mercredi 23 avril 2008

Choix de carrière

Dans quelques mois (voire semaines pour certains), viendra l’heure de faire ce choix si important pour un élève-avocat qui aspire à devenir collaborateur ; celui de savoir si LE cabinet qu'il pense intégrer lui correspond vraiment.

Pour l’aider dans cette tâche ardue, les 18 mois de formation et surtout les 15 mois passés en cabinet d’avocats et/ou en entreprise sont censés lui avoir permis de savoir :

S’il est ou non capable moyennant une rémunération de 5400 euros brut (soit 2700 net par mois) de travailler au sein d’un grand cabinet d’avocats d’affaires qui lui demandera en retour de facturer 1800 heures par an soit 8 heures par jour mais également d’être disponible, selon les périodes, parfois/souvent tard le soir mais aussi parfois/souvent durant le week-end.
Étant entendu que 8 heures facturables ne signifient pas, loin s’en faut, 8 heures de présence au cabinet.

Si son tempérament colle plus à un cabinet de plus petite taille qui attend de ses collaborateurs qu’ils facturent 1400 heures par an (environ 6 heures par jour) et qui considère comme normal qu’ils rentrent chez eux, sauf urgence exceptionnelle, avant 20h.
Moyennant quoi le montant de sa rémunération s’en ressentira et pourra avoisiner ce que conseille l’Union des Jeunes Avocats (UJA) à savoir 3150 brut par mois en 1ère année. Étant étendu que cette rétrocession d’honoraires n’est pas obligatoire et que certains cabinets pourront lui proposer moins que cela.

S’il souhaite intégrer une structure qui lui permettra de se cantonner à la spécialité du droit qu’il affectionne.

S’il souhaite travailler seul en créant sa propre structure en sortant de l’école avec tous les risques que cela peut présenter.

S’il fait bien d’accepter la proposition de collaboration que lui offre son maître de stage sans chercher à voir ailleurs si l’herbe n’est pas plus verte, l’ambiance meilleure, la qualité du travail supérieure et la rémunération plus importante.

S'il fait ce métier principalement, accessoirement ou pas du tout pour l'argent qu'il est censé lui rapporter.

Ceci est donc une liste non exhaustive de ce que sont et pourront être les préoccupations des élèves-avocats au moment de choisir cette première collaboration que certains considèrent, à tort ou à raison, comme fondamentale dans la suite d’une carrière d’avocat.

samedi 12 avril 2008

Les préoccupations des élèves-avocats

J’ai appris en ouvrant un mail provenant de l’AEA alias Association des Elèves-Avocats que le Bâtonnier, Christian Charrière-Bournazel, projetait de déménager, dans les tous prochains mois, l’école sise au 63 rue de Charenton 75012 Paris dans une zone industrielle située à Aubervilliers (dans le 93).

Cela provoque de vives réactions au sein du conseil de l’Ordre ainsi que chez les élèves-avocats de la promotion Abdou Diouf (plus concerné que ceux de ma promo par un éventuel déménagement de l’EFB en banlieue parisienne).

L’autre sujet de conversation tient aux examens qui approchent à grands pas et aux différents rapports de stage (PPI et cabinet d’avocats) qu’il faut terminer (ou commencer) afin qu’ils soient rendus au plus tard au début du mois de juillet.

Mais le vrai sujet de conversation qui relègue les autres au rang de détails tient à la question de la collaboration.

C’est simple ; en cette période de l’année, deux élèves-avocats qui ne se sont pas vus depuis un moment et qui se croisent par hasard dans la rue se disent à peu près ceci :

- Comment vas-tu ?
- On t’a fait une proposition de collaboration dans ton cabinet ?
- Tu vas l'accepter ?
- Tu sera payé combien ?
- Tu auras du temps pour développer ta clientèle personnelle ?
- Depuis quand cherches-tu une collaboration ?
- Tu as déjà des réponses ?
- De quels cabinets ?
- Ils te proposent combien ?
- C’est en régime salarié ou en libéral ?
- Tu trouves ça suffisant ?
- C’est quoi les horaires ?
- Tu devras y retourner le week-end ?
- Tu connais un cabinet qui recrute dans mon domaine ?
- etc, etc…

C’est dans ces moments-là qu’il est utile et salutaire de ne pas avoir que des juristes et des élèves-avocats dans son entourage.

jeudi 10 avril 2008

Le temps, c’est de l’argent

Cet adage résume en partie la nouvelle problématique qui s’impose à moi depuis la semaine dernière.

Si un célèbre cabinet d’avocats vous sollicite et que vous êtes conscient du fait que travailler au sein de cette structure pourrait vous amener à côtoyer des avocats reconnus dans votre spécialité, à vous pencher sur des dossiers qui font l’actualité de votre domaine de prédilection ; tout cela pour une rétrocession d’honoraires située bien au dessus des 3100 bruts du tarif UJA (rétrocession minimum conseillée pour un collaborateur 1ère année - à laquelle il faut enlever près de 50% pour arriver au chiffre en net-), serez-vous prêt à l’accepter alors même que vous savez pertinemment que la contrepartie de tout cela sera que vous aurez beaucoup moins de temps pour votre vie privée ?

Il y a un an, j’aurais immédiatement répondu par la négative alors qu’aujourd’hui je suis un peu moins catégorique. J’ai pu m’apercevoir à travers mes différents stages et grâce aux témoignages d’amis élèves-avocats, que ce métier, au demeurant passionnant, l’était encore plus quand vous pouviez l’exercer dans des conditions optimales et quand les dossiers sur lesquels vous travailliez avaient du relief. À l’inverse, restez cantonnés à des tâches répétitives et occupez vos journées à traiter des dossiers que vous trouvez pauvres d’un point de vue intellectuel et vous vous demanderez assez rapidement si vous ferez long feu dans ce métier.

Des considérations qui mises en parralèlle avec la question des horaires forment un contrepoids suffisant pour m’amener à réfléchir. Je réfléchis d’autant plus que je viens également d’être contacté par l’associé d’un cabinet, dit de niche, spécialisé dans ma matière de prédilection.

De prime abord, ce cabinet de taille moyenne, (20 avocats quand l’autre en affiche plus d’une centaine au compteur), pourrait se révéler plus dans mes cordes au niveau des horaires, mais je serai plus attentif que je ne l’étais auparavant, quant au contenu précis des affaires et des tâches que je pourrais être amené à réaliser si je devais être retenu comme collaborateur au sein de cette structure.

Pour revenir au titre du post, « Le temps c’est de l’argent », je dirais que ma motivation principale quant au choix d’une collaboration ne tient pas uniquement à une question d'ordre pécuniaire mais plus à un savant mélange entre le temps passé à faire des choses qui me plaisent, une rétrocession que je juge minimale pour le faire en gardant le sourire et le temps qu’il me restera pour ma vie privée.

Je ne me fais cependant aucune illusion. Si ce que je pourrais être amené à faire en tant que collaborateur dans ces cabinets ou dans d’autres se révélait passionnant et que la contrepartie financière me satisfaisait pleinement, c’est le temps pour ma vie privée qui, tôt ou tard, finirait par en pâtir…

Le temps, c’est de l’argent et inversement…

mardi 8 avril 2008

Mis devant le fait accompli

J’ai passé une partie de l’année 2007 a vanté (auprès de mes amis) les mérites des petites ou moyennes structures face aux gros cabinets où les horaires sont bien souvent à la limite du supportable et les rapports entre confrères assez hiérarchisés.

J’en étais convaincu quand j’entendais certains amis, actuellement en stage au sein de très gros cabinets d’avocats, m’expliquer qu’ils se retrouvaient cantonnés à des tâches peu intéressantes et peu responsabilisantes jusqu’à très tard dans la nuit (23h et plus).

Il n’en reste pas moins que j’ai pu m’apercevoir qu’être intégré à des moyennes structures ne garantissait pas de bénéficier d’horaires pour autant plus souples que ceux en vigueur dans certains gros cabinets et surtout que la donne change considérablement le jour où vous passez du statut du stagiaire à celui de collaborateur.

En tant que collaborateur, la règle est un peu la même pour tous. Que vous soyez intégré en petite, moyenne ou grosse structure, vous ne compterez probablement pas vos heures ou plutôt, vous les compterez d’autant plus que vous serez dans l’obligation d’en facturer un certain nombre par jour.

L’intérêt principal du très gros cabinet par rapport au petit provient de la qualité des affaires auxquelles vous avez potentiellement accès. Je précise potentiellement parce que dans ce type de cabinet, l’intérêt de ce que vous pourrez voir d’un dossier variera considérablement selon que vous soyez associé, collaborateur ou stagiaire. Le dernier cité n’accédant, traditionnellement (sauf quelques trop rares exceptions), qu’à ce qu’on a bien voulu lui laisser accéder à savoir les recherches et « les miettes ».

J’exagère volontairement le propos. D’autant plus, que j’ai été appelé en fin de semaine dernière par la responsable des ressources humaines d’un très gros cabinet d’avocats parisien afin d'envisager la perspective d’une collaboration au sein de cette structure et que j’ai convenu avec elle d'un rendez-vous pour un entretien.

Mis devant le fait accompli, « il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis ».

lundi 7 avril 2008

Pression, vitesse et précipitation

Je ne parle pas là du temps pourri qui s’est abattu sur Paris (grêle et neige) hier et aujourd’hui, mais de ce qui fait le quotidien d’un avocat et accessoirement d’un élève-avocat.

J’ai lu quelque part que le métier d’avocat faisait partie de ceux où les urgences n'avaient pas l'habitude de s'annoncer longtemps à l'avance .

Que vous pratiquiez une activité de conseil dans laquelle le client souhaite une réponse complète et rapide à la question qu’il vous pose ou au problème qu’il souhaite résoudre, ou bien de contentieux pour lequel quelqu’un vous soumet l’assignation qu’il a reçue d’un confrère, le principe veut que le temps devienne, à ce moment-là, une donnée qu’il faut savoir appréhender et apprivoiser au mieux.

Au-delà de votre capacité de traitement des problèmes juridiques que l’on vous confie, ce métier demande surtout une vraie capacité d’organisation et ce aussi bien dans l’urgence que dans les moments un peu plus calme.

Si vous êtes assez libre dans la gestion des dossiers que l’on vous confie, c’est cette capacité d’organisation qui vous permettra de faire tout ce que l’on vous a demandé à la fois dans les délais et de façon satisfaisante.
Si vous ne disposez pas de cette liberté mais d’une vision assez parcellaire des dossiers, il faut également que vous fassiez preuve d’une capacité d’organisation et d’adaptabilité puisque même si de prime abord les recherches peuvent paraître évidentes à faire, les avocats ne vous confieront le plus souvent que celles qu’ils rechignent à faire ou sur lesquelles ils se sont plus ou moins déjà cassés les dents.

Enfin, quand comme certains de mes amis, vous ne travaillez pas vraiment pour un collaborateur ou un associé en particulier mais pour tous les associés et collaborateurs d’un département voire du cabinet tout entier, il faut savoir user du pouvoir de dire NON quand la charge de travail devient trop importante pour satisfaire tout le monde.

L’équation est, en effet, assez simple. Plus on vous confie de travail à faire de toute urgence, moins vous avez de temps pour le finir et plus vous avez de chances de mal le faire ou de faire des erreurs.

Même s’il est difficile de répondre par la négative quand on vous confie des tâches dont vous savez qu’elles sont aussi là pour tester le futur collaborateur « corvéable à merci » que vous pourriez devenir, il n’en reste pas moins que : « Tant va la cruche à l’eau… ».