mercredi 25 avril 2007

Les consultations gratuites en mairie

Comme beaucoup de mes camarades, j’ai dû, au début de ce mois d’avril, sacrifier à la règle de la consultation en mairie. Cette règle veut qu’en tant qu’élève avocat, vous consacriez deux matinées à répondre aux questions juridiques posées par des quidams. Cela vous met, en effet, dans les conditions de répondre aux questions d’individus de toutes les classes de la société.

Cet exercice implique que vous vous mettiez, quelle que soit votre spécialité d’origine, trois heures d’affilée dans la peau d’un généraliste qui a (parce qu’il le faut bien) réponse à tout. Vous assistez en fait un avocat qui fait des permanences en mairie ou encore auprès d’une maison de la justice :

L’avocat (dans mon cas) ne vous sollicite que s’il a besoin de vous. J’ai beaucoup d’amis à qui on a rempli une fiche d’évaluation proche de l’excellence alors qu’ils n’ont pas ouvert une seule fois la bouche de toute la consultation.

Dans les premières minutes, l’avocat que je secondais avait d’ailleurs clairement l’intention de me montrer à quel point il se débrouillait très bien tout seul et ce n’est qu’au bout d’une vingtaine de minutes, lorsque le problème posé par le client s’est avéré un peu trop pointu pour lui, qu’il s’est adressé à moi.

Il faut reconnaître que je ne cessais de bouger la tête pour qu’il comprenne que j’avais quelque chose d’intéressant à dire au client. À partir de cet instant, on peut vraiment dire que nous étions deux à répondre aux questions posées par les clients. À tel point que certains d’entre eux en partant nous demandaient notre carte à tous les deux. Carte que je ne pouvais pas leur remettre puisque je ne suis encore qu’élève avocat.

À ce propos, la règle veut que l’avocat en charge de la permanence ne puisse pas non plus remettre sa carte au client. C’est une question de déontologie. L’avocat ne doit pas se servir de la gratuité du service qu’il prétend rendre pour se faire indirectement une clientèle personnelle.

Cette règle est difficilement tenable quand le client insiste lui-même pour avoir les coordonnées de celui qu’il ne prend pas longtemps à considérer comme le messie. Dans ce cas, l’avocat précise qu’en principe, il n’a pas le droit de le faire, mais qu’il peut faire une exception à condition de le signaler au bâtonnier. Pour avoir un peu discuté des consultations gratuites avec certains de mes futurs confrères, les avocats qui se prêtent au jeu des consultations gratuites n’hésitent pas à donner leur carte. Certains le font quand on leur demande (c’était le cas du mien), d’autres le font alors qu’on ne leur a rien demandé (et là c’est plus discutable sachant que la règle veut qu’ils n’aient pas le droit de le faire).

Quoi qu’il en soit, cette expérience de consultation était très intéressante par la diversité des cas qui se sont présentés devant moi (divorce, copropriété, bail, licenciement). Cela m’a conforté dans l’idée que même si je comptais bien me spécialiser dans la matière que j’affectionne particulièrement, je laisserai, si possible, une porte ouverte pour des domaines autrement plus enrichissant sur le plan humain.

mardi 24 avril 2007

La donnée humaine

On a souvent l’impression que tout ne peut que se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes à condition que le travail fourni soit à la hauteur. C’est sans compter sur une donnée non négligeable en cabinet d'avocat. La donnée humaine...

Autour de moi un certain nombre d’amis l’apprennent à leur dépens puisqu’ils viennent tout juste de prendre la décision de quitter les cabinets qui les accueillaient jusque-là.

Certains en ont eu marre d’être pris pour des coursiers par leur maître de stage. On leur demandait d’aller signifier des actes dans les différents TGI (Paris, Bobigny, Créteil, Nanterre) toute la sainte journée au point de passer l’essentiel de leur temps à l’extérieur du cabinet.

D’autres ont pu se rendre compte par eux-mêmes que le métier d’avocat est une profession où les personnalités sont fortes et où les maîtres de stage caractériels voire de mauvaise foi sont légions. Dans ces conditions, vous avez d’ailleurs plusieurs solutions :

1° soit vous accepter les critiques, invectives et autres remarques blessantes en baissant la tête...et en espérant que l’orage passe. (Stratégie payante à court terme mais destructrice à long terme puisque votre interlocuteur, conscient qu’il peut à peu près tout faire de vous sans que vous réagissiez, poussera la fois suivante les limites encore plus loin que ce que vous pouviez imaginer).

2° soit vous répondez de façon tout aussi disproportionnée et vous vous exposez à entrer dans un conflit ouvert avec votre maître de stage. Conflit qui ne cessera qu’après votre départ. En clair, vous lui parlez aussi mal qu’il vous parle, vous lui dîtes ses quatre vérités et vous lui rendez votre démission dans la foulée. (stratégie jusqu'au-boutiste par excellence qui implique que vous ne regrettiez pas votre geste quelques secondes après l’avoir fait).

3° soit vous vous savez irréprochable et vous expliquez calmement à votre maître de stage, les raisons pour lesquelles il a tort de vous faire des reproches et qu’il a encore moins de raison de vous parler de cette façon. (3ème solution que j’affectionne tout particulièrement).

C’est pour la deuxième solution que 3 de mes amis, qui viennent de claquer la porte des cabinets qui les embauchaient, ont pourtant décidé d’opter. Ils se retrouvent maintenant sans stage en alternance un mois avant la fin officielle celui-ci, mais se disent soulagés d’avoir quitté une structure dans laquelle ils ne se sentaient plus à l’aise et au sein de laquelle la confiance ne régnait plus.

Ce stage en alternance qui est une spécificité de l’EFB Paris, a ceci de particulier qu’il apprend à l’élève avocat, près d’un an avant le stage le plus déterminant de sa formation, que le fait de se sentir bien au sein d’une structure dépend autant du travail qu’on lui demande et qu’il fournit que des personnalités avec lesquelles il sera amené à travailler. Vous pourrez faire les choses les plus intéressantes du monde, si votre maître de stage vous met une pression injustifiée et ne vous parle que pour vous faire des reproches, les 3 mois que durent le stage ne pourront que vous paraître long.

À l’inverse, un stage de planqué voire de « photocopie » avec le maître de stage le plus sympathique et le plus laxiste du barreau de Paris ne pourra que paraître insatisfaisant à quelqu’un qui se prétend en apprentissage car ELEVE-avocat.

De la complexité des rapports humains…en cabinet d’avocat

dimanche 8 avril 2007

Quid de la qualité des cours ?

Après 3 mois d’école passés en alternance entre le cabinet et l’EFB, force est de constater que les cours, annoncés à la base comme centrés sur la pratique pour les rendre plus intéressant qu’ils ne l’étaient avant la réforme, ne se sont pas révélés à la hauteur.
Bien qu’ils soient en principe obligatoires, nombreux sont les élèves qui font des camarades signer à leur place pour tenter d’éviter de se farcir des heures de cours assez insipides sans en apprendre beaucoup plus sur le métier d’avocat.

Ce travail d’apprentissage de la pratique que se proposait (sur le papier) de faire l’école est finalement resté un vœu pieu à l’exception du cours d’expression orale (théâtre) et de quelques cours isolés dispensés par des intervenants de grande qualité.

Le reste n’était (et ce n’est que mon avis) pas à la hauteur au point d’en dégoûter certains et de pousser quelques-uns d’entre eux à boycotter la semaine de cours en en faisant soit une semaine de vacances soit une semaine où ils décident de rester travailler aux cabinets qui les embauchent durant le stage en alternance et qui, il faut bien l'avouer, leur en apprennent bien plus en matière de pratique du métier d'avocat.

Je trouve ce constat d’échec assez dommage. D’autant plus dommage que j’ai pu ressentir, à l’origine, chez mes futurs confrères une réelle volonté de suivre les cours qui s’est étiolée au fil au temps devant la qualité des cours.

Que faire ? Les délégués de série et autres représentants de conseil d’administration sont en principe là pour relayer ces mécontentements auprès de l’administration. Reste à savoir si cela sera fait et si mon avis personnel est partagé au sein de l’école par une majorité d’élèves suffisante pour que cette dernière puisse se faire entendre en haut lieu. À suivre…

samedi 7 avril 2007

Week-end d’intégration ou de relaxation ?

Le week-end dernier, qui allait du 30 mars au 1er avril avait lieu le week-end d’intégration de l’EFB organisé par l’AEA 2007. L’occasion pour les élèves des différents centres (Bastille, Créteil et Bobigny) de se rencontrer dans un cadre convivial et de nouer des liens entre eux.

Je n’ai pas pu m’y rendre pour des raisons d’ordre pratique. Mon week-end était déjà prévu autre part depuis belle lurette. J’en ai donc profité pour me relaxer au soleil pendant que d’autres allaient aux Menuires pour skier. Ils étaient un peu plus d’une centaine de participants identifiables (paraît-il) par l'intermédiaire d'un code couleur : Vert (pour les célibataires), jaune (pour les maqués démaquables) et rouge (pour les maqués indémaquables).

Les quelques amis que je connais qui y sont allés m’ont dit que l’organisation du week-end était vraiment à la hauteur et qu’ils ont tous peu dormi durant ces 72 heures de fête. Je n’en sais pas beaucoup plus parce que ceux qui s’y sont rendus ont pour ordre de ne pas dévoiler les secrets. Cela dit, quand bien même je le saurais, je n’en parlerais pas sur ce blog (respect de la vie privée oblige). ;-)

J’ai donc passé un week-end de relaxation pendant que d’autres faisaient en quelque sorte la grève du sommeil en enchaînant ski/restau/boite et conversation jusqu’à pas d’heure dans les chambres des uns et des autres, mais j’espère bien faire partie du groupe qui, dans un peu plus d'un an, participera au week-end de désintégration. À suivre…