dimanche 2 décembre 2007

Désaccord parfait

À l’instar du titre du dernier film d’Antoine De Caunes, il apparaît que les exemples de cabinets revenant sur l’accord qu’ils avaient donné aux élèves-avocats pour les prendre pendant le stage final, se multiplient.

Pour justifier leurs décisions, ils font à peu près tous référence à la difficulté économique dans laquelle les plongeraient le fait de devoir respecter les nouvelles gratifications imposées par l’accord. Même si ce sont des représentants de la profession d’avocat qui ont mis en place et voté cet accord, il semble qu’une partie de la profession ne soit pas vraiment d’accord pour l’appliquer en l’état.

Résultat des courses, les maîtres de stage sont assez nombreux à faire machine arrière avec tous les inconvénients que cela peut engendrer.

Je ne vous apprendrais rien en vous narrant en détail la déception que cela fait naître chez ceux qui apprennent par mail ou par téléphone qu’ils doivent chercher un stage quelques semaines avant le début du stage final.

Au-delà de ce constat, cet accord aura, à mon sens, le mérite de faire comprendre à une majorité des élèves-avocats des difficultés réelles de la profession. Le cabinet d’avocat peut dans certains cas se révéler être une entreprise comme une autre qui quand elle part du principe qu’elle embauchera 3 stagiaires sur une durée de 6 mois à hauteur de 379 euros chacun par mois peut se retrouver dans une situation « délicate » quand elle constate qu’elle devra payer chacun d’entre eux 500 euros de plus par mois.

Certains pourraient me rétorquer que 500 euros ce n’est pas la fin du monde et que de prendre ce prétexte pour revenir sur des notions d’ordinaire chères à l’avocat comme le fameux « respect de la parole donnée » ne grandit pas la profession.

Des avocats pourront quant à eux m’expliquer qu’un élève-avocat n’est pas rentable comme peut l’être un collaborateur (qui lui peut plaider et recevoir seul le client) et que pour cette raison, l’augmentation accordée n’avait pas de sens.

À cela, je répondrai (en ne rentrant volontairement pas dans le cœur du débat) que cet accord aura au moins eu le mérite de faire comprendre à ces mêmes élèves-avocats de ce que peut (aussi) être la profession et ce avant même d’aborder l’étape finale consistant à rechercher une collaboration.

Les futurs élèves-avocats qui viennent à peine d’avoir leurs résultats d'examens, qui ne tarderont pas à venir garnir les bancs de l’EFB et des CRFPA de France et de Navarre et qui auront probablement autant sinon plus de difficulté à décrocher un stage en alternance puis un stage final que ceux de ma promotion, seront d’autant mieux préparés à embrasser cette profession, qui ne fait visiblement pas de cadeaux…

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