faisait une joie d'avoir l'occasion de donner le meilleur de lui-même pendant 6 mois.

Le cabinet d'avocat a ceci de commun avec la vie de tous les jours qu'il faut parfois avoir la chance de se retrouver...au bon moment et au bon endroit.

jeudi 24 janvier 2008

Conseil ou contentieux ?

Juste qu’au moment du stage que j’effectue actuellement, j’avais fait majoritairement du conseil dans les différents cabinets au sein desquels j’ai effectué mes stages. Il s’avère que depuis une quinzaine de jours, je fais du contentieux à haute dose et que, jusqu’ici, ce n’est pas du tout pour me déplaire.

Les assignations, conclusions, conclusions en réplique et autres mises en demeure font donc partie de mon quotidien. La démarche intellectuelle et organisationnelle liée au contentieux n’est vraiment pas la même que celle qui touche le conseil. Les adeptes du conseil vous diront que le contentieux prend beaucoup de temps et rapporte peu.

Pour avoir pu expérimenter les deux, et probablement aussi parce que je ne suis pas (et pour cause) intéressé aux résultats du cabinet, j’aurais tendance à penser que le contentieux est plus intéressant que le conseil au motif qu’il permet à l’avocat d’expérimenter toutes les facettes de sa profession et notamment de sortir de son cabinet en allant au palais pour les classiques audiences de mises en état et autres plaidoiries.

L’idée d’être un avocat constamment à son cabinet, qui ne reçoit pas ou peu ses clients et qui ne fréquente pas le palais de justice ne me fait particulièrement rêver. Et ce, quand bien même l’activité de conseil est réputée comme étant beaucoup plus rémunératrice que celle qui est liée au contentieux.

Si ce n’était pas aussi facile comme phrase et si les goûts et les couleurs pouvaient se discuter, j’aurais terminé ce post de la façon suivante : « Un conseil, faites du contentieux… »

samedi 12 janvier 2008

À quoi sert un collaborateur ?

En questionnant des amis élèves-avocats sur la façon dont s’est déroulée leur première semaine de stage, il semble assez évident qu’ils ont tous beaucoup de boulot. Là, où les mêmes me disaient pendant leur stage en alternance qu’ils se la coulaient douce, ils sont désormais tous ou presque submerger par le travail.

20h est devenu une heure honnête pour quitter le cabinet et ceux qui quittent le boulot aux environs de 21h s’estiment eux aussi assez bien lotis. J’explique ce changement de contexte par le fait que le recrutement d’un stagiaire est motivé la plupart du temps par l’idée de le garder s’il fait du bon boulot en lui proposant une collaboration. D’où la nécessité de le tester très vite sur un rythme et dans des conditions de travail équivalentes à celle d’un collaborateur.

La situation a ceci de perverse qu’elle pousse certains d’entre nous à « travailler plus pour envisager plus » sans garantie aucune que le plus arrive un jour. Le stagiaire qui est dans ces 6 derniers mois à l’école est donc plus ou moins corvéable à merci (sic).

S’il est convaincu que le cabinet dans lequel il travaille est fait pour lui parce qu’on lui a indiqué qu’il y avait une vraie possibilité qu’il décroche une collab' et qu’il a pu constater par lui-même que les associés et autres collaborateurs du cabinet croulent sous les affaires, il n’hésitera pas longtemps à devenir en termes de temps passer au cabinet et de travail abattu, aussi compétitif que peut l’être un collaborateur.

Cette situation a ceci de paradoxal qu’en effectuant un travail de ce type, on démontre à la fois à son maître de stage que l’on fait du travail de qualité mais aussi (coût d’un stagiaire oblige) que de recruter des stagiaires réputés interchangeables à l’infini peut être un choix économique judicieux pour le cabinet.

Le titre de ce post est volontairement provocateur. Outre l'expérience, la différence entre un collaborateur et un stagiaire est que le collab’ peut plaider et recevoir seul les clients, rapportant ainsi des sommes sonnantes et trébuchantes au cabinet. Pour le reste, l'élève-avocat peut, si on lui en donne la possibilité, à peu près tout faire et ne se généra pas pour le montrer…

Semaine 1

Les stages se suivent et ne se ressemblent pas tant que cela. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé à la fin de cette première semaine de mon stage final.

J’avais déjà rencontré l’associé du cabinet qui n’est autre que mon maître de stage à l’occasion de l’entretien et il s’avère que tout ce qu’il m’avait dit à l’époque s’est déjà vérifié.

« Monsieur, j’ai l’habitude de confier beaucoup de responsabilités à mes stagiaires….vous devriez beaucoup apprendre à mes côtés » m’avait-il dit. J’avais décidé de rester fidèle à la parole que j’avais donnée à ce Monsieur au mois de juin 2007 en résistant tant bien que mal à l’envie d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

Après une semaine de stage, je constate que ce qu’il disait était exact, du moins pour ce qui concerne les responsabilités des stagiaires et c’est une bonne nouvelle. Ouvert au dialogue, je ne doute pas que j’apprendrai beaucoup de lui, au fur et à mesure, aussi bien en termes de procédure que de stratégie à adopter dans les affaires.

Le point sur lequel il n’a pas du tout été disert concernait la somme de travail qui semble assez conséquente. Cela dit, là encore, rien d’original par rapport aux autres cabinets parisiens si ce n’est que, la liberté sur les dossiers dont je bénéficie m’oblige à suivre toutes les étapes de l’affaire là où ailleurs je me contentais d’intervenir à différentes étapes des différents dossiers que l’on me chargeait de gérer.

Le but avoué du stage final étant d’arriver à la fin des 6 mois en ayant sinon l’envie, l’impression qu’avec les connaissances accumulées en termes de procédure, de rédaction d’actes et éventuellement de plaidoirie, on pourrait être en mesure de monter son propre cabinet, je me réjouis de la façon dont s’est déroulée cette première semaine.

Pourvu que ça dure...

vendredi 4 janvier 2008

Promotion Abdou Diouf

Je me suis réveillé ce matin avec deux informations qui marquent, à mon sens, une évolution manifeste des mentalités.

J’ai appris très tôt ce matin qu’un candidat de couleur noire allait probablement devenir le candidat démocrate à l’élection présidentielle puisque Barack Obama a remporté les primaires de l’Iowa (Etat réputé primordial pour la suite de la campagne) avec près de 8 points d’avance sur ces deux principaux concurrents parmi lesquels, l’ex-First Lady et ex-favorite, Hilary Clinton. Etant donné la côte de popularité des républicains à l’heure actuelle aux Etats-Unis, celui-ci pourrait, si son avance se confirme et qu’il est intronisé dans quelques mois candidat officiel des démocrates, devenir président des Etats-Unis.

Dans le même temps, et même si comparaison n’est pas raison, Abdou Diouf devenait le parrain de la promotion 2008 de l’EFB Paris. Celui qui donnera son nom à la promotion qui succède à la mienne n’est autre que l’ex-président du Sénégal. Il a succédé à Léopold Sédar Senghor en 1981 et a quitté le pouvoir après 4 mandats en l’an 2000 suite à sa défaite au second tour des élections face à l’actuel président, Abdoulaye Wade (Merci Wikipédia).

Deux hommes de couleurs font donc, le même jour, l’actualité, pour différentes raisons et dans deux endroits différents du monde pourtant peu habitués à mettre à l’honneur ceux que l’on appelle « les minorités visibles ». Preuve, s’il en fallait, que les mentalités évoluent…