jeudi 9 octobre 2008

La fin de mes études

Je viens d’apprendre que j’ai obtenu le CAPA. Ces résultats signent la fin officielle de mes études et mon passage définitif vers la vie active.

Maintenant que j’ai en poche ce certificat d'aptitude a la profession d'avocat, j’ai enfin l’assurance de commencer à travailler et à vivre de ce métier que j’ai tant rêvé d’exercer.

J’ai décroché un contrat de collaboration au début de l’été ce qui fait que je vais commencer à travailler dans quelques jours et prêter serment dans quelques semaines.

Le cabinet avec lequel j’ai signé n’était pas celui qui me proposait la plus importante rétrocession d’honoraires mais celui où le projet qui m’était proposé m’attirait le plus.

La proportion de contentieux par rapport aux dossiers liés au conseil ainsi que la perspective d’avoir rapidement des responsabilités importantes au sein du cabinet ont fini par me convaincre.

Le cabinet, d’un peu plus d’une vingtaine de collaborateurs, comprend par ailleurs en son sein des spécialistes de mon domaine de prédilection (vraiment) reconnus sur la place de Paris pour leur expertise en la matière. Élément qui devrait normalement me permettre de beaucoup apprendre à leurs côtés.

Il s’agissait de mon dernier post sur ce blog après la bagatelle de 21 mois d’existence.

Comme pour signer la fin d’une époque, j’en ai ouvert un autre à cette adresse http://www.avocatjunior.blogspot.com/ sans trop savoir si j’aurais le temps et l’envie de le mettre régulièrement à jour.

Mais bon, ça c’est une autre histoire…

mardi 30 septembre 2008

Les soutenances des rapports de stages

Une fois n'est pas coutume, je ne parlerai pas longtemps de mon cas personnel. Mes soutenances de rapport se sont assez bien passées. Mon jury paraissait satisfait tant de ma prestation à l'oral que de mon rapport.

J'ai eu la chance de passer devant un jury humain et pas trop fantasque contrairement à des amis qui se sont entendus dire, au hasard, qu'ils n'exercent "pas vraiment la profession d'avocat" au prétexte qu'ils travaillent au sein de cabinets anglo-saxons et dans des spécialités comme le corporate ou encore le droit financier.

À la surprise quasi-générale, et selon les différents échos que j'ai eus, les jurys se sont, dans l'ensemble, montrés plus intransigeants et sévères pour les soutenances de rapport de stages que pendant l'épreuve de déontologie.

Sachez que les différents jurys lisent vraiment vos rapports, qu'ils vous font donc beaucoup de remarques sur la forme, tant sur votre style que sur les éventuelles fautes d'orthographe, et que le fond fait l'objet de commentaires parfois excessifs et démesurés. D'aucuns prétendent qu'il s'agirait là de tester votre capacité à vous défendre face à l'adversité.

Mes examens du CAPA se sont donc achevés en milieu de semaine dernière. Plus que quelques jours à attendre avant de connaître les résultats...

jeudi 18 septembre 2008

La déontologie

J'ai passé, cette semaine, l'épreuve tant redoutée de déontologie.

Je l'ai révisée en me basant sur l'ouvrage de référence rédigé par Damien et Ader. Le dernier cité, ancien bâtonnier de son état, fait d'ailleurs parti de l'un des jurys et participe, paraît-il, activement à l'élaboration des questions.

Vous qui faîtes peut-être partie de la promotion Abdou Diouf ou ferez partie de la promo 2009 qui n'a pas encore de nom, vous voilà prévenus ; le Martin (ouvrage moins volumineux et moins coûteux) c'est bien, mais le Damien c'est mieux !

Quelques amis de la promotion précédente m'avaient parlé de jurys exigeants posant des questions déstabilisantes. Cela s'est avéré être le cas.

Pour ma part, je suis tombé sur des questions faisant plus appel à de la réflexion qu'à du par cœur. Mon jury qui semblait avoir pour consigne de pousser le candidat dans ses derniers retranchements jusqu’à ce qu’il "craque" m'a laissé répondre à mes 3 questions principales sans me couper puis m'a posé une multitude de questions subsidiaires toutes plus étonnantes les unes que les autres.

Je n'ai pas réussi à répondre à l'une d'entre elles mais dans l'ensemble, ils ont semblé assez satisfaits de ma prestation.

Mon but était surtout d'éviter d'avoir des points à rattraper suite à cette épreuve à fort coefficient.

La semaine prochaine, je passerai le même jour les soutenances de rapport de stage cabinet d'avocats et PPI. Cela signera la fin des examens et le début du long suspense menant aux résultats à paraître le 10 octobre...

jeudi 11 septembre 2008

L'épreuve de plaidoirie

J’ai passé les différents écrits du CAPA durant le mois de juillet sans qu’il y ait grand chose à en retenir. Les QCM de déontologie, management de cabinet, et d’anglais se sont révélés être assez simples. Pour ce qui est de l’épreuve écrite de 5 heures qui consistait à rédiger une consultation puis une assignation en référé, il s’avère que le sujet était assez abordable. La difficulté résidant plus, comme souvent dans ce type d’épreuve, dans le fait de bien gérer son temps.

J’attendais les oraux du mois de septembre avec un peu plus d’appréhension. La première épreuve était celle dite de plaidoirie. Pour ceux qui ne le savent pas, vous avez le choix entre le droit communautaire, le droit civil, le droit pénal, le droit commercial et le droit social.

Durant cette épreuve, c’est vraiment votre capacité à plaider qui sera jugée au motif que tous les documents nécessaires à votre plaidoirie seront entre vos mains dès le début de la préparation qui dure trois heures.

Vous avez donc en votre possession toutes les écritures (assignations, conclusions en réponse et en réplique) ainsi que les pièces du demandeur et du défendeur. Votre travail consiste donc à réfléchir à la façon dont vous présenterez le tout. Ce n’est pas vous qui choisissez le rôle (défendeur ou demandeur) que vous tiendrez mais le sort (ou plutôt l’administration).

Durant deux heures, vous réfléchissez seul à ce que vous pourrez dire et pendant la dernière heure, vous pouvez (si vous le souhaitez) discuter avec votre binôme de ce que vous direz pendant « l’audience de plaidoirie ».

Pour ma part, j’ai trouvé cet exercice très intéressant. Mon binôme était quelqu’un d’assez doué. J’ai senti dès le briefing qu’il en voulait et qu’il souhaitait captiver les membres du jury. J’étais défendeur et lui demandeur. Il a débuté sa plaidoirie en donnant du rythme et a beaucoup insisté sur les demandes démesurées qui seraient celles de mon « client » ainsi que sur l’absolue mauvaise foi de ce dernier.

Cela a eu le don de mettre le jury en éveil et de me pousser à élever le niveau de ma plaidoirie. J’avais prévu de plaider "proprement" et sans trop m’emballer et j’ai fini par plaider de façon énergique et en insistant bien sur le fait que si l’avocat de la partie adverse n’avait pas été en mesure de cerner le bien fondé des demandes de mon « client », il convenait donc que je lui réexplique point par point les VRAIES données (pourtant simples) du problème.

Cette joute entre futurs confrères a semblé plaire au jury qui ne nous a pratiquement posé aucune question de fond…

Cette épreuve passée, me voilà en route pour l’épreuve qui fait peur à toute la promotion…La déontologie. Des questions réputées difficiles, un programme très large, un jury intransigeant ; il n’en fallait pas tant pour que cette épreuve à fort coefficient (3) fasse office d’épreuve couperet…

mardi 24 juin 2008

L’heure du bilan

À la fin de la semaine prendront fin les 18 mois de formation de mon école. C’est donc l’heure du bilan.

Si j’en crois mon deuxième post sur ce blog datant du mois de janvier 2007 et intitulé « 18 mois pour savoir quoi ? », je me posais à ce moment-là plusieurs questions auxquelles je devrais aujourd’hui être en mesure de répondre.

Reprenons depuis le début :

« 18 mois pour savoir si je veux m’en tenir à la spécialité du droit que j’affectionne le plus durant toute ma carrière, si je ferais ma spécialité ainsi que quelques interventions ponctuelles dans d’autres domaines que j’affectionne particulièrement ou si je serai l’un de ces avocats qui se prétendront spécialistes en un peu tout au motif qu’un client ne se refuse pas ».

Je crois que le fait d’avoir touché du doigt le contentieux m’a donné très envie de ne pas m’en tenir uniquement aux contentieux relatifs à ma spécialité. Il n’empêche que les cabinets qui vous recrutent le font très souvent pour vos compétences universitaires et que sauf à développer très tôt une clientèle personnelle dans un autre domaine que le vôtre, vous serez très souvent voire toujours cantonnés à l’activité de contentieux et de conseil propre au cabinet ou au département du cabinet qui vous aura recruté.

« 18 mois pour savoir si comme quelques-uns de mes camarades de promo, je souhaiterais à tout prix bosser dans une grosse structure anglo-saxonne qui me retiendra tous les jours jusqu’à 23h45 voire 1h du matin et me conseillera de venir un au boulot durant le week-end si je veux avoir une infime chance de passer collaborateur senior voire même associé un jour ».

La question des horaires est un peu plus délicate. Je fais partie de ceux qui pensent qu’il n’est pas utile de travailler 14 heures par jour pour démontrer que l’on fait du bon travail. Il n’empêche que dans certaines structures et selon la spécialité dans laquelle vous exercez, vous n’avez pas vraiment le choix.

Même si j’ai conscience du fait que ce métier ne se fait pas vraiment en comptant ses heures, j’aspire encore et toujours à avoir du temps pour ma vie privée.

« 18 mois pour savoir si je me mens à moi-même en me disant que je fais ce métier par vocation et non pour l’argent qu’il est censé me rapporter ».

Après 18 mois de stages et de cours confondus, je reste convaincu que je ne fais pas ce métier pour l’argent. D’autant plus que je me suis aperçu assez tôt qu’il y avait une différence entre ce que le grand public pensait que l’avocat gagnait et ce qu’il gagnait réellement. Beaucoup d’avocats parisiens ont des difficultés à joindre les deux bouts et de nombreux cabinets proposent des rétrocessions d’honoraires bien inférieures à ce que pourrait gagner un juriste d’entreprise débutant.

« 18 mois pour savoir si une petite structure qui paye naturellement moins ces collaborateurs qu’une grosse structure française ou anglo-saxonne (3 fois moins selon les spécialités) ne serait pas meilleure pour quelqu’un comme moi qui aspire à conserver une vie privée digne de ce nom à côté d’un métier qu’il compte faire par passion ».

Sur cette question, je suis plutôt partagé pour les raisons évoquées précédemment. À Paris, petite structure signifie souvent petite rétrocession d’honoraires (proches du SMIC) pour des horaires qui ne garantissent pas toujours de partir tôt du cabinet. À l’inverse, la plupart des grosses structures qui paient grassement leurs collaborateurs attendent d’eux un investissement de tous les instants (le soir assez tard et le week-end parfois voire souvent).

D’où l’intérêt pour la moyenne structure qui paie correctement ses collaborateurs sans pour autant attendre d’eux qu’ils se soumettent à des horaires insupportables.

« 18 mois pour savoir donc si le fait de tripler sa rétrocession (2500 euros pour un salarié débutant en petite structure contre 6000 euros dans une grosse structure) vaut des sacrifices en termes de vie privée ».

En ce qui me concerne la réponse est non par principe mais aussi parce que je sais qu’il existe un juste milieu entre ces deux situations.

« 18 mois pour se rendre compte à travers les témoignages des intervenants à l’EFB que tous les avocats ne roulent pas sur l’or, qu’une grande partie touche le SMIC, que certains atteignent tout juste l’équilibre et qu’après seulement 2 ans d’exercice 40% des personnes inscrites dans ma promotion auront quitté la profession (50% au bout de 5 ans) ».

Tout ce que j’ai pu lire pendant l’année confirme ces chiffres.

« 18 mois pour savoir si comme je l’ai toujours cru, ce métier était fait pour moi.

18 mois pour découvrir si oui ou non je me berçais d’illusion en pensant cela…

C’est long 18 mois… »

18 mois plus tard, je reste très attiré par ce métier. J’en sais désormais beaucoup plus sur la façon dont j’envisage de l’exercer à court et moyen terme. Reste à espérer qu’en le pratiquant à part entière et non plus en tant que stagiaire, cette envie et cette motivation restent intactes, voire grandissent…

lundi 9 juin 2008

Le temps des collab'

Nous sommes bientôt à la mi-juin et c’est, depuis quelques semaines déjà, la période pendant laquelle les premières collaborations se signent.

À bientôt une quinzaine de jours de la fin du stage, ceux qui ont eu la chance d’intégrer un cabinet qui d’une part les a appréciés et d’autre part avait un réel besoin de recruter quelqu’un, se sont vus proposer par leur maître de stage de signer leur premier contrat de collaboration.

Même si dans les petits cabinets, la signature d’une collaboration signifie bien souvent une quasi-absence de vacances entre juillet et octobre et donc l’obligation de mener de front les dossiers du cabinet et les révisions du CAPA, les cabinets plus importants donnent la plupart du temps la possibilité à leur futur ex-stagiaire et futur nouveau collaborateur de ne revenir qu’une fois passé l’examen du CAPA.

Pour les autres (comme moi) qui ne seront pas embauchés dans le cabinet où a été réalisé leur stage final, les mois de juin et de juillet sont également propices aux entretiens en vue d’une collaboration. À ce propos, l’AEA (Association des Elèves-Avocats) organise durant toute la journée de demain (10 juin) à proximité du palais de justice, un forum dit « collaborateur » où seront présents la plupart des très grands cabinets parisiens mais aussi quelques cabinets à taille humaine.

mardi 27 mai 2008

Bientôt la fin ?

Dans un mois, jour pour jour, prendra fin ma période de formation de 18 mois qui avait débuté en janvier 2007.

Ce ne sera pas encore l’heure du bilan définitif puisqu’il conviendra ensuite de passer une épreuve écrite de 5 heures le 17 juillet, un oral d’anglais dans le courant de ce même mois de juillet, une épreuve de plaidoirie début septembre, une épreuve de déontologie à la mi-septembre et enfin de procéder à la soutenance des rapports de stage PPI et cabinet d’avocats à la fin du mois de septembre 2008.

La publication des résultats et la remise des diplômes devraient quant à elles intervenir le 10 octobre. Une éventuelle session de rattrapage est prévue à partir du 4 novembre.

Il se sera donc écoulé 21 mois entre mon entrée à l’Ecole et la publication des résultats.