dimanche 17 février 2008

Cooptation, piston et relations

Ils sont souvent regardés de façon péjorative.
Le piston donne l’image d’une personne placée au poste qu’elle occupe grâce à ses relations. Et ce, alors même qu’elle pourrait être incompétente.

La cooptation est, quant à elle, plus perçue comme le moyen pour une personne qui cherche à recruter quelqu’un de se faire conseiller, par son entourage direct en qui elle a confiance, une personne qui correspondrait parfaitement au profil qu’elle recherche.

La profession d’avocat est un métier dans lequel les relations sont très importantes notamment parce qu’outre la qualité du travail que vous réalisez, qui vous permet au fur et à mesure de bénéficier d’un bouche-à-oreille favorable, ce sont aussi les relations que vous nouez qui vous permettront bien souvent d’avoir de nouveaux clients.

J’ai quelques amis qui, pendant leur stage, ont pu bénéficier de cooptation et qui pourront encore compter dessus pour trouver une collaboration en rapport avec ce qu’ils recherchent.

Avant d’entrer à l’école, j’avais une assez mauvaise image de la cooptation et plus particulièrement du piston. Même si mon avis n’a, sur le principe, guère évolué sur la question, je m’aperçois qu’à défaut d’être majoritaire, la cooptation est tout de même partie prenante de la profession d’avocat.

Il faut savoir que la très grande majorité des élèves de mon école a un CV impressionnant et qu’à ce niveau de diplôme (BAC +5, LLM, école de commerce, thèse, Science Po, etc), le recruteur est souvent soulagé d’avoir pu être conseillé par quelqu’un qu’il estime sur le profil d’un candidat idéal pour le poste qu’il compte pourvoir.

L’inconvénient majeur de ce type de fonctionnement est pour ceux qui n’en bénéficient pas du tout et qui doivent passer par les voies classiques pour décrocher stages et autres collaborations, tout en se sachant parfois mis sur la touche faute d’avoir pu bénéficier de l’appui d’une personne de confiance auprès du recruteur.

jeudi 14 février 2008

Une profession – Des métiers différents

J’étais convaincu depuis le départ qu’il y avait de multiples façons d’exercer cette profession. Plus je fais de stage et plus je suis conforté dans cette idée.

Si vous avez la chance d’intégrer différents types de cabinets d’avocats (petits, moyens ou grands) faisant tantôt du conseil tantôt du contentieux, cette confrontation avec la réalité du métier vous permettra d’avoir une idée assez précise de ce que pour quoi vous êtes fait ou du moins de ce à quoi vous ne souhaitez absolument pas vous destiner.

C’est à travers ces différents stages que vous devenez à même de découvrir si vous préférez le conseil au contentieux et si par voie de conséquence l’idée de ne quasiment jamais aller au palais pour plaider de toute votre carrière et donc de ne jamais porter la fameuse robe d’avocat, vous posera ou non un problème.

C’est à l’occasion de ces mêmes stages que vous saurez si le contact avec la clientèle vous est ou non indispensable. La règle dans les grands cabinets étant (sauf très rares exceptions) que seuls les associés et les collaborateurs d’expérience triés sur le volet peuvent s’entretenir avec les clients.

À bien des égards, le travail d’un avocat au sein d’un grand cabinet de conseil ressemble à celui d’un juriste d’entreprise. Il se retrouve la majeure partie de son temps à rédiger dans son bureau. Ce n’est que quand ce grand cabinet pratique le contentieux que le métier d’avocat reprend toute sa spécificité puisqu’il sera amené à aller au palais pour plaider pour son client après avoir rédigé pour lui, mises en demeure, assignations, requêtes et autres conclusions.

Par ailleurs, la partie de la profession qui, à terme, vous intéressera le plus est souvent liée à votre tempérament. Sans surprise, les élèves-avocats qui se décrivent eux-mêmes comme assez timides et peu à l’aise à l’oral sont peu attirés par le contentieux et se retrouvent plus enclin à faire du conseil.

Inversement, j’ai retrouvé chez ceux qui sont doués à l’oral et à l’aise en public une vraie volonté d’en découdre avcec leurs confrères lors des audiences au palais, par l’intermédiaire de ce que l’on nomme le contentieux.

Avocat…Un métier…De multiples façons de l’exercer…

dimanche 10 février 2008

Une question d’horaires ?

J’ai de plus en plus de discussions avec des amis concernant les conditions de travail en cabinet d’avocats et les avis sont partagés.

Il convient d’admettre que la rémunération à laquelle vous pouvez vous attendre est très souvent étroitement liée (sauf rares exceptions) aux horaires de votre cabinet.

Je rencontre donc en ce moment deux types d’amis élèves-avocats :

- Ceux qui veulent absolument travailler au sein de grands cabinets d’avocats et qui acceptent donc l’idée qu’il faille subir ces horaires pour y travailler et pour très bien gagner leur vie.

- Ceux que ce genre de cabinets ne fait pas du tout rêver, notamment parce qu’ils accordent une place importante à leur vie personnelle, qu’ils estiment comme fondamental d’avoir du temps pour sortir, qu’ils souhaitent consacrer un minimum de temps à leurs copains et copines respectifs et parce qu’il leur paraît inconcevable de finir régulièrement plusieurs jours de la semaine après 23h.

Cette dichotomie ne tient pas compte des élèves-avocats qui bien qu’intégrés à des petites structures découvrent qu’ils ont des horaires proches de ceux qui sont imposés par les grands cabinets ni de ceux qui travaillent dans de grands cabinets au sein desquels ils peuvent régulièrement quitter le cabinet vers 20h.

En début d’année dernière, je me demandais ce qui pouvait bien pousser près de la moitié d’une promotion de l’EFB (si l’on en croit les statistiques) à quitter la profession au bout de 5 ans d’exercice.
Plus le temps passe, plus je me dis que la réponse doit plus tenir aux horaires liés à la profession qu’au métier lui-même.