dimanche 30 décembre 2007

Bonne année !

L’année 2008 débutera dans quelques heures. Une année ô combien importante sur le plan professionnel.

C’est, en effet, l’année du CAPA, celle de la prestation de serment, celle du premier « vrai » salaire, celle de la première négociation de rétrocession d’honoraires, celle du choix entre plusieurs propositions, celle de la recherche d’une collaboration et celle où il faudra montrer ses qualités et surtout savoir se vendre.

C’est aussi l’année du passage des études et de la quasi-insouciance, au monde du travail, qui plus est au sein d’une profession réputée comme très exigeante et pour ne pas vraiment faire de cadeau.

C’est l’année de l’accession à un métier que j’ai toujours souhaité faire mais une année qui m’en dira, sans doute, beaucoup sur les questions comme : à quel rythme, de quelle façon et à (pour ?) quel prix suis-je prêt à l’exercer ?

L’année où il deviendra probablement, manque de temps oblige, moins évident de concilier ma vie privée et ma vie professionnelle.

Une année que j’appréhende quelque peu mais que j’attends malgré tout avec une certaine impatience.

Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2008 !

dimanche 23 décembre 2007

6 mois pour savoir quoi ?

Sur les 18 mois que j’ai pour savoir si oui ou non je fais bien de vouloir devenir avocat, il ne m’en reste bientôt plus que 6.

Même si du fait de l’extension de l’accord sur les nouvelles gratifications des élèves-avocats, il n’a pas été évident pour certains de mes camarades de trouver un stage et qu’à ce jour quelques-uns d’entre eux en cherchent toujours un, ce stage de 6 mois dit « stage final » est perçu comme le stage le plus important de la formation à l’EFB et ce à plusieurs titres :

- 6 mois considérés par la grande majorité des élèves comme l’opportunité de poursuivre en tant que collaborateur dans le cabinet où ils effectuent ce stage. La politique des cabinets consiste bien souvent à ne prendre comme collaborateur que des personnes qu’ils ont pu préalablement tester en tant que stagiaire sur une durée supérieure ou égale à 6 mois.

- Pour ceux qui ont intégré l’école sans vraiment être certains qu’ils feront de vieux os dans cette profession au motif qu’ils n’auraient pas le métier d’avocat « dans le sang », ces 6 mois sont l’occasion de tester les exigences du métier sur une durée plus ou moins longue et ce, avant même de prêter serment.

- Ceux qui ont choisi une spécialité qui comprend plusieurs branches d’activité, comme le droit des affaires, voient ces 6 mois comme l’une des dernières chances d’identifier ce qui les passionne vraiment et ce qu’ils ne pourront absolument pas faire durant toute leur carrière. Il est, en effet, difficile de changer de branches d’activités une fois que l’on est un collaborateur avec 4 ou 5 années d’expérience dans un domaine.

- 6 mois qui sont l’occasion de tester les joies du conseil et de se rendre compte que l’on est fait pour le contentieux ou de s’apercevoir de l’inverse.

- 6 mois pour s’apercevoir avec regret qu’au-delà de l’entretien qui s’était très bien passé, la personnalité et l’état d’esprit de l’associé du cabinet qui est votre maître de stage ainsi que votre potentiel futur employeur ne pourra coller à la vôtre sur du long terme.

- 6 mois pour se tromper une dernière fois ou se fixer « une fois pour toute » sur une idée de carrière et/ou au sein d’un cabinet.

Pour tout cela, 6 mois, c'est long et court à la fois...

vendredi 21 décembre 2007

Mon PPI touche à sa fin

Je vis mes derniers jours au sein d’une structure dans laquelle j’aurais finalement passé 6 mois de l’année, soit 2 plus de temps qu’en cours ainsi que 2 fois plus qu’en stage en alternance.

Il en ressort une impression étrange de quitter un groupe avec lequel j’ai beaucoup partagé. Mon maître de stage m’a d’ores et déjà remercié devant toute l’équipe pour mon travail ; ce qui m’a valu d’entendre certains de mes bientôt ex-collègues m’expliquer qu’il s’agissait de l’un des plus beaux discours qu’il a prononcés à l’attention d’une personne qui s’apprêtait à quitter la structure.

J’aurais beaucoup appris en termes d’organisation du travail et de rigueur au sein de cette boîte ainsi qu’au contact de mon maître de stage. L’encadrement dont vous faites l’objet au sein d’une entreprise est, à mon sens, supérieur à celui que vous connaissez traditionnellement dans un cabinet d’avocat. L’avocat vous laisse par souci d’efficacité et parce que le temps lui fait très souvent défaut, assez rapidement le champ libre et une paix quasi-royale concernant les recherches que vous avez à faire ou encore les dossiers ou parties de dossiers que vous avez à traiter.

Je reste convaincu (même si je conçois que d’autres PPI puissent être moins enrichissant au regard de la spécialité qui est la vôtre et la place de l’entreprise dans celle-ci), que cette idée de projet pédagogique individuel, correspondant obligatoirement à un stage de six mois effectué au sein d’une association ou d’une entreprise, est très bonne. Cela contribue à l’ouverture d’esprit de l’avocat sur le monde de l’entreprise. Un monde qu’il aura tôt ou tard à côtoyer voire à séduire durant sa carrière.

Cela permet de savoir de l’intérieur comment fonctionnent les entreprises afin de mieux évaluer leurs besoins et d’être mieux à même de savoir sur quel ton s’adresser à elles si elles venaient à sonner à la porte de votre cabinet pour solliciter vos lumières.

Mon stage est donc bientôt terminé. L’heure du début de mon stage final est proche. La méthode sera la même, la logique sera différente, le travail sera sans doute plus intensif, les délais seront plus courts, mais c’est la loi du genre…

Comme dirait l’autre, « un homme averti en vaut deux ».

mercredi 12 décembre 2007

Triste

On a tous les jours l’occasion de se rendre compte que la vie peut, malheureusement, être courte.

J’en ai eu encore la preuve quand j’ai appris qu’une élève-avocate de ma promotion est décédée accidentellement au Cambodge, pays où elle effectuait alors son PPI.

Une cérémonie, à laquelle sont conviés tous les élèves, aura lieu en son honneur à la fin de la semaine.

Mes pensées vont à ses proches.

Satisfait sur tous les points

En commençant mon PPI (Projet pédagogique individuel), j’espérais que cette expérience en entreprise voulue par la réforme de la formation d’élève-avocat m’apporterait quelque chose de plus qu’un stage classique en cabinet d’avocats.

Quasiment 6 mois plus tard, je me vois dans l’obligation de reconnaître que la découverte du monde de l’entreprise que je ne connaissais pas pendant une telle durée s’est révélée particulièrement riche d’enseignements. Je pense avoir beaucoup appris en termes de méthode de travail et de respect des délais et que cela devrait me servir pour la suite.

Plus encore qu’en cabinet d’avocats, j’ai beaucoup appris en observant travailler mes collègues ainsi qu’au contact avec mon maître de stage.

Un bilan globalement positif qui me pousse à être celui de ceux qui pensent que l’idée d’obliger les élèves à faire un stage en entreprise ou en juridiction pendant 6 mois pendant leur formation qui en compte 18, était bonne.

D’un point de vue humain, cela m’aura permis de rencontrer des gens assez formidables, beaucoup moins angoissés concernant leur avenir et beaucoup plus détendus que peuvent l’être des stagiaires en cabinet d’avocats.

Quand j’entamerai mon stage final, je ne pense pas regretter la structure en elle-même puisque ma volonté est toujours de devenir avocat à part entière et non d’exercer la profession ô combien respectable de juriste, mais les individus qui font partie de cette entreprise, l’ambiance ou encore l’état d’esprit spécifique à cette structure dans laquelle je suis me manqueront de façon quasi certaine.

dimanche 2 décembre 2007

Désaccord parfait

À l’instar du titre du dernier film d’Antoine De Caunes, il apparaît que les exemples de cabinets revenant sur l’accord qu’ils avaient donné aux élèves-avocats pour les prendre pendant le stage final, se multiplient.

Pour justifier leurs décisions, ils font à peu près tous référence à la difficulté économique dans laquelle les plongeraient le fait de devoir respecter les nouvelles gratifications imposées par l’accord. Même si ce sont des représentants de la profession d’avocat qui ont mis en place et voté cet accord, il semble qu’une partie de la profession ne soit pas vraiment d’accord pour l’appliquer en l’état.

Résultat des courses, les maîtres de stage sont assez nombreux à faire machine arrière avec tous les inconvénients que cela peut engendrer.

Je ne vous apprendrais rien en vous narrant en détail la déception que cela fait naître chez ceux qui apprennent par mail ou par téléphone qu’ils doivent chercher un stage quelques semaines avant le début du stage final.

Au-delà de ce constat, cet accord aura, à mon sens, le mérite de faire comprendre à une majorité des élèves-avocats des difficultés réelles de la profession. Le cabinet d’avocat peut dans certains cas se révéler être une entreprise comme une autre qui quand elle part du principe qu’elle embauchera 3 stagiaires sur une durée de 6 mois à hauteur de 379 euros chacun par mois peut se retrouver dans une situation « délicate » quand elle constate qu’elle devra payer chacun d’entre eux 500 euros de plus par mois.

Certains pourraient me rétorquer que 500 euros ce n’est pas la fin du monde et que de prendre ce prétexte pour revenir sur des notions d’ordinaire chères à l’avocat comme le fameux « respect de la parole donnée » ne grandit pas la profession.

Des avocats pourront quant à eux m’expliquer qu’un élève-avocat n’est pas rentable comme peut l’être un collaborateur (qui lui peut plaider et recevoir seul le client) et que pour cette raison, l’augmentation accordée n’avait pas de sens.

À cela, je répondrai (en ne rentrant volontairement pas dans le cœur du débat) que cet accord aura au moins eu le mérite de faire comprendre à ces mêmes élèves-avocats de ce que peut (aussi) être la profession et ce avant même d’aborder l’étape finale consistant à rechercher une collaboration.

Les futurs élèves-avocats qui viennent à peine d’avoir leurs résultats d'examens, qui ne tarderont pas à venir garnir les bancs de l’EFB et des CRFPA de France et de Navarre et qui auront probablement autant sinon plus de difficulté à décrocher un stage en alternance puis un stage final que ceux de ma promotion, seront d’autant mieux préparés à embrasser cette profession, qui ne fait visiblement pas de cadeaux…