dimanche 25 février 2007

De l'art d'être un stagiaire prévoyant !

Je prends peu à peu mes marques au sein de ce cabinet. Lorsqu’il s’agit de faire des recherches ou de préparer un argumentaire pour les avocats du cabinet pour lequel je bosse, je devine désormais plus aisément jusqu’où il souhaite que j’aille dans mes recherches et sur quels points précis ils attendront plus des réponses. Cela tient souvent à leurs caractères et à leurs propres façons de raisonner.

Les questions posées par eux sont parfois très précises, mais il arrive souvent qu’elles soient d’ordre général. Elles sont souvent volontairement évasives et générales (au motif que l'avocat ne sait bien souvent pas encore précisement de quelle partie de votre recherche il se servira) ou encore très mal formulées quand les questions sont posées dans la précipitation (et cela arrive souvent).
Au stagiaire de recadrer la question, de tirer la substantifique moelle de son sujet de recherche et enfin de le restituer de la meilleure façon possible à son maître de stage.

En gros, le travail d'un stagiaire (élève avocat) implique souvent de deviner par avance (sic) ce que seront les attentes futures de son maître de stage et ce sur quoi il souhaitera des précisions au moment de la restitution (quand bien même celles-ci n’avaient pas du tout été évoquées dans la question).

Je débute bientôt ma troisième semaine de stage. J’espère que cette bonne entame se confirmera dans le temps.
De l’importance d’être constant !

dimanche 18 février 2007

La bonne paye !

Qui a dit que les choses ne bougeaient pas en ce bas monde ? Comme beaucoup de mes camarades, je suis payé 360 euros par mois au pro rata temporis des jours passés en cabinet dans le mois. Les gratifications sont fluctuantes selon les spécialités et la taille du cabinet dans lequel vous êtes et accessoirement du temps que vous y passez.

J’ai des potes qui sont payés à peu près 2000 euros, d’autres 900. La majorité touche en fait la classique gratification de 360 euros par mois. Certains cabinets (ils sont plus rares) ne proposent tout simplement aucune gratification.

Pour changer cet état de fait qui peut pousser un élève avocat à toucher pendant 6 mois la modique somme de 360 euros (voire même moins) alors même que se loger à Paris lui coûte déjà plus cher, la FNUJA vient d'obtenir, dans le cadre d'une négociation entamée avec les partenaires sociaux, la conclusion d'un accord professionnel qui prévoit, je cite « enfin des rémunérations plus décentes pour les élèves avocats ».

C'est en examinant la répartition des cabinets en nombre de salariés non-avocats qu'a été arrêtée la nouvelle répartition.
Cette graduation nouvelle veut en effet tenir compte de la réalité économique et de la diversité des structures d'exercice en France, dont plus de 50 % emploie de 0 à 2 salariés non avocats et se propose de faire échec aux comportements de certains cabinets qui auraient pu être tentés de recruter des élèves avocats stagiaires pour une durée de trois mois en espérant pouvoir les rémunérer à un niveau inférieur.

Dès lors, les rémunérations suivantes prévues par l'accord le sont quelle que soit la durée du stage.

Pour les employeurs employant de 0 à 2 salariés non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) le minimum garanti est de 60% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours.

Pour les employeurs employant de 3 à 5 salariés non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) le minimum garanti est de 70% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours.

Pour les employeurs employant 6 salariés et plus non avocats lors de la signature de la convention de stage (hors personnel d'entretien et de service) le minimum garanti est cette fois de 85% du SMIC au 1er janvier de l'année en cours.

Cet accord ne devrait être étendu qu’à compter de la fin du mois mars et ne s’appliquera qu’aux conventions de stage signées postérieurement. Je ne pourrais donc pas en bénéficier pour le stage en alternance que j'effectue actuellement, mais le stage de 6 mois en cabinet que j’effectuerai l’an prochain sera soumis à cet accord.

Même si j'ose dire (et continuer à penser) que la rémunération pendant mes différents stages d'élèves avocats n'était pas ma principale préoccupation…force est de constater que cet accord constitue une vraie bonne nouvelle.

samedi 17 février 2007

Confession d’un stagiaire (Acte I semaine I)

Il m’est arrivé à plusieurs reprises de faire un stage en cabinet d’avocat mais jusqu’ici jamais plus d’un mois pendant les vacances d’été. J’attendais donc avec une certaine impatience cette première rencontre avec le monde du travail qu’est le stage en alternance nouvellement créé par l’EFB, qui plus avec des horaires qui collent à ce que demande un cabinet parisien de moyenne structure.

D’entrée (je n’avais pas discuté de ce point pendant l’entretien ou si peu), on m’indique qu’il n’y a pas d’horaires dans le cabinet, cela dit je comprends assez vite qu’il est vivement conseillé d’arriver entre 9h et 9h30 et qu’actualité débordante oblige du cabinet en question…il ne sera pas mal vu que j’y reste jusqu’à 19h30.

J’avoue honnêtement que pour avoir passé le plus clair de mon temps ces dernières semaines à discuter avec des élèves avocats spécialisés en droit des affaires qui rêvent d’intégrer des cabinets anglo-saxons qui les garderont chaque jour de 9h à approximativement minuit en n’hésitant pas, cerise sur le gâteau, à les faire venir le week-end, j’ai pris ces horaires avec l’intime conviction d’être un chanceux et que finalement…on me « libérait » assez tôt.

Le travail sur lequel fait partie de mon domaine de prédilection et est accessoirement l’une de mes vraies passions. Eh oui, il est possible d’être passionné par un domaine du droit. ;-)
Confidentialité et secret professionnel oblige, je ne peux pas revenir dans le détail sur cela mais l’important et que jusqu’ici je prends assez vite conscience de ce qu’est le quotidien d’un cabinet d’avocat de moyenne structure.

On me confie après une semaine de stage de plus en plus de responsabilité dans le cabinet et c’est là outre les remerciements de rigueur dans la profession, un signe qu’ils apprécient à peu près ce que je produis pour l’instant.

Je vais tenter la semaine prochaine de répondre à leurs attentes puisque l’un des dossiers (éminemment d’actualité) que l’on m’a confié nécessite des recherches assez poussées ainsi qu’une démarche rigoureuse qui ne laisse pas trop la place à l’improvisation. À suivre…

NB : Je précise à l’attention de ceux qui auraient encore un doute...La procédure civile est bien le nerf de la guerre de tout cabinet d’avocat qui se respecte. Un stage en cabinet d’avocat impose que vous soyez au point sur vos connaissances en procédure civile. L’avocat souvent un peu dépassé par la matière, tant celle-ci est vaste, ne cessera de vous poser des questions afin de s'assurer qu'il respecte la procédure à propos des assignations, requêtes et autres actes qu'il rédige. A ce stade, elle compte autant sinon encore plus que vos connaissances sur le domaine de prédilection pour lequel vous avez été pris en stage. À bon entendeur…

jeudi 8 février 2007

Victoire

C’est assez particulier de parler de victoire à propos d’un événement auquel on n’a pas participé, mais force est de constater que la liste pour laquelle j’ai voté (1169 fdc aka 1169 façons de conclure) a remporté les élections de l’AEA (Associations des élèves-avocats) avec 45 voix d’avance sur la liste Barreaucuda. Pour la petite histoire, une année auparavant, pour cette même élection de l'AEA, tout s'était joué à une voix entre les 2 listes, la première élection avait dû être annulée pour fraude et certains membres des deux listes s'insultaient copieusement lorsqu'ils se croisaient dans les couloirs.

C’est bien la première fois que je m’intéresse à une élection étudiante et celle-ci m'a semblé passionnante. Une mobilisation de tous les instants pour chacune des listes, une tension assez palpable sur la fin, des rumeurs, du sang des larmes etc, etc.

Comme pour toute élection qui se respecte, il reste maintenant à savoir si les élus feront ce pour quoi ils se sont engagés...et SURTOUT si emploi du temps très chargé oblige...ils trouveront le temps de le faire. À suivre…