samedi 12 janvier 2008

À quoi sert un collaborateur ?

En questionnant des amis élèves-avocats sur la façon dont s’est déroulée leur première semaine de stage, il semble assez évident qu’ils ont tous beaucoup de boulot. Là, où les mêmes me disaient pendant leur stage en alternance qu’ils se la coulaient douce, ils sont désormais tous ou presque submerger par le travail.

20h est devenu une heure honnête pour quitter le cabinet et ceux qui quittent le boulot aux environs de 21h s’estiment eux aussi assez bien lotis. J’explique ce changement de contexte par le fait que le recrutement d’un stagiaire est motivé la plupart du temps par l’idée de le garder s’il fait du bon boulot en lui proposant une collaboration. D’où la nécessité de le tester très vite sur un rythme et dans des conditions de travail équivalentes à celle d’un collaborateur.

La situation a ceci de perverse qu’elle pousse certains d’entre nous à « travailler plus pour envisager plus » sans garantie aucune que le plus arrive un jour. Le stagiaire qui est dans ces 6 derniers mois à l’école est donc plus ou moins corvéable à merci (sic).

S’il est convaincu que le cabinet dans lequel il travaille est fait pour lui parce qu’on lui a indiqué qu’il y avait une vraie possibilité qu’il décroche une collab' et qu’il a pu constater par lui-même que les associés et autres collaborateurs du cabinet croulent sous les affaires, il n’hésitera pas longtemps à devenir en termes de temps passer au cabinet et de travail abattu, aussi compétitif que peut l’être un collaborateur.

Cette situation a ceci de paradoxal qu’en effectuant un travail de ce type, on démontre à la fois à son maître de stage que l’on fait du travail de qualité mais aussi (coût d’un stagiaire oblige) que de recruter des stagiaires réputés interchangeables à l’infini peut être un choix économique judicieux pour le cabinet.

Le titre de ce post est volontairement provocateur. Outre l'expérience, la différence entre un collaborateur et un stagiaire est que le collab’ peut plaider et recevoir seul les clients, rapportant ainsi des sommes sonnantes et trébuchantes au cabinet. Pour le reste, l'élève-avocat peut, si on lui en donne la possibilité, à peu près tout faire et ne se généra pas pour le montrer…

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