dimanche 8 juillet 2007

Un tiers du chemin parcouru

Cela fait donc 6 mois que j'ai intégré l’école de formation des barreaux de la Cour d’appel de Paris (EFB). Il est évidemment trop tôt pour faire un bilan mais bien assez pour en tirer quelques enseignements.

Comme j’ai pu l’évoquer dans de précédents posts, les cours proprement dit étaient assez inégaux et pas assez (à mon goût) orientés vers le côté pratique de la profession d’avocat. Je retiens de ces 6 mois de formation, les cours d’expression orale qui étaient fort enrichissant pour leur côté apprentissage de la prise de parole en public, le stage en alternance (le plus riche d’enseignement par son côté confrontation avec la profession) mais aussi le foisonnement qui s’est révélé, lui aussi, très formateur et riche d’enseignement (sic).

Ces 6 mois de cours ont été aussi l’occasion de se faire de nouvelles connaissances voire même de nouveaux amis. Les profils des étudiants étaient riches par leur diversité. Après un 3ème cycle qui m’a amené à côtoyer pendant quelques mois une vingtaine d’étudiants qui souhaitaient faire à peu près la même chose que moi et surtout travailler dans le même domaine, j’avoue que le fait de découvrir d’autres motivations, d’autres aspirations en discutant régulièrement avec plusieurs centaines d’élèves-avocats qui souhaitent exercer la profession d’avocat d’une façon tout à fait différente de la mienne m’aura beaucoup apporté.

Exemples non-exhaustifs de ces différents profils :

- Certains, très pragmatiques, ne pensent quasiment qu’à l’argent que peu leur apporter la spécialité à laquelle ils se destinent et l’avouent sans mal. Spécialisés le plus souvent dans le droit des affaires, ils me confient d’ailleurs qu’ils ne plaideront sans doute jamais au motif qu’ils se limiteront toute leur vie à une activité de conseil au sein d’un grand cabinet.

- D’autres (beaucoup moins nombreux) sont encore attirés par le côté noble de la profession (la défense de la veuve et de l’orphelin) même si cela peut les amener à gagner difficilement leur vie. Ils sont souvent spécialisés dans le droit pénal et le droit de la famille.

- Certains avouent d’ores et déjà qu’ils feront cette profession quelques années (2 ans tout au plus) avant de se diriger inéluctablement vers la profession de juriste d’entreprise qui, réputée moins exigeante, permet de bien gagner sa vie tout en ayant une (De vie). Sans faire de sexisme à outrance, les filles sont plus nombreuses à m’avouer avoir envisagé sérieusement ce cas de figure. La volonté de faire un enfant et de fonder une famille n’y étant pas pour rien.

- Certains parlent déjà de s’associer au sein d'un même cabinet quand ils auront 4 ou 5 années d’expérience derrière eux.

Vous l’aurez compris ces 6 mois de formation se sont révélés riches d’enseignement sur bien des points.

Pour l'heure, je reste convaincu que cette profession est faite pour moi. Pour la suite, advienne que pourra...

jeudi 5 juillet 2007

De la difficulté d’être élève-avocat quand on est fauché comme les blés !

J’ai la chance d’avoir grandi sans vraiment me poser la question de savoir si j’étais riche ou pauvre ou du moins sans me demander si mes parents l’étaient.

Maintenant que je suis élève-avocat, je commence à m’apercevoir que sauf à être soutenu par ses parents ou à avoir gagné au loto dans sa prime jeunesse, les chances de tenir dans de bonnes conditions les 18 mois que dure la formation sont assez minces. Une bonne partie des stages en alternance en cabinet (exception faite des stages en cabinets anglo-saxons) sont peu (360 euros par mois) ou pas payés du tout.

J’ai de nombreux amis qui lors de leur PPI (projet pédagogique individuel) ne seront pas payés au motif qu’ils le font au sein d’une juridiction, d’un ministère ou d’une maison de la justice et du droit. Cela nécessite qu’ils se déplacent régulièrement dans certains arrondissements huppés de Paris où la restauration n’est pas vraiment donnée (et pour cause) tout en acceptant de ne pas être rémunérée et ce pendant la bagatelle de 6 mois.

La formation de l’EFB se terminera par un stage qui, s’il nécessite d’être payé au minimum 360 euros, ne garantit bien souvent que ce minimum pendant encore 6 mois. Si on fait le calcul, le moins chanceux des élèves avocats de ma promo pourra en fin de cursus, alors qu’il possède bien souvent au minimum un bac + 5, avoir gagné pendant 15 mois (3 en alternance+6 en PPI+6 en cabinet) un peu moins de 145 euros par mois en moyenne alors même qu’il vit dans la ville la plus chère de France. Cherchez l’erreur !

Dans ces conditions, force est de constater que sauf à être soutenu par ses parents ou à avoir décroché des stages en cabinets et en entreprise hautement rémunérateurs (ce qui est plus l’exception que le principe) et parce que les horaires de travail ne permettent pas vraiment (et le mot est faible) de travailler à côté… envisager d’être élève-avocat en 2007 nécessite une force de conviction à toute épreuve.

À bon entendeur…

dimanche 1 juillet 2007

Place au PPI !

Le foisonnement s’est bien conclu. Mes notes ont été bonnes voire très bonnes dans toutes les matières que j’ai passées. L’expérience était très enrichissante au point que je continue à penser que ce foisonnement devrait être plus long dans la période de formation tant son intérêt tranche avec celui du reste des cours dispensés jusqu’alors.

Les élèves de ma série se sont quittés (pour certains) un peu triste de ne pas se revoir avant juin 2008. Les numéros de téléphone et les adresses emails ont été échangés et certains d’entre nous qui restons à Paris nous reverrons régulièrement tout au long de l’année.

Un bon état d’esprit régnait au sein de cette série et c’est une bonne surprise pour quelqu’un comme moi qui pensais de prime abord que les élèves avocats seraient pour la plupart assez imbus de leur personne.

Je débute demain mon PPI c’est-à-dire mon Projet pédagogique individuel. Il s’agit d’une nouveauté dans la formation de l’élève avocat qui consiste en un stage de 6 mois que l’administration de l’école souhaite que les élèves effectuent (sauf dérogation) en entreprise.

J’intègre une structure importante spécialisée dans le domaine du droit que j’affectionne et j’en suis assez fier. L’ambiance y a l’air bonne, le salaire est correct (sans être extraordinaire) et dixit mon maître de stage « le travail ne manque pas ».

L’occasion rêvée pour moi de faire de ce stage obligatoire l’expérience la plus enrichissante et la plus formatrice possible en attendant le stage de fin de formation en cabinet d’avocat qui lui se déroulera de janvier à juillet 2008.

Les horaires devraient être un peu plus cools que ceux en cabinet d’avocats… ce qui n’est pas plus mal.